Appel à la manifestation pour l’éducation

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Jeudi 15 mai 2008 : grosse manifestation dans les rues de Lyon

Après un certain nombre de manifestations, les militants ont prévu une grosse manifestation qui aura lieu le jeudi 15 mai 2008 (11h30 place Bellecour). Laquelle manifestation regroupera étudiants, lycéens, quelques collégiens, professeurs, instituteurs et peut-être même la classe ouvrière. Bien que trop peu de lyonnais soient présents à chaque manifestation, même si cela a tendance à augmenter petit à petit, il faut persister à nous mobiliser.

« Liberté, Égalité, Fraternité » n’est-ce pas la devise de la France ? Est-ce qu’on laisse le choix à tous ces enseignants qui vont voir leurs postes disparaître petit à petit ? Monsieur Darcos a dit que cela n’aurait pas de conséquences sur le nombre d’élèves par classe, mais comment est-ce possible ?

12 000 postes d’enseignants risquent d’être amenés à disparaître d’ici 2012. Qu’est-ce que notre ministre de l’éducation compte faire pour que cela n’ait aucune conséquence sur nos classes ? Si tous ces postes sont supprimés, la possibilité de suivre un cours normalement sera très réduite lorsque l’on se retrouvera à quarante par classe. Mais si on parle beaucoup de la suppression des postes d’enseignants, il ne faut pas oublier non plus que les options telles que les arts plastiques seront amenées elles aussi à disparaître, que le bac sera généralisé, que les filières littéraires et les bacs professionnels seront nettement dévalorisés.
De plus, les entrées en universités seront limitées, voire payantes. De plus en plus d’élèves n’ont pas de lycée ou de patron à la sortie du collège et n’ont de ce fait pas de bagage solide pour leur avenir. Cette réforme ne fera qu’aggraver les choses pour ces personnes qui ont un niveau trop fragile pour pouvoir passer en lycée général ou professionnel et qui ne trouvent pas de patron pour travailler en alternance.

Organisez des blocus dans vos lycées, rassemblez toujours plus de personnes pour les manifestations, prévenez le monde autour de vous, envoyez des chaînes par mails, mais surtout, ne baissez pas les bras. Les manifestations continueront d’avoir lieu partout en France et à Lyon aussi, avec toujours plus de monde, et ce jusqu’à ce que nous, lycéens, étudiants et professeurs obtenions satisfaction de la part de Xavier Darcos.
L’heure est grave, agissez dans vos établissements, distribuez des tracts et sensibilisez les gens, battez-vous.
On est en démocratie, et la base de la démocratie est la liberté d’expression ; alors exprimez vous !!!

RENDEZ-VOUS JEUDI 15 MAI 2008
11H30 PLACE BELLECOUR
VENEZ NOMBREUX !!!

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  • Le 3 juin 2008 à 14:30, par kaki

    Pardon de répondre si tard ... il n’empêche que les questions posées restent pour moi très actuelles, au coeur de mes réflexions et de mes choix. Tu peux m’écrire là : karine@nanozoom.net

    Abientôt ?
    Kaki

  • Le 17 mai 2008 à 00:25

    salut,
    je te contact dès que possible sur ton adresse courriel pour en discuter plus en détail si tu veux.
    tchao

    Totof

  • Le 15 mai 2008 à 19:53

    Pour faire un petit compte rendu de la journée d’action. la manif est partie vers midi et quart. elle comportait plusieurs milliers de personne, ambiance détendue, une action tranquille habituelle. a la dissolution les lycéens décident de se retrouver sur la place carnot à 15h pour préparer une action sauvage. environs 80 personnes se retrouvent donc sur le gazon devant perrache. on vote le blocage de la gare. échec total, on se fait virer des voies au bout d’un quart d’heure de « perturbations ». Sortis de la on décide de partir en manif sauvage et de bloquer le pont en face de bellecour (dont le nom m’échappe). arrivé sur les quais on se dirige donc vers le but en bloquant les voies réservées aux voitures. soudain cordon de crs, un vieux flic arrive et demande si il y a un leader dans l’affaire. évidement personne ne se manifeste, le mouvement etait spontané. il nous fait donc un blabla sur l’entrave a la circulation et qu’il allait ordonner la charge si on degageait pas en gros. la petit moment de panique le mouvement se sépare en deux groupes. on se contacte par téléphone et on arrive a se réunir au niveau de bellecour. la on part sur la rue herriot et c’est la que commence les charges de crs. on cours comme sa juska terreau ou on se disperse. un bilan positif, un mouvement lycéen spontané et motivé, on a vu l’UNL complètement perdre le semblant de contrôle qu’ils avaient. a continuer

  • Le 15 mai 2008 à 14:37, par Ludo

    Quelques petites questions si vous le permettez pour mieux comprendre vos propos....
    Comment envisager d’éduquer nous mêmes nos enfants alors que nous nous possédons pas tous le même capital culturel ?
    Que peuvent apprendre à leurs enfants des gens ayant hélas des connaissances très limitées ?
    Quel serait le résultat de cette éducation comparativement à un fils ou une fille de personnes très cultivés ?
    Le système que vous idéalisez ne serait-il pas plus inégalitaire que celui en place actuellement ?
    Je vous invite à lire les programmes de l’école élementaire de 2002 mis en place par J.Lang.
    En effet, loin d’être le modèle idéal d’éducation, nos enfants ont la chance de pouvoir apprendre. Ils peuvent encore apprendre et développer des compétences qui au moins en élémentaire et peut être aussi collège voire au lycée n’ont pas pour but de les préparer à rentrer dans une société marchande. Le but étant encore de développer son esprit critique et de comprendre le monde qui nous entoure afin que chacun puisse rechercher sa part de liberté dans cette société.
    Voilà pourquoi notre système est à défendre et non pas à supprimer comme vous le souhaitez.

