Caisse de solidarité : Un sur cent

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Appel aux caisses de solidarité

Réunis par amitié et par cooptation, nous sommes une quinzaine de personnes à avoir constitué une « caisse de solidarité », un projet volontairement limité, fondé sur cinq principes ou règles de fonctionnement

1 - L’affinité et la confiance (l’adhésion se fait par cooptation).
2 - Des rencontres conviviales et directes (tous les deux ou trois mois).
3 - Un petit nombre d’adhérents (pas plus de vingt personnes).
4 - Une cotisation mensuelle modeste et égale pour tous (dix euros).
5 - Un fonctionnement au consensus ou toute décision (de fonctionnement, d’utilisation des fonds disponibles…) implique l’accord ou la non-opposition de tous.

Ce projet est extrêmement modeste, une goutte d’eau dans l’océan. Mais dans sa modestie et son caractère secondaire et routinier (la plupart d’entre nous sommes investis dans des engagements et des activités beaucoup plus prenantes) il n’a rien de négligeable.

Les mois passant l’argent mis de côté finit par constituer une réserve appréciable (2.400 euros par an) qui, donnée ou prêtée peut permettre de dépanner en cas de coup dur, et de soutenir tout projet qui nous en ferait la demande.

Système d’épargne, notre association en raison de ses règles et de ses principes de fonctionnement constitue également :
- une source concrète d’entraide et de soutien matériel et humains (compétences de chacun, service divers..) débordant de beaucoup la seule dimension financière ;
- un lieu précieux de discussion et de réflexion qui permet à notre groupe d’agir et de penser collectivement face à n’importe quel événement ou situation.

Par son existence même, aussi insignifiante et secondaire qu’elle puisse paraître, notre caisse constitue, à son échelle minuscule et dans ses étroites limites, une réponse au triomphe actuel de l’individualisme et de la concurrence que les vieilles recettes de l’Etat-Providence ne parviennent plus à compenser ; une réponse à un monde qui tend à détruire toute solidarité et qui réduit à la pauvreté un nombre toujours plus grand d’entre-nous...

Au delà de ses effets bénéfiques, limités mais non-négligeables, et en dépit de son caractère minuscule et marginal, notre caisse, à la façon des « espions dormant », constitue également une pierre d’attente (aussi longue que puisse être cette attente), les premiers pas d’une alternative au monde actuel.

« Y’en a pas un sur cent » chantait Léo Ferré. Et c’est bien en partie à cette affirmation négative que le nom de notre caisse fait allusion. Et encore Ferré était-il très optimiste. Il serait plus juste de dire qu’il n’y en a pas un sur mille ou sur un million. Sauf que pour notre part il s’agit, potentiellement, d’une affirmation affirmative (si l’on peut dire) : nous sommes et nous voulons être « Un sur cent », « Un sur dix mille », « Un sur un million » ; une caisse parmi cent autres caisses, mille autres, un million d’initiatives semblables ou analogues, impliquant chaque fois des centaines et des milliers de groupes affinitaires, radicalement autonomes, où tout est discuté à fond à des milliers ou des millions d’endroits et d’où peuvent naître des puissants mouvements, non de foules éphémères mais de collectivités solides, expérimentés et durables, capables par leur association de résister au monde présent et de le transformer.
Notre caisse est une goutte d’eau dans l’océan. Mais ça veut dire que dans ce fameux océan (si décourageant) il existe également des milliards d’autres gouttes, jusqu’ici soumises, isolées, impuissantes mais qui peuvent à leur tour, sur de multiples terrains et de multiples façons, se constituer partout en une multitude de collectifs solides, durables et expérimentés, toujours capables de s’associer ou de se désassocier et de disposer ainsi de forces humaines et financières toujours plus importantes : une puissance collective sans appareil centralisateur, sans votes ni représentants, ne dépendant réellement - de fait et non de droit - que des seules et libres discussions dans chacun des collectifs constitutifs de cette force collective.

Créée il y un an, la Caisse « Un sur Cent » n’attend rien de personne d’autre pour autoriser ou justifier son existence, pour persévérer et permettre les effets et les services qu’elle autorise pour ses membres comme pour tous ceux qui pourront faire appel à elle. Mais conscients de l’apport d’autres expériences comparables ou différentes, et de la force de leur démultiplication nous faisons appel à toutes et à tous pour que nous puissions entrer en relation, partager nos expériences et créer partout des lieux de solidarité et de résistance.

Lyon le 23 février 2014

Contact : unsurcent at free.fr

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  • Le 26 février 2014 à 16:28, par C2

    Le texte est sorti d’un dépliant et manque de mise en forme dans la version de Rebellyon. Dans notre projet de caisse il y a une idée, en dehors de l’aide (forcément modeste) qu’elle peut apporter à des individus ou des groupes. Cette idée est très ambitieuse et sûrement chimérique. Il s’agit de multiplier (à l’infini ?) des petites caisses comparables qui toutes ensembles et parce que radicalement autonomes et affinitaires (pas de vote) peuvent devenir une puissance considérable en ressources humaines et financières sans appareil bureaucratique, sans représentation, sans élection, sans concentration. Chaque caisse est entièrement maîtresse d’elle-même, de ses décision, de sa réflexion collective plus facile à 15 ou 20 qu’à dix millions de cotisants à la sécurité sociale. Dans le cas où ça marcherait (la multiplication des caisses) il y aurait sûrement une multitude de problèmes nouveaux à résoudre. Mais pour le moment ça me semble très clair, très pratique et, joints à beaucoup d’autres initiatives analogues, un bon moyen de résister et de renverser le monde actuel.

  • Le 25 février 2014 à 16:39, par c

    Le but de tout ça n’est pas très clair dans ce texte qui l’est encore moins...

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