TFN Propreté sud-est, les salariés se mobilisent

5078 visites

Les salariés de TFN Propreté sud-est du groupe Atalian se mobilisent. Les raisons du ras-le-bol sont nombreuses : contrats de travail précaires, salaires de misère, conditions de travail d’un autre âge, droits syndicaux et sociaux bafoués, dignité piétinée, mépris de l’encadrement.

Cette société aux mains d’un patro­nat de combat a bâti son empire par une poli­ti­que com­mer­ciale agres­sive et un mana­ge­ment qui l’est tout autant. Cette ges­tion auto­ri­taire des « res­sour­ces humai­nes » a des réper­cus­sions désas­treu­ses sur l’état de santé des agents de net­toyage.

JPEG - 74.9 ko

TFN ne respecte ni ses salariés, ni le syndicat CNT - Solidarité Ouvrière. En effet, malgré la condamnation de la société par le tribunal d’instance de Villeurbanne, TFN refuse de communiquer la liste des différents chantiers de l’entreprise et ne met pas à disposition du syndicat les panneaux d’affichage obligatoires.

Non, TFN Propreté sud-est et le groupe Atalian ne sont pas au dessus des lois et les travailleurs comptent bien lui faire comprendre.

Ainsi, samedi après midi, une quinzaine de membres du syndicat du nettoyage CNT – Solidarité Ouvrière a manifesté dans le centre commercial Confluence pour rappeler TFNTFN Propreté sud-est à ses engagements pris à l’issue de la grève du 19 septembre dernier.

Les manifestants ont été reçus par la direction d’Unibail (gérant du centre commerciale) qui a pu entendre les salariés évoquer les pratiques honteuses de la société assurant le nettoyage en sous-traitance et se faire rappeler à ses responsabilités de donneur d’ordre. Il faut savoir que TFN avait décidé, afin de punir une salariée, de la faire travailler dehors en plein froid hivernal sans gants, bonnet ni écharpe. Ces pratiques inhumaines et d’un autre âge n’avait qu’un seul objectif faire craquer cette salariée qui avait fait grève et dissuader les autres de revendiquer pour leurs droits.

Suite à cette action TFN prend enfin en charge l’entretien des tenues de travail, arrête les sanctions contre la salariée et effectuera les rappels de salaires manquants.

Cependant, le syndicat poursuit ses recours aux prud’hommes et au pénal pour les préjudices subis et reste vigilant quant à l’application de ces mesures.

Lundi soir, le syndicat remettait le couvert avec cette fois 25 personnes qui manifestaient devant l’usine Bosh à Vénissieux, aux cris de « TFN, exploite et licencie ! Ça suffit ! » .

JPEG - 1.7 Mo

En effet, fidèle à ses méthodes autoritaires TFN avait licencié un salarié, quelques semaines auparavant. Contestant le fond et la forme de cette sanction, une procédure aux prud’hommes est engagée.

Après 20 minutes de rassemblement et de diffusion de tracts et fort du soutien de la section CGT de l’usine, la direction nous recevait et nous avons pu évoquer avec eux le « dossier » TFN. Par ailleurs, comme pour le site Confluence, notre représentant de la section syndical n’a pu que constater l’absence de panneau d’expression pour la CNT - Solidarité Ouvrière.

Suite à l’action, un panneau va être mis en place et notre RSS a reçu son autorisation de circuler sur les chantiers.

Enfin, mercredi, 30 salariés de TFN ont manifesté devant le siège de Kéolis aux cris de : « Nettoyeurs en colère, il y en a marre de la galère ! ».

Suite au refus de la société de nous recevoir, les camarades ont investi les lieux.

JPEG - 124.6 ko

Après nous avoir dans un premier temps, envoyer la sécurité, finalement, un responsable de Kéolis est venu nous rencontrer. Le syndicat demande des négociations tripartites dans un contexte de changement de prestataire.

Les travailleurs comptent bien faire respecter leurs droits. C’est pourquoi nous appelons à la grève sur les sites Kéolis ce vendredi 6 décembre.

N’hésitez pas a venir nous soutenir dans notre action.

Nous demandons l’ouverture de négociations tripartites sur ces points :

- fin du harcèlement et respect de notre dignité ;

- application de la convention « manuferro » (13e mois) ;

- embauche de tous les CDD en CDI ;

- arrêt des surcharges et diminution des cadences de travail ;

- augmentation des salaires par évolution sur la grille de qualification ;

- prise en charge de l’entretien de la tenue de travail ;

- temps d’habillage et de déshabillage sur le temps de travail ;

- deux jours de repos consécutifs ;

- pause : maintien de la pause de 20 minutes par jour ;

- respect des fiches de poste et des qualifications ;

- attribution d’un local vestiaire avec armoires fermant à clef ;

- remplacement des salariés absents et maintien de l’effectif et du volume horaire sur le site ;

- fourniture régulière des produits et équipements performants pour exécuter correctement le travail ;

- prime de risque ;

- Respect du calendrier des interventions des équipes spécifiques afin d’éviter les surcharges pour les autres équipes.

PDF - 156.4 ko
Tract CNT Keolis

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info

Derniers articles de la thématique « Travail / Précariat / Syndicalisme » :

>Conflit de classes inversé, l’épine dans le pied des luttes sociales

Hiver 2023, mouvement social contre la réforme des retraites. Fonctionnaires, salarié·e·s d’entreprises publiques, étudiant·e·s sont en grève et dans la rue. Caissier·ères, ouvrier·ères du bâtiment, femmes de ménage, livreurs deliveroo et autres salarié·e·s de la « deuxième ligne » sont au taf....

› Tous les articles "Travail / Précariat / Syndicalisme"