  • Le 14 mai 2008 à 11:15

    la manif part bien à 11h30 de bellecour. Nous avons modifié l’info en 1er page

    salut et à jeudi.

  • Le 14 mai 2008 à 10:33, par justine

    J’ai entendu dire que la manifestation partait bien de bellecour, mais qu’elle était à 11h30. Vous pouvez préciser l’info ?

  • Le 13 mai 2008 à 22:17, par kki

    A l’heure où pas mal de collègues se préparent à faire la grève tous tes messages sur la remise en question de l’école font écho. Je bosse dans un collège de ZEP-Ambition Réussite (aïe !) depuis un an et demi et je suis tout près de penser comme toi. Il ne faut pas devenir prof de l’EN, ça j’en suis sûre pour ma part. Et il ne faudrait pas mettre ses enfants au collège, ça j’en suis sûre aussi. Je ne le souhaite pas pour ma fille encore petite. C’est moi, fille de profs, enseignante, qui dit ça. Etre face à des ados en échec qui refusent ce système en bloc m’a menée tout droit à cette conclusion. Certes, il leur manque des repères, de l’instruction, du recul, mais il y a une chose qu’ils ont : le besoin de se sentir dignes et respectés. Et ça c’est une leçon que je n’oublierai pas de sitôt. Ce n’est pas l’école qui me l’a donnée, c’est des ados illétrés.
    Je reste bête avec mon rêve d’une autre école qui est là quand même mais qui va aller chercher ailleurs que dans l’EN qui mène un combat pour moi déjà largement perdu et depuis longtemps. Alors quoi ? comment ? où ? Pourrais-tu un peu préciser cette histoire de voisins, d’école de la vie ? N’y a-t-il pour toi aucune alternative organisée ? Tout ça m’intéresse vraiment. Question de choix de vie !!
    cordialement
    Kki

  • Le 13 mai 2008 à 11:16, par Julien

    Olé !
    Hé bien, ça se précise, la rumeur tourne, sur d’autres sites ; il est clairement commenté comme quoi l’UNI viendrait à perturber la manif de jeudi.

  • Le 12 mai 2008 à 23:41

    la manif’ est annoncée ailleurs à 11h30 !!

  • Le 12 mai 2008 à 17:10, par Carrie

    Bonjour,
    Les parents d’élèves se sentent concernés aussi, ne vous croyez pas seuls. Je serai de la manifestation jeudi avec d’autres parents qui demandent une école meilleure (et non pire) pour leurs enfants.
    A jeudi.

  • Le 12 mai 2008 à 13:02

    salut,

    tu dis que l’école permet de penser la non-reproduction même si dans les faits elle y plonge complètement (??). Mais non, l’école est un lieu de reproduction, justement ! Elle distribue les places conformément à l’ordre social. Je ne vois donc pas en quoi elle permettrait de penser au delà. Elle brime les enfants de pauvres et récompense les enfants de riches. Les statistiques sont cruelles pour l’école en terme de reproduction. La mobilité sociale est très faible dans les sociétés bourgeoises. Et puis, je vais te sembler horriblement radical mais vouloir faire un métier plus valorisé que celui de ses parents dans la hiérarchie salariale, pour moi, c’est déjà rentrer dans le jeu du système capitaliste. Nous rentrons, à l’échelle de l’Occident, dans un ordre brun, néo-fasciste, et vouloir « réussir » là dedans est un non-sens. Il faut sortir les enfants du système d’exploitation du travail qui est à la base de la destruction du monde.
    Quant à refondre le système de l’intérieur. Mais l’histoire nous enseigne que c’est une foutaise ! Les institutions sont faites pour accueillir ce genre d’attitude.
    Quand à la pédagogie et à ses refontes, qu’on aille des délires New Age genre Montessori ou Steiner en passant par les dernières évolutions de la pédagogie Freinet qui introduisent des éléments de management pour dissimuler la violence de classe de l’apprentissage scolaire, ce n’est que poudre aux yeux. La pédagogie est une catastrophe.

    Enfin, tu écris que sans l’école, se serait bien pire. Ca me rappelle une phrase qui dit : entre deux maux, je me refuse à choisir le moindre.

    cordialement

    Totof

  • Le 11 mai 2008 à 20:00, par Arnaud

    Salut,

    Juste pour vous dire que je serais des vôtres avec un ou deux amis, jeudi à 14h, il paraît déterminant de ne pas relacher la pression sur le gouvernement, en particulier, sur nôtre cher ministre de l’éducation rétrograde et de l’ordre morale. Cependant, j’ai appris par un ami étudiant, qui est à lyon 3, que l’uni allait s’organiser, pour troubler nôtre manifestation unitaire ce jeudi. C’est du moins, l’écot, qu’il en a eu. Pourrons nous, le cas échéant riposter ; à ces suppos de sarko !!

  • Le 11 mai 2008 à 16:09, par Alexandre Moreno

    Voilà, j’ai vérifié la véracité de mes propos et je vous informe que la manifestation aura bel et bien lieu le jeudi 15 mai à 11h30. Quoi qu’il en soit, soyez nombreux. Merci à Maya pour votre soutien dans cette lutte. Aux précédentes manifestations, il m’a semblé que les professeurs étaient peu nombreux, peut-être me suis-je trompé. En tout cas, ça fait plaisir de voir que certains nous accompagnent toujours dans cette lutte, car il ne faut pas oublier que seuls les lycéens et étudiants ne sont pas concernés, mais aussi les collégiens, les professeurs, et même les parents d’élèves. Je compte sur votre présence et vous invite à organiser des blocus dans vos établissements le matin avant la manifestation. En tant qu’élève au lycée Lacassagne à Lyon 3e, je vous informe qu’avec un petit groupe d’une petite dizaine de lycéens de mon établissement, nous avons préparé un blocus jeudi 15 mai le matin (qui commence à 7h15 et qui se terminera probablement vers 10h45/11h00 pour se rendre à Bellecour. Pour cela, nous avons désigné trois élèves pour aller présenter les raisons de notre mécontentement et demander une autorisation pour une Assemblée Générale de notre lycée auprès de notre proviseur, comme cela s’était passé avant les vacances de Pâques. Nous vous invitons à faire de même de votre côté, espérant vous voir nombreux à la manif.

