Depuis le mois de mars on assiste au déploiement d’un arsenal de mesures destiné à enrayer la propagation du covid-19. Bien loin de concerner le seul champ médical, ces mesures impliquent des transformations profondes du fonctionnement des institutions étatiques, et notamment judiciaires. L’état d’urgence sanitaire instaure un État autoritaire, anéantit les droits de la défense et exacerbe le réflexe sécuritaire. Dans ce contexte, les groupes de défense collective et legal teams restent actifs pendant le confinement pour ne laisser personne isolé·e face à la police et aux juges.
Caisse de Solidarité - Témoins
La Caisse de Solidarité est un collectif qui existe depuis plus d’une
dizaine d’années et qui est partie prenante des conflits sociaux sur la
région lyonnaise. Nous luttons contre les violences policières et la
répression des mouvements : étudiants & lycéens, luttes sociales,
écologistes...
Nous fournissons des conseils pratiques concernant les manifestations, les garde à vue et les procès sous forme de tracts et de formations. Nous publions également des récits de comparutions immédiates, de violences policières et des textes d’analyse.
En outre, nous orientons vers des avocat∙e∙s de confiance et nous
fournissons une assistance financière aux personnes interpellées et à
celles condamnées.
Nous ne sommes pas des professionnels du droit. C’est à travers nos
expériences militantes, nos lectures, notre fréquentation du tribunal et
notre participation aux luttes que s’est fondé notre collectif. On peut
venir nous voir pour témoigner, discuter de stratégies de défense, du
choix d’une avocate, trouver des solutions au niveau économique suite à une condamnation, etc. En un mot : on est là pour ouvrir la possibilité d’envisager les choses à plusieurs plutôt que seule.
De manière générale, la justice condamne à tour de bras. Le simple fait de se trouver face à elle fait bien souvent de nous une coupable d’office.
Nous ne reprenons pas à notre compte les catégories de « coupable » et
« innocent ». Nous partons plutôt du sentiment qu’il est nécessaire de
s’organiser contre la répression et de ne pas laisser sur le bord du
chemin les gens confrontés à la police, à la justice et parfois à la
prison.
Témoignages de contrôles et violences policières par temps de confinement à Lyon et ailleurs
Le confinement, c’est la police qui tient la rue pendant que nous sommes sommés de la déserter. Tout l’arbitraire du pouvoir policier s’y déploie encore plus allègrement que d’habitude : vérification des courses illégale, remarques absurdes sur la légitimité ou non d’un déplacement, racisme exacerbé, passage à tabac et garde-à-vue (sans forcément de déferrement, en guise de punition). Suite à l’appel à témoignages publié il y a un mois, petit passage en revue des anecdotes et témoignages reçus, dans la région lyonnaise mais aussi ailleurs en France.
100 000 flics dans les rues : appel à témoignages
Suite à la propagation rapide du Covid-19 sur toute la planète, le gouvernement a annoncé ces derniers jours la quasi-suppression de la liberté de circuler dans la rue sous peine de fortes amendes, et la mobilisation de milliers de flics dans les espaces publics. Comme en Italie, en Espagne, en Tunisie ou en Chine, le même scénario se répète : les rues se vident et les contrôles policiers se multiplient.
« Ce qui m’intéresse aujourd‘hui c’est si vous représentez une menace pour l’ordre public ». Récit des comparutions immédiates des gilets jaunes du 9 mars
Samedi 7 mars, c’était l’acte national 69 des gilets jaunes à Lyon. Un bon millier de manifestants venu de toute la France a résisté à la pression policière toute l’après-midi place Bellecour et a même réussi une percée rue Victor Hugo. La détermination ne faiblit pas. De l’autre côté la répression a été féroce : une grosse vingtaine de blessés dont au moins cinq à la tête et sept interpellations. Ce lundi, deux des personnes arrêtées passaient en comparution immédiate.
Goûter de la Caisse de solidarité le samedi 29 février
Après une petite pause de début d’année, le bistrot de la caisse revient aux affaires, mais avec une nouvelle forme. Rendez-vous le samedi 29 février pour le goûter de la caisse de solidarité.
Mouvement contre la réforme des retraites : premières arrestations et condamnations
De la première manifestation du 5 décembre jusqu’à cette fin de semaine, on peut déjà noter : Un homme condamné (le 6/12) en comparution immédiate à 4 mois ferme sans mandat de dépot + 2 ans d’interdiction de manifestation à Lyon et Paris pour « violences sur policier ». Lors de son procès, le préfet a interdit l’accès à la salle du tribunal aux soutiens à cause de « risques de trouble à l’ordre public » (une première à Lyon). Un étudiant condamné en CRPC (le 9/12) à 3 mois avec sursis (...)
Les conseils en manif : édition 2019
Prenons nos précautions quand on sort pour une manif, une action, ou autre. Face à la police, face à la justice... réduisons les risques ! Mise à jour du tract (dispo en pdf à la fin de l’article) de Témoins - la Caisse de solidarité.
[Appel à dons] La Caisse de Solidarité face à la répression du mouvement Gilets Jaunes
Après 6 mois de mouvement Gilets jaunes, voici un point sur l’activité de la Caisse de Solidarité en lien avec la « Commission Justice Gilets Jaunes »
« Qu’on ne vienne pas me parler après de gestes de la police qui ne sont pas adaptés à ce qu’il se passe dans une manifestation » : récit des procès de gilets jaunes du 14 mai
L’acte XXVI a beaucoup mobilisé sur Lyon. Le lendemain, au tribunal, le storytelling judiciaire qui veut fait croire au mythe des gentils policiers fatigués par tous ces samedis de mobilisation et subissant les violences brutales des gilets jaunes était de sortie. Récit.
