Une nouvelle coordination des médias libres est née... L’annonce devrait nous réjouir. Que le texte d’appel prône un peu naïvement un pluralisme démocratique ou une « mission d’utilité publique » pourrait passer en second plan. Que de nombreux « médias libres » n’en soient pas signataires pourrait se comprendre, tant le milieu est vaste et hétéroclite. Mais c’est ici l’entité et les personnes à l’origine de cette coordination qui posent problème. Explications.

Nous avons participé à plusieurs rencontres de « médias libres » comme celles de Forcalquier en 2012 et de Notre-Dame-des-Landes l’été dernier. Ces dernières regroupaient de nombreux médias plutôt sur une ligne libertaire, où l’on pouvait croiser les compagnons de route d’Indymédia, Article 11, CQFD, L’Envolée, Offensive, Radio Zinzine, Radio Canut, les Radiorageuses, Z, Rebellyon.info, et bien d’autres. Plusieurs journaux se sont aussi retrouvés l’été dernier à l’appel du Ravi, pour une « presse pas pareille », avec La Décroissance, Politis, Regards, L’Âge de faire, Alternatives économiques, Silence !, La Feuille, etc. En 1999, une « coordination des médias libres » s’était mise en place pendant plusieurs mois ; en 2006, a lieu une convergence des médias du « tiers-secteur » ; en 2008 c’est au tour des « États généraux pour le pluralisme » à l’initiative d’Acrimed et de syndicats de journalistes.