  • Le 11 mai 2008 à 15:57

    salut,

    je comprends à quel point ce que j’écris sur ce forum doit être blessant pour des gens qui bossent dans l’éducation nationale (désolé d’en écrire autant mais je suis en plein sur cette question en ce moment. D’où mes agacements que je regrette souvent après coup...).
    Tu écris :

    « je peux te dire que pour une bonne partie des enfants et des familles, l’école est aujourd’hui le dernier rempart contre le consumérisme effrenné »

    J’entends ça mais c’est la question de la poule et de l’oeuf. Quelle est la cause, quelle est la conséquence ? Oui, face au déferlement de divertissements abrutissants, l’école fait figure de dernier rempart de la connaissance. Mais sans l’école, et sans le gigantesque complexe disciplinaire dans lequel elle s’inscrit, en serions-nous là ?

    En fait, je suis emmerdé parce que je vois bien que le pouvoir central est en train de tout aggraver. Mais je n’arrive pas à aller manifester pour « l’éducation », pour toutes les raisons que je tartine depuis trois quatre jours sur ce forum. La manif aurait des thèmes plus radicaux, j’en serais. Mais là, ça m’est impossible.

    Bon courage quand même pour cette manif !

    tchao

    Totof

  • Le 11 mai 2008 à 15:40

    salut,

    Je regrette que tu parles « d’émancipation », de lutte contre « l’obscurantisme », etc. alors que nous sommes sous un joug plus systématique que jamais (compare sur ce point notre époque à ce moyen âge que vous méprisez tant). Quant à l’obscurantisme... Ferré disait :

    « l’embrigadement est un signe des temps, de notre temps »

    Sommes-nous capables de nous approprier la poésie d’un Ferré ? Je crois que nous sommes incapables de regarder notre propre époque. Pour compléter Ferré, je dirais que la profondeur du sentiment de liberté qui nous habite actuellement est proportionnelle à notre niveau d’embrigadement. Nous croyons pouvoir réaliser l’exploit de passer des heures chaque jour devant la télé tout en étant des individus connaissants.

    Tu dis que le bilan de l’école n’est pas aussi noir que je le prétends et tu prends l’exemple de l’illétrisme mais ça ne fait pas office de preuve ! Comme si l’alphabétisation était un signe de connaissance. Epoque complètement embrigadée...

    Il y a une phrase d’Aimé Césaire que j’aime bien quand il parle de la colonisation (dont l’école est un élément majeur ailleurs comme ici) et des sociétés « illettrées » qu’elle a détruites :

    « Moi, je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaire possibilités supprimées. »

    Maintenant, les humanitaires veulent que le monde entier lise mais ils n’ont pas conscience du mouvement de disparition auquel ils participent (en tous cas ça n’a pas l’air de les déranger) et ils ne se questionnent pas sur ce qu’est la tradition écrite et son rapport à la domination sociale. Ils assimilent écriture à connaissance : c’est leur erreur.

    Quant à ce que tu dis des premières écoles ouvertes aux enfants du peuple. J’ai envie de te répondre « et alors ? C’est une preuve de quoi ? » Est-ce que parce qu’une bande de petits-bourgeois - qui avaient la haine de la société traditionnelle alors en déshérence et croyaient dans la modernité qui est actuellement en train de détruire le monde - a cru être capable d’éduquer le peuple (alors que personne ne leur a rien demandé) avant que les autorités n’en voient les possibilités que ça remet en cause le projet de contrôle total des populations qu’il y a dans la société moderne ?

    Tu écris :

    « tu prétends que la famille est préférable à l’école »

    Tu peux me citer le passage où j’écris ça ? Par contre, j’ai écris à propos de l’instruction :

    « Il faudrait que ça se passe, peinard, entre voisins, sans emploi du temps et autres foutaises pédagogiques abrutissantes qui n’ont d’autre but que de domestiquer les petits humains. »

    Ce serait bien qu’on se lise sérieusement avant de dialoguer, sinon, on va jamais en finir... (faut dire que je fais des commentaires super longs. Désolé...)

    Tu écris :

    « les premiers ennemis de l’école sont l’Eglise et le Capital. »

    C’est faux et ce sont les jésuites qui ont d’ailleurs taillé l’école que nous connaissons actuellement (en gros un lieu disciplinaire clos, silencieux avec un émetteur et des récepteurs) (le vocabulaire scolaire en porte encore la trace) (cette forme n’est pas désuète malgré la dissimulation qu’opère l’introduction de techniques manageriales dans les pédagogies nouvelles qui tendent à euphémiser la violence sociale). Quant au capital, avec des mecs peu recommandables comme Jules Ferry (un pro colonisation qui haissait le peuple), il a joué l’école contre la religion pour installer le régime bourgeois que nous connaissons. Tu écris :

    « Une société qui ne prend pas en charge son éducation est une société en proie à tous les obscurantismes. »

    Pourrais-tu expliquer ça plus en détail ? Parce que ça, pour moi, c’est un projet de contrôle social total. Selon toi, on aurait le choix entre le fascisme (c’est-à-dire un projet d’éducation des masses) et l’obscurantisme. « Raison » uber alles...

    Enfin, tu parles du Moyen Age. Renseigne-toi sur cette époque et tu reconsidèreras peut être la question.

    Et puis vraiment, je trouve que ce livre est un éclairage différent de tout ce qu’on peut lire actuellement, à l’heure où personne ne critique plus radicalement de peur de ne plus pouvoir survivre dans ce système moribond, à l’heure où certains s’apprêtent à manifester pour le système qui les opprime sous prétexte que les oppresseurs veulent encore l’aggraver.