« Quand on envoie des projectiles sur les forces de l’ordre c’est un acte antirépublicain très grave ». Récit des procès de gilets jaunes du 29 avril et du 2 mai
Ce lundi 29 avril, quatre gilets jaunes étaient jugés en comparution immédiates au tribunal de grande instance de Lyon suite à la manif du 27 avril. Dans l’enceinte judicaire lyonnaise, le nouveau délit de dissimulation du visage créé pour condamner encore plus lourdement les manifestants fait un tabac auprès des magistrats : trois prévenus sur quatre ont été interpellé et sont jugés pour ce nouveau délit liberticide. Récit d’une justice au service de la police.
Fichier SIVIC et fichage des manifestant·e·s à l’hôpital
Le bruit d’un fichage des manifestant·e·s dans les hôpitaux courait depuis l’hiver. Cette semaine, le Canard Enchaîné a mis en lumière l’existence de ce fichier SiVic, utilisé dans les hôpitaux. Quelques infos complémentaires sur son origine, son fonctionnement, et ce qu’on peut faire pour en sortir.
« Tous les mois je finis à découvert. Je m’en sors plus ». Récit des comparutions immédiates de gilets jaunes du 15 avril
Où l’on entend un procureur assumer que ce ne sont plus désormais les seuls « casseurs » qui sont l’élément à neutraliser mais bien l’ensemble du mouvement des gilets jaunes. Où l’on observe que bien que n’ayant rien « fait », un gilet jaune peut en toute légalité être condamné à 2 mois de prison ferme.
« Dans un climat insurrectionnel on fait ce que tout le monde fait : au lieu de participer on part » : récit des jugements de gilets jaunes du 25 & 26 février
Les comparutions immédiates de gilets jaunes se suivent et se ressemblent au tribunal de grand instance de Lyon. Les juges obéissent aux ordres de leur hierarchie et condamnent à tout va avec l’espoir de casser le mouvement et peut-être d’obtenir une promotion. Récit de quelques jugements.
Les 7 ambitions du gouvernement pour prévenir et punir les manifestations
Le 23 octobre 2018, le sénat proposait 7 mesures pour encadrer encore plus les manifestations. S’emparant de ce projet « clef-en-main » qui lui était servi par la frange la plus réactionnaire de la droite, le gouvernement a su profiter de l’aubaine pour apporter une réponse répressive et liberticide au mouvement des « gilets jaunes ». Voici l’analyse effectuée en novembre, un peu remaniée.
Attention, ceci n’est qu’un projet, et il est appelé à évoluer…
Les bouffons du roi : récit d’audience d’une justice royale
C & K ont été arrêté·es le 8 décembre à la Guillotière dans une manifestation Gilet Jaune. En comparution immédiate, illes avaient demandé le délai auquel illes avaient droit pour préparer leur défense (voir Comparutions immédiates du lundi 10 décembre 2018). Illes ont comparu libres le 18 janvier.
Consultation et effacement des fichiers de police : mise à jour des lettres-types
Depuis la publication de la brochure La folle volonté de tout contrôler : Sur 50 fichiers de police-justice et les moyens d’en sortir, il y a eu quelques changements dans les procédures, et d’autres modifications sont prévues pour le printemps. Alors, avant une mise à jour complète de la brochure pour l’automne 2019, voici quelques nouvelles.
Compte-rendu des comparutions immédiates de gilets jaunes du 28 janvier
L’acte XI a encore été le théâtre d’une manifestation nombreuse, déterminée et enthousiasmante. Cela dit, les policiers étaient présents en nombre et ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour disperser, blesser et décourager les gilets jaunes de descendre dans la rue. En statistiques policières, cela donne : 21 tirs de grenades de désencerclement, 80 tirs de grenades lacrymogènes à main et 150 tirs de lacrymos avec lanceur de type Cougar, 85 tirs de lanceurs de balles de défense. Ainsi que 13 interpellations. Compte rendu des comparutions immédiates de ce lundi 28 janvier au tribunal de grand instance de Lyon.
Compte-rendu des comparutions immédiates de gilets jaunes du 14 janvier
L’acte IX des gilets jaunes a encore rassemblé des milliers de personnes à Lyon. La manifestation a donné lieu des affrontements entre manifestants et policiers (en particulier avec la « B.A.C »,« Brigade Anti Criminalité »). La manifestation lyonnaise a donné lieu à 23 interpellations. Lundi matin la police nationale du Rhône produisait un communiqué de presse envoyé aux médias locaux en essayant de se faire passer pour la victime des gilets jaunes en furie... Récit d’une audience des comparutions immédiates hors norme qui a duré de 14h à 23h30.
Comparution immédiate de l’acte VIII du samedi 5 janvier
Ce lundi 7 janvier au tribunal, un Gilet jaune est passé en CRPC (Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité). Il a donc dû être normalement libéré. Un autre est passé en comparution immédiate : il y a des chances qu’il n’ait pas été libéré. Voici quelques éléments de son procès :
Il lui est reproché un incendie de poubelle, des jets de projectiles sur un agent de la BAC, des insultes sur la police (« fuck the police »). Il est polonais, vit de petits boulots au noir et ne (...)
Un gilet jaune passe en comparution immédiate ce 31 décembre à Lyon
Il était venu de Savoie pour manifester à Lyon ce weekend avec les gilets jaunes, ce jeune d’une vingtaine d’années comparaissait pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations. Les policiers ont retrouvé sur lui : 7 pétards, des gants de moto, une bombe de peinture rouge, deux bouteilles remplies de peinture jaune, un masque à gaz et un couteau.
Il est arrêté vers 15h45 lors d’une dispersion, alors qu’il retournait en direction de la place Bellecour. Des (...)