A Pierre-Bénite un ouvrier victime de flics violents et racistes

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Le 26 janvier dernier vers 23h, en pause devant l’usine textile de Pierre-Bénite où ils travaillent, deux ouvriers n’ont pas entendu, car bouchons anti-bruit dans les oreilles, le salut des policiers. Ces derniers, en voiture de l’autre coté du grillage leur demandent « ce qu’ils font ici » en haussant le ton, énervés par l’absence de réponse. Les deux ouvriers répondent qu’ils sont au travail, en pause dans l’enceinte de l’usine.

Les policiers, vexés dans leur orgueil s’énervent alors : « plutôt que derrière le grillage de l’usine, tu ferait mieux d’être dans un zoo ». Alors qu’un des deux travailleurs leur demandent « pour qui il se prend », le flic s’énerve et les insultes racistes fusent :
" - sale bougnoule
- tête de macaque
- Retournez dans votre pays
"

Y., un des deux ouvriers, est alors immédiatement embarqué sous les yeux médusés de ses collègues et sans opposer de résistance. Les flics l’accusent pourtant d’outrage et violences à agents (un grand classique). Alors qu’il part sans avoir reçu le moindre coup, il arrivera tabassé au commissariat (15 jours d’ITT [1]).

« Ils m’ont tabassé 30 mètres plus loin et on est arrivé au commissariat comme si de rien n’était »

Le procureur de Lyon est saisi de l’affaire depuis le 14 février, de même que la HALDE.

Sources : Le Progrès, 20 Minutes.

Notes

[18 jours d’ITT selon le Progrès, 15 jours d’ITT selon 20 minutes

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  • Le 1er mars 2011 à 13:46, par morphea

    Je voulais vous écrire ce que mon père vient de me raconter. Cela lui est arrivé à Bordeaux en 1976, il avait 23 ans il était arrivé en France 5 avant, il est tunisien. Voici ce qu’il m’a raconté après qu’on ait lu cet article.
    « Je sortais d’un restaurant, il y avait une maison juste à côté avec une immense clôture, vraiment très haute. De l’autre côté, une petite fille qui s’amuser à jeter des cailloux à travers le grillage et moi je lui renvoyais ses petits cailloux, cela la faisait rire et on s’amusait comme cela. A peine 2 minutes après ,un homme (son père) arrive, « qu’est ce que tu fous la, touche pas à ma fille », « je vais pas la toucher !!! » « oui oui on vous connait vous les arabes ». J’allais partir quand il me dit « va bosser ton père à payer ma jeunesse et toi tu vas payer ma retraite ». J’en conclus que c’était un pied noir
    je me retourne, je lui fais les réflexion classiques « y’a pas de quoi être fier d’être un pied noir …. » le ton monte, l’homme continue c’est insultes racistes. Entre deux, une voiture jaune arrive plein gaz, un mec descend me fou un coup de poing dans la gueule et m’allonge par terre. Il s’avère que c’était le fils de ce mec là je me défend et je frappe le fils en retour. Bagarre à la con, j’ai le dessus mais sans réellement renforcer mon avantage, j’en reste au stade de la défense.
    À ce moment là un fourgon de police arrive, trois policiers descendent ils me choppent, me balancent dans le fourgon, ils essayent de me frapper dans le fourgon, je me mets dans un coin et je me défends, je me défends, je me défends bien ! Ils ne pouvaient pas attaquer les trois ensembles donc j’arrivais à me défendre coup par coup. Mais arrivés au commissariat ils avaient + de place donc ils arrivaient à me frapper pour de bon. Puis le commissaire sort son flingue me le met près du visage et me dit « tu bouges pas ». Il faut savoir que quelques semaines avant un arabe a été tué à Barbès par la police, c’était la première fois qu’on parlait réellement d’une bavure !! Et le commissaire me dit je crois qu’il va y avoir une bavure. J’arrête de bouger et là ils s’en donnent à cœur à joie (pour se venger aussi de la scène du fourgon où c’est eux qui ont pris cher ). ils m’ont frappé à chaque partie de mon corps, ils m’ont balancé dans une cellule et à 19h le soir ils viennent me chercher toujours avec le flingue braqué sur moi, ils m’attachent les mains et me disent « on t’amène au dépôt, mais avant on va passer par le médecin ». Ce coup ci ils m’attachent dans le fourgon et je reste avec deux policiers dont un tout petit qui me provoquait tout le temps et qui a quand même fini par prendre un coup de boule. J’arrive au médecin, la lèvre explosées, des énormes hématomes partout, mes épaules avaient doublé de volumes, un orteil éclaté les deux yeux au beurre noir, la chemise déchirée (par la force des coups !!!). Le toubib me regarde et dit « il est en bonne santé ce garçon » et là je comprend qu’ils m’ont amené dans le service de santé de la police !!! le médecin était lui même un flic ! Après ils m’ont ramené en garde à vue au sous-sol de Castéja. Vers deux heures du matin on est venu me dire « Allez sors, dégages », ils ne m’ont rendu ni mon portefeuille ni rien. Je suis rentré à pied chez moi. Le lendemain je vais au consulat de la Tunisie (il n’existe plus maintenant), j’explique cette histoire ils appellent les flics qui lui disent « A. est tombé dans l’escalier, il était un peu énervé ». Il n’y a pas d’escalier !!!! La personne du consulat me dit « écoutes ça va être difficile, si tu veux faire quelque chose il faut que tu ailles porter plainte. »
    « d’accord, où ? », « bah, à la police, tu peux porter plainte au procureur mais ça va te couter des sous ». je n’avais évidemment pas les moyens d’entamer la moindre procédure qui n’aurait sûrement servie à rien....

    Cela fait maintenant 35 ans que cette histoire s’est produite et aujourd’hui se déroulent toujours les mêmes scènes et je doute que cela va aller en s’arrangeant. C’est à nous de continuer à faire notre possible et même bien plus que notre possible pour que les futurs parents n’aient pas d’histoires de ce genre à raconter à leurs enfants.... Merci pour votre lecture.

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