    Bref, c’est pour toute ces raisons que nous seront nombreux à ne pas manifester pour « l’éducation ».

    Totof

  • Le 11 mai 2008 à 11:41, par G

    Attention, la manifestation aura lieu le 15 mai à 11h 30 au départ de la place Bellecour ! Il s’agit d’une journée de grève et de manifestation dans les 3 fonctions publiques. Dans l’après-midi se tiendra une AG départementale des personnels en lutte de l’Education nationale avec pour perspective certainement une reconduction de la grève. A voir..
    G

  • Le 11 mai 2008 à 11:04

    juste pour dire que j’avais enregistré 11h30 pour la manif

    manu pour sudlyceen69

  • Le 10 mai 2008 à 21:47, par maya

    En tant qu’enseignante en école, Totof, je peux te dire que pour une bonne partie des enfants et des familles, l’école est aujourd’hui le dernier rempart contre le consumérisme effrenné, la perte des repères culturels, un lieu où on apprend la coopération et non la concurrence (comme dans les jeux de téléréalité,par ex ).

    Si nous sommes scandalisés par les nouveaux programmes de Darcos, c’est qu’ils veulent effacer tous les progrès pédagogiques construits depuis 40 ans par les enseignants. Ils veulent justement faire de nous des « instructeurs », qui ne se soucient pas de l’enfance et de la jeunesse, afin que nous formations les élèves, sans prendre le temps de comprendre comment un enfant apprend (c’est à ça qu’aboutissent les sur-effectifs, les programmes soi-disant simplifiés, ...)

    Nous refusons de devenir les agents par lesquels la jeunesse n’apprendrait qu’à se soumettre à n’importe quelle autorité .

    Nous apprenons aux enfants à questionner le monde, nous encourageons certaines de leurs révoltes, nous respectons et faisons grandir leur soif de justice comme leur appétit de connaissance ! Nous voulons éveiller leur pensée et leur intelligence.

    Nous nous BATTONS chaque jour pour ça ! Nous ne voulons pas les discipliner pour l’amour de la discipline !

    On doit par ailleurs continuer la critique de l’école,chercher à corriger ses travers, et, crois-moi c’est largement le sens des recherches pédagogiques depuis des décennies.

    Pour conclure, je crois, cher TOTOF, que l’école que tu condamnes n’est pas celle pour laquelle les enseignants se battent aujourd’hui.

    Maya

  • Le 10 mai 2008 à 12:50

    Le bilan de l’éducation de masse au XXe siècle n’est pas aussi noir que tu le prétends. Au début du XXe siècle en Espagne (en France, l’école est plus ancienne) la majorité de la population était encore totalement illettrée. D’ailleurs les premières écoles ouvertes aux enfants du peuple étaient l’œuvre de militants qui étaient souvent menottés et trainés au milieu des villages pour leur œuvre émancipatrice.

    Ensuite quand tu prétends que la famille est préférable à l’école, comme lieu d’éducation, ceci est peut-être vrai dans ton cas mais est totalement faux pour d’autres pour lesquels la cellule familiale est encore plus abrutissante et autoritaire que l’école que tu détestes. On ne choisira jamais sa famille mais on peut choisir de se battre pour construire une école qui ne sera pas un lieu d’abrutissement mais d’émancipation.

    Ton discours mérite d’être entendu, je pense, mais un peu nuancé parce qu’il ne faut pas oublier que les premiers ennemis de l’école sont l’Eglise et le Capital. On le voit avec la loi sur l’inégalité des chances depuis laquelle les enfants sont légalement envoyés en apprentissage dès 14 ans. Une société qui ne prend pas en charge son éducation est une société en proie à tous les obscurantismes. En finir avec l’école, au lieu de la reconstruire sur des bases émancipatrices, c’est resombrer dans le Moyen-Age.

  • Le 9 mai 2008 à 18:50

    Salut,
    tout à fait d’accord avec ce que tu dis Totof, l’école comme lieu de contrôle des corps et des esprits ; de reproduction du système de domination, etc. Sauf que dans ton discours tu réduis l’école à cela, est-ce à dire que tu nies les possibilités d’échapper à sa condition qu’offre l’école ? Sans école ce serait bien pire, on aurait une société entièrement composée d’héritiers, les enfants de commerçants devenant commerçants à leur tour, et idem pour chaque position sociale. J’imagine mal une société où chaque famille aurait les oeuvres complètes d’Aristote sur sa bibliothèque, pas toi ? Et quand bien même on conçoit une telle société, le jour où un gamin enverra tout se faire foutre et refusera de lire Aristote, ça ne sera que le début du système de succession, et les enfants dont les parents n’auront pas lu Aristote n’auront aucune raison de lire Aristote, etc. bref je ne fais que te dépeindre le tableau de notre société au temps où l’éducation était strictement dévolue au cercle familial. Perso, je préfère notre société actuelle où l’école s’en mêle parce que justement elle offre des ressources et des horizons auxquels on a pas accès chez soi ou dans son groupe de pairs : elle permet alors de penser la non reproduction, même si dans les faits elle y plonge complètement. A mon avis, le vrai défi ce n’est pas de fuir le système mais plutôt de penser sa refonte avec toutes les révolutions pédagogiques que ça implique. JR

  • Le 8 mai 2008 à 17:17

    salut,

    Je veux te répondre sur deux trois points. Tu écris :

    « C’est d’abord un lieu d’accueil pour tous (écoles publiques) où il fait tout de même bon vivre : les jeunes font connaissance avec leurs camarades et cela permet une meilleure sociabilité »

    Meilleure par rapport à quoi ? Si on regarde les peuples non industrialisés (donc pas ou peu scolarisés), il n’y a pas photo : la sociabilité est meilleure chez eux que chez nous. Et puis pour nos pays, même nos anciens le disent : les gens ne rigolent plus. Je ne veux pas tout mettre sur le dos de l’école (elle n’est pas la seule institution disciplinaire) mais il est clair que l’apprentissage de la discipline qui s’y fait marque au fer les individus pour leur vie.

