90 Roms assignent le préfet et les mensonges d’état au tribunal

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Lundi 28 octobre 2013, 127 Roms installés sur le plus grand bidonville de la région lyonnaise sont assignés devant le TGI de Lyon par la maire de Saint-Fons qui essaye coûte que coûte de les renvoyer le plus loin possible depuis plus d’un an.
Afin de tenter de casser la spirale infernale qui les conduit d’expulsion en expulsion et de terrain en terrain, 90 Roms, avec le soutien du Mrap, assignent le préfet du Rhône devant le Tribunal Administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012.

Le terrain occupé par les Roms de Saint-Fons concentre toutes les discriminations dont font l’objet la plus importante minorité ethnique d’Europe dans notre beau pays, patrie des droits de l’homme.

Ce terrain, composé de 3 parcelles, à fait l’objet de 4 procédures d’expulsion : en septembre 2012, décembre 2012, avril 2013 et octobre 2013. Si les Roms n’ont pas compris que Valls et les maires socialistes pensent qu’ils n’ont pas vocation à s’intégrer en France, là, ils vont comprendre.

En août 2012, suite à l’expulsion du terrain de Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise, les familles sont conduites sous escorte, par la police nationale jusqu’à Saint-Fons… Incroyable mais vrai. A la police municipale qui s’en offusque, la police nationale répond tout d’abord qu’elle agit en vertu d’un arrêté préfectoral. Si, si, plus c’est gros, plus ça passe avec la police.
Finalement on apprendra qu’il n’y a pas plus d’arrêté préfectoral que d’humanité dans la politique de Valls, mais que c’est un ordre du préfet quand même.

Pour accueillir tout ce beau monde et faire face à ses obligations en matière de scolarité, la Sénatrice-Maire de Saint-Fons, madame Demontes ouvre alors une classe ethnique, dans le même bâtiment que celui de la police. Si, si, je vous jure sur la tête de Valls [1].
En regroupant entre eux les enfants Roms et en les mettant dans de si bonnes mains, on est sur qu’ils ne vont pas trop s’intégrer. C’est le but. Le Défenseur des Droits, saisi de la question, va dénoncer le « caractère discriminant » de cette classe et demander sa fermeture quelques mois plus tard.

En janvier 2013, un commando de policiers en uniforme vient saccager le bidonville et gazer des enfants pour se venger d’une vitre cassée d’un véhicule de police [2]. Le préfet couvre immédiatement sa police et déclare que les coupables seront punis. On attend toujours les résultats de l’enquête.

En mars 2013, un très violent incendie se déclare et ravage toutes les cabanes. Il n’y a ni mort, ni blessé, mais 200 personnes se retrouvent à la rue. Faisant preuve d’une immense compassion pour ces familles, la mairie de Saint-Fons va les héberger dans un gymnase… 3 jours. Avant de les jeter dehors. Une centaine sera hébergée dans un autre gymnase à Lyon, une centaine retourne habiter dans les cendres du terrain voisin.
Rassurez-vous, une dizaine de jours plus tard, les rescapés du gymnase seront eux aussi foutus à la rue… Avec des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Non mais, faut pas abuser. What did you expect ?

Fin août 2013, un immense bidonville de 400 personnes est expulsé à Vaulx-en-Velin. La moitié des habitants rejoignent celui de Saint-Fons. Début septembre, la police expulse les nouveaux arrivants. Enfin, expulse est un bien grand mot. La police les installe en faits quelques mètres plus loin, sur une parcelle non expulsable. Kafka a du bien se marrer.

Le 26 octobre 2013, les familles sont assignées devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon. Leur avocat souligne que le juge est instrumentalisé par les politiques et il demande l’application de la circulaire. C’est facile d’ignorer les condamnations de toutes les instances internationales, de relayer la politique raciste et discriminatoire du gouvernement socialiste et ensuite de venir pleurer pour une violation de la propriété privée puis demander l’expulsion du terrain.

Donc, les Roms, avec le soutien du Mrap, décident d’assigner le préfet du Rhône devant le tribunal administratif pour demander l’application de la circulaire du 26 août 2012.
Vous savez, cette circulaire qui est censée différencier la politique de Valls de celle de Sarkozy. Cette circulaire qui permet à nos dirigeants d’endormir les services de Viviane Reding en lui faisant croire que la France traite dignement les Roms.

Cette circulaire prévoit en effet qu’un bilan individuel doit être dressé pour chaque habitant avant de procéder aux expulsions et dans l’objectif de trouver des solutions dignes qui ne se résument pas à « Casse toi en Roumanie pauv’con ».

Des centaines de millions d’euros ont été dégagés par l’Europe pour traiter dignement les populations Roms. La France, très hypocritement refuse de donner le montant de ces aides consacrées aux Roms, sous prétexte qu’elle ne pratique pas de politique ethnique.
On ne rigole pas s’il vous plait.
Dire que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie, ce n’est pas un déclaration ethnique et raciste, c’est du langage de campagne électorale. Vous avez compris la différence ? Moi non plus.

Pour la région Rhône-Alpes, ce sont 380 000 euros qui ont été débloqués par les services du préfet Régnier pour appliquer la circulaire et établir des bilans avant chaque expulsion.
Pourtant, depuis le 26 août 2012, pas une seule expulsion sur la région lyonnaise n’a été précédée de ces fameux bilans. Personne ne sait où est passé l’argent.
Cette assignation du préfet au tribunal devrait permettre de connaître la réalité de l’utilisation de ces fonds publics.

Enfin, en ce qui concerne le préfet du Rhône, Monsieur Carenco, il a déjà été condamné par le tribunal administratif de Lyon à héberger des Roms qu’il venait d’expulser d’un bidonville en avril 2013. Il est convoqué et sera très probablement mis en examen. Il a immédiatement reçu le soutien de Manuel Valls, un connaisseur en la matière, qui fait lui aussi l’objet d’une plainte mais pour incitation à la haine raciale cette fois.

Après Cahuzac, ministre du budget qui cache sa fortune en Suisse, les socialistes vont faire passer le gouvernement précédent pour des enfants de cœur. Il fallait le faire.

Et dire qu’on nous avait parlé d’une « république exemplaire ». Mais ça, c’était avant. Du temps où ils tentaient de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Du temps où ils tentaient de nous faire croire que socialisme rime avec humanisme alors qu’il rime surtout avec racisme. On ne nous y reprendra plus. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais au parti socialiste.

Philippe Alain

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