    Tu écris :

    « l’école sert de passerelle pour préparer les jeunes au monde du travail »

    Oui, mais il y a là quelque chose de choquant ! Si l’école est un lieu de savoir, comment peut-elle dans le même temps préparer au monde du travail ? C’est parce qu’on demande aux facs de préparer des salariés (c’est-à-dire des robots) que maintenant, on introduit de la communication, du management dans des diplômes de philo ou socio, etc. De plus, le monde du travail, tel qu’il est organisé par la mégamachine industrialo-étatique, est évidemment au fondement de la destruction de l’environnement : qu’on dirige les enfants vers l’appareil qui est à la base de la destruction du monde est une honte (mais ceux qui nous exploitent connaissent-ils la honte ?). Enfin, n’oublions jamais la question de l’exploitation. L’école, puisqu’elle doit préparer au monde du travail, est donc une institution qui prépare la jeunesse à subir l’exploitation du travail. C’est scandaleux. L’avenir de la jeunesse est d’emblé placé sous les ospices de la domination de classe, on en fait donc directement un non-avenir. En plus ça donne un aspect de normalité au salariat.

    Enfin, tu écris :

    « Mais ils découvrent aussi dans certaines matières un intérêt qui permet de les orienter vers un travail susceptible de leur plaire. »

    Alors là, crois moi, on n’a pas besoin de l’école pour ça. Voire, la plupart du temps, l’école va t’induire en erreur.

    Il y a un bon livre sur l’école qui, si mes souvenirs sont bons traite de tout ça : le voici (téléchargeable gratuitement).

    J’espère que ce que j’écris ne te choque pas trop, toi qui va certainement bientôt passer un diplôme. Mais réfléchi à ces quelques idées bien radicales et peut-être difficilement acceptables telles quelles !

    tchao

    Totof

  • Le 8 mai 2008 à 16:43

    salut,
    il me semble comprendre ce qui te gène dans le terme de « déposséder », c’est comme si les enfants appartenaient à leurs parents. C’est vrai que c’est maladroitement dit. Je veux dire que l’institution scolaire veut faire l’éducation des enfants à la place des parents (ce qui s’inscrit dans le projet moderne de contrôle total des populations). L’école brise la transmission intergénérationnelle au profit d’une connaissance « utile » au pouvoir central donc aux entreprises : elle est un élément d’acculturation. L’école évince les parents, c’est mieux dit, je pense. Après, les profs perçoivent cet état de fait - des parents paumés dans un système qui s’occupe de leurs enfants - mais sous l’angle de l’immédiateté qu’ils traduisent en terme de « démission parentale ».

    Voilà, donc je ne vois pas la déscolarisation comme un fanion, juste un mouvement de bon sens vers l’émancipation.

    tchao

    Totof

  • Le 8 mai 2008 à 15:11

    Salut,
    On peut bien sur, émettre des idées sans avoir pratiqué, mais la pratique permet quand même d’avoir une approche différente des choses. (pour parler du végétarisme par exemple c’est peut être mieux de pratiquer non ?)
    Faire descendre les gens dans la rue , qu’ils/elles s’expriment est pour moi la SEULE solutions pour changer la société. Alors dénigré un appel à une manif en parlant de tout autre chose « l’école c’est pas bien » sans amener des argument efficaces cela me dérange. Si cette personne a des enfants et qu’elle expose ces manières de procéder, sa conception de la famille comme tu le dis très justement, je suis d’accord, nous pourrons échanger nos idées sur des bases concrètes. Si c’est juste pour « démonter » les syndicats, les manifs pour l’éducation, c’est p’têtre pas le bon site pour exprimer ces idées là ?
    Thierry.

  • Le 8 mai 2008 à 14:10

    salut,

    Thierry, je ne sais pas si je dois te répondre sur ma vie privée. Je ne vois pas pourquoi le fait que je vive ou non selon ces idées les rendrait vraies ou fausses. Avec ta logique, plus on est soumis aux chantages et aux contrôles du pouvoir dans nos vies moins on peut réfléchir. C’est inadmissible. Ceci dit j’ai des enfants et j’essaye de vivre autant que faire se peut en accord avec mes idées. Si un jour ils me font des reproches, je saurais m’expliquer à eux en disant pourquoi je n’ai pas suivi le courant principal.

    Tu écris :

    « te sens-tu capable de continuer à faire leur »éducation« afin de préparer un diplome (oui je sais les diplomes c’est pas bien, c’est aliénant) ? »

    Tu parles « d’éducation » pour avoir un « diplôme ». Etrange, non ? Fais-tu bien la différence entre « éducation » et « instruction » ? Ca ne te fait pas drôle de penser qu’une institution puisse donner une « éducation » ? Il n’y a pas un truc qui te gène là dedans ? Qu’est-ce qu’une société totalitaire ? Comment ont fait les anciens quand il n’y avait pas d’école ? N’y avait-il pas d’éducation ? Une institution peut, tout au plus, donner une instruction, pas une éducation. Et même dans le cas d’une instruction, le problème de la standardisation des esprits se pose encore. Tu trouves ça normal, l’éducation de masse ? Ca ne te pose aucun problème ? Et puis oui, comme tu le dis, « les diplômes, c’est pas bien ». Quand je vois où en sont les diplômés actuellement (j’en suis un), que ce soit dans les connaissances effectivement acquises ou même en terme de réussite dans la société bourgeoise, je ne vois aucune raison pour mettre les enfants dans cette course au stress abrutissante, avec des savoirs utilitaristes, qu’est le passage de diplômes.

    De plus, tu sais, la philo, ça ne sert pas qu’à avoir des bonnes notes au bac. Je pense d’ailleurs que l’école à quelque chose à voir avec le fait que maintenant, il n’est jamais temps de produire une pensée de fond.

    Concernant les revendications salariales, je pense que le problème vient de ce qu’elles ne traitent que de problèmes immédiats et que, dans le même temps, elles entretiennent les causes de ces mêmes problèmes.

    Tu me demandes si je pense que la société est faite pour mettre en application ce que je suggère. La réponse est non mais la société est aux mains d’une classe sociale, la bourgeoisie, qui nous fait la guerre. Comment changer cette société si on ne fait que suivre les sentiers déjà tracés ?

    Tu dis avoir beaucoup de mal avec ta fille qui essaye de passer le bac. Ca te semble normal de faire passer des épreuves de la sorte à nos enfants ? Les difficultés que tu as avec elle vont-elles de soi ? Pourquoi dit-on qu’il y a une « crise » de l’adolescence ? En Occident, on fait des boites noires, genre « crise de l’adolescence » et on ne questionne plus rien. Ce n’est pas normal que nos enfants se sentent si mal, ils doivent s’adapter aux institutions d’une société rigide alors que ce serait plutôt l’inverse qui serait juste. Quand une société fait plier ses enfants de la sorte, c’est que quelque chose de très grave « cloche ».

    Si on savait s’écouter davantage, si on avait confiance en nous, on enverrait tout chier. Et surtout, si on écoutait davantage les enfants, qui sont fatigués à l’école, qui n’ont pas toujours envie d’y aller, qui pleurent en jeune âge au moment d’y aller, qui se font imposer des savoirs contraire à leur manière d’être, qui stressent, qui y subissent l’injustice, tout ça nous dirait que tout est faux dans ce système en général et à l’école en particulier. Et qu’on se fait dominer par une bande d’escrocs.

    Tu écris :

    « C’est très bien d’avoir des idées, (sur le fond je suis totalement d’accord avec toi) , mais éloigne toi de la théorie et des grandes phrases »

    Merci du conseil mais j’espère que ce n’est pas ce que tu dis à ta fille. Excuse moi de faire encore une grande phrase mais dans ce passage, je retrouve bien la tendance morbide de cette société. Avec des raisonnements comme les tiens, le monde deviendra plus laid sans qu’on s’en rende compte. Mec, moi je bosse sur un chantier et quand j’ai envie de réfléchir, je réfléchie et personne ne m’empêchera jamais de le faire. Un jour, vous brulerez des livres.

    Tu écris :

    « concrètement tu proposes quoi ? »

    Bon, je répète : déscolariser les enfants.

    Et puis, désolé de faire un commentaire aussi long mais putain, regardons autour de nous, regardons le mal être de nos enfants, de nos ados. Les ados n’ont aucune perspective, ils tournent en rond soumis aux mensonges du système, de l’école et de l’industrie culturelle. Comme même la rébellion leur semble une impossibilité, ils pètent les plombs psychologiquement. Le seul avenir qu’on leur offre est l’emploi sachant qu’on leur dit qu’il n’y en a pas assez. Génial comme projet de vie : se faire exploiter par des gros cons et considérer cette exploitation comme un bienfait. On leur fait confondre survie et emploi : nouvelle trahison. Ecoutons les enfants.

    tchao

    Totof

  • Le 7 mai 2008 à 22:21, par céline

    Pour répondre à Totof, je suis presque tout à fait d accord avec toi sur ta vision de l’école.
    Malgré tout le fait que tu penses que les parents soient « dépossédés » de leurs enfants m’interroge sur ta conception de la famille, des enfants, des rapports humains en général.
    Si la déscolarisation peut devenir le fanion d’une appartenance quelconque entre les individus, je t’avoue que j’hésite....
    Par ailleurs, pour répondre à la personne qui te demande si tu as des enfants, j’aimerai savoir si cette personne considère toujours qu on ne peut pas émettre des idées sans avoir pratiqué, ce qui me paraît tout à fait dangereux ..(on a est mal barré pour s exprimer sur beaucoup de choses dans ce cas là)

  • Le 7 mai 2008 à 22:14, par céline

    Ce n’est pas forcément petit bourgeois de mettre en garde « sur » le mot d ordre « pouvoir d’achat » il est difficile de nier que cette revendication est de loin la plus médiatisée et malheureusement souvent la seule....
    je pense pour ma part (quelle belle expression qui témoigne de la lobotomisation des plus vigilants !)que moins la qualité de vie est bonne, plus les besoins se créent, d’où ce perpétuel retour aux revendications salariales qui certes est justifiable mais recouvre bien d autres maux...

  • Le 7 mai 2008 à 19:51, par Alexandre Moreno

    J’ai moi de mon côté bel et bien entendu un départ à 14h00. Je vérifierai cela selon mes sources et apporterait la modification si cela est nécessaire. Désolé de la confusion qui a pu être causée et je préciserai ultérieurement l’heure de départ.

    Sinon, pour répondre à Totof : Je ne suis pas enseignant, juste lycéen. D’un certain point de vue, je suis d’accord avec toi sur le fait que les jeunes en ont souvent marre des cours, je suis aussi de ce « groupe » mais je sais aussi très bien que l’école n’est pas inutile. C’est d’abord un lieu d’accueil pour tous (écoles publiques) où il fait tout de même bon vivre : les jeunes font connaissance avec leurs camarades et cela permet une meilleure sociabilité. De plus, l’école sert de passerelle pour préparer les jeunes au monde du travail. Les BEP et CAP permettent notamment un apprentissage du milieu de travail chez les élèves souvent les plus en difficulté car le niveau d’études est moins élevé que dans un lycée général et cela permet à l’expérience personnelle du travail de s’accroitre. Il est vrai que les collégiens et lycéens ont tendance à regarder par la fenêtre, cherchant ainsi un moyen de « s’évader » (au sens figuré). Mais ils découvrent aussi dans certaines matières un intérêt qui permet de les orienter vers un travail susceptible de leur plaire. Je pense donc que l’école n’est pas inutile, comme tu as l’air de le dire, mais que c’est à la fois un lieu d’apprentissage et d’épanouissement. Merci quand même de nous avoir donné ton avis.

  • Le 7 mai 2008 à 13:57

    Appel à la manifestation pour l’éducation

    Donc on ne manifeste pas non plus pour les revendications salariales, on ne se bat plus dans les boîtes pour obtenir une reconnaissance, parce que le travail c’est aliénant ? « Il faut déscolariser les enfants, leur rendre cette liberté qui nous fait tant peur maintenant »...sincèrement, et réponds honnêtement, tu as combien d’enfants ? Quels « formations » ont-ils/elles, travaillent-ils/elles (ce n’est pas ironique, je suis curieux). Je précise ma pensée : tu as des enfants que tu as retiréEs de l’école (enfin j’espère sinon c’est du blabla ce que tu racontes), je ne sais pas quel age ils/elles ont, mais si ils/elles poursuivent des études , te sens-tu capable de continuer à faire leur « éducation » afin de préparer un diplome (oui je sais les diplomes c’est pas bien, c’est aliénant) ? Personnellement, j’ai beaucoup de mal avec ma fille en terminale pour l’aider à faire son boulot, alors de la préparer pour le bac, moi je ne m’en sens pas capable... Quelles sont tes méthodes ? Est-ce que tu penses que la société est faite pour mettre en application ce que tu suggère ? (donc il faudrait peut être la changer cette société, avant de retirer ses enfants de l’école ?)

    C’est très bien d’avoir des idées, (sur le fond je suis totalement d’accord avec toi) , mais éloigne toi de la théorie et des grandes phrases... C’est un appel à une manif, pas un sujet de philo, ton message à pour effet de faire passer les enseignantEs pour des matons ! (ben oui, les gardien/gardiennes d’une machine aliénante...). je ne vois pas trop ou tu veux en venir... concrètement tu proposes quoi ?
    Thierry.

  • Le 7 mai 2008 à 12:48

    J’ai lu ailleurs que le départ de la manif du 15 mai était à 11h30 place Bellecour et non pas 14h comme il est indiqué dans l’article. Quand est il vraiment ? 11h30 ou 14h ?

  • Le 7 mai 2008 à 12:28

    " A l’instar des revendications tristement consensuelles sur le « pouvoir d’achat » - qui occultent la question des aliénations consuméristes et productives "

    On reconnait bien là le petit bourgeois.

    Vive la grève héroïque des caissières de supermarché !
    Vive les émeutiers prolétariens de la faim !

  • Le 6 mai 2008 à 13:24

    salut,

    grosso modo d’accord avec le tract d’indymedia paris, je voudrais te répondre, swiip.
    Tu écris que tous les enfants n’ont pas des parents capables de les épanouir. Mais qui est capable de ça à leur place ? Qui veut remplacer les parents ? C’est ça la solution aux problèmes de notre époque ? Qui peut provoquer l’épanouissement programmé ? Programmé par des programmes scolaires appliqués par des petits-bourgeois qui, depuis deux cents ans, acculturent les peuples. Qui veut éduquer les peuples ? Qui a les clés de l’épanouissement ? Certainement pas les professeurs et autres éducateurs qui sont eux-mêmes formatés par le système et dans un état d’inculture qui fait trembler (à l’image de ceux qui affirment que nous sommes en démocratie...). Le projet d’éducation des populations est un projet fasciste (Vichy a beaucoup fait en la matière). On n’éduque pas les peuples. Personne ne connaît les ressorts de l’éducation et les méthodologies pédagogiques soit-disant épanouissantes sont issues d’une vision politique qui fait peur : l’éducation devient une mécanique sur laquelle on travaille avec des « outils ». Belle conception de l’humain en vérité, l’humain comme robot.
    Penser qu’on peut éduquer certains enfants à la place de leurs parents est typique, je trouve, de notre manque de confiance en l’humain. Une fois qu’on a dépossédé les parents de leurs enfants, on a beau jeu de parler entre « éducateurs » de la démission des parents...

    Une démarche vraiment honnête ne voudrait que « l’instruction » des peuples. Mais alors il ne faut pas que cela se passe avec une institution de masse telle que l’école qui n’a de raison d’être que pour court-circuiter la transmission intergénérationnelle en vue d’apprendre aux enfants un savoir hétéronome issu de la culture écrite et dominante. Il faudrait que ça se passe, peinard, entre voisins, sans emploi du temps et autres foutaises pédagogiques abrutissantes qui n’ont d’autre but que de domestiquer les petits humains.

    Tu écris :

    « l’école actuelle cherche a servir le pouvoir, mais pas seulement, et avant de pouvoir s’en passer on a de grand changement a faire dans notre société »

    L’école a toujours servi le pouvoir, en particulier l’école républicaine (et les écoles occidentales modernes en général) qui est, et je pèse mes mots, une des plus grandes catastrophes de l’histoire de l’humanité (pour s’en convaincre, observez l’histoire du XXe siècle). Elle est un rouage majeur du système totalitaire qui nous étreint une fois de plus. Tant qu’on n’aura pas libéré les enfants de cette institution, nous aurons des individus de masse dans une société de masse.Tu dis que l’école ne cherche pas qu’à servir le pouvoir. Je pense que c’est la vieille rengaine de ceux qui croient pouvoir changer l’institution du dedans, sans voir qu’historiquement cette démarche à toujours été un échec et que l’institution est taillée pour absorber ce genre de démarche.

    Il faut déscolariser les enfants, leur rendre cette liberté qui nous fait tant peur maintenant.

    Enfin, un dernier mot pour finir de me faire des amis. Les éducateurs et autres professeurs me font penser aux professions médicales quand j’observe le niveau d’embrigadement dans lequel ils se trouvent. Ils feront toujours tout pour ne pas remettre en cause le système scolaire dans ses bases. Cela leur est indispensable pour maintenir un certain équilibre mental, à l’écart des déstabilisations que l’évocation des contradictions dans lesquelles ils baignent pourraient provoquer.

    Totof

  • Le 5 mai 2008 à 19:54

    Tract à distribuer demain aux lycéens (lu sur Indymédia Paris - Ile-de-France) :

    LA FAUSSE CONTESTATION...

    Encore une fois, les bureaucraties syndicales ont appelé à une journée de mobilisation nationale. Outre le fait que cette forme d’engagement n’a jamais eu de quelconque influence sur le médiocre quotidien des exploités, la notion même de mobilisation sous-tend un inévitable retour à la normalité et maintient l’idée d’une acceptation fataliste des rapports sociaux existants.

    Merde au pouvoir d’achat !

    L’idéologie dominante et sa propagande spectaculaire, considérée sous toutes ses formes - y compris celles de sa pseudo-critique si bien relayée par les partis d’extrême gauche et les diverses chapelles syndicales - ne fait qu’imposer ses catégories de pensée cloisonnées à ceux qui prétendent « changer les choses ».

    Ceci est particulièrement vrai lors de mouvements sociaux comme celui-ci : en ciblant leurs revendications sur la défense du " pouvoir d’achat ", les manifestants ne font que reproduire une vision aliénée de l’humain en l’appréhendant sous l’angle producteur-consommateur. Ce n’est guère étonnant à l’époque où les centrales syndicales ont abandonné toute perspective de changement social et se présentent comme partenaires de la classe socialement dominante. Elles reproduisent l’ordre existant en devenant l’une de ses composantes.

    Ecole émancipatrice ? Mon cul !

    A l’instar des revendications tristement consensuelles sur le « pouvoir d’achat » - qui occultent la question des aliénations consuméristes et productives - le mécontentement provoqué par la suppression des postes dans l’éducation nationale ne pose pas la question du rôle social de l’institution scolaire. Considérant que celle-ci n’oeuvre qu’à la reproduction de l’ordre social établi grâce au formatage idéologique et comportemental des jeunes générations qui la fréquentent, la réforme qui menace son efficacité pourrait être vue comme une bénédiction si les motivations qui sont derrière cette mesure n’avaient aucun fondement idéologique marchand.

    Mais les fossoyeurs de la créativité humaine que sont les professeurs sont-ils capables de dépasser les subjectivités inhérentes à leur fonction sociale, et en lieu et place des stériles revendications sur le nombre de postes, demander haut et fort la destruction de cette institution liberticide ?

    Désormais la question d’une école émancipatrice se pose, et il est clair que ses méthodes devront être en parfaite adéquation avec les objectifs qu’elle se donne. Opposer la collaboration à la compétition. L’épanouissement à l’obéissance. L’autogestion à la hiérarchie...

    Donner à chacun les outils intellectuels permettant de comprendre le monde et de le transformer, voila l’objectif que devrait se donner tout processus éducatif digne de ce nom !

  • Le 5 mai 2008 à 19:04, par swiip

    et avant le 15 mai :

    MANIFESTATION MARDIMAI A 10h30 PLACE DES TERRAUX !!!!
    (avec de nombreux blocages prévus et autres débrayages dans l’ideal)
    c’est important de venir nombreux parce que le bac arrive et si on veut vraiment mobilisés c’est maintenant ou jamais..

    ps a totof : c’est défendable ce que tu nous dis là, mais tout les enfants qui n’ont pas la chance d’avoir des parents capable de les épanouir ou meme qui n’ont pas le temps ou la culture pour les éduquer vraiment... est-ce qu’ils n’ont pas le droit d’avoir une école qui tient debout un minimum ?? et n’est-il pas de notre devoir d’essayer de faire que cette école ne nous donne pas envie de regarder pas la fenetre ?
    comme toute les institutions l’école actuelle cherche a servir le pouvoir, mais pas seulement, et avant de pouvoir s’en passer on a de grand changement a faire dans notre société...

  • Le 5 mai 2008 à 07:07

    Il est écrit ça :

    « On est en démocratie, et la base de la démocratie est la liberté d’expression ; alors exprimez vous !!! »

    Je ne veux pas être méchant mais on n’est pas en démocratie. Ce texte a-t-il été écrit par un prof ? Si c’est le cas, apprend-il aux enfants ou ados qu’on est en démocratie ? Si oui, ça confirme bien ce que je pense de l’école comme lieu d’abrutissement. En démocratie, on ne vote pas pour des représentants, on tire au sort. Le régime dans lequel on vote pour des représentants s’appelle l’oligarchie. Dixit Aristote.

    En affirmant que nous sommes en démocratie, d’une part tu te trompes car tu ne connais pas l’histoire et bien plus, tu empêches de prendre conscience de la nature totalitaire des régimes occidentaux qui sont en train de détruire la planète.

    bon courage quand même...

    Totof

  • Le 5 mai 2008 à 07:00

    salut,

    il me semble difficile de me battre pour l’école qui est un lieu d’abrutissement, de reproduction de l’élite, de fonctionnalisation du cheptel humain. Historiquement, la république l’a promue pour nous foutre au travail. C’est sûr que ce que trame le gouvernement ne va pas dans le sens d’une émancipation, loin de là. Mais si on reprenait un peu confiance en nous, on apprendrait nous-mêmes à nos enfants et à ceux des voisins ce qu’il faut savoir dans cette vie. On déscolariserait nos enfants, on ne les remettrait plus dans les bras des institutions en souhaitant qu’il « réussissent » dans cette société néo-fasciste, on ne laisserait plus la mégamachine s’occuper de nos enfants pour les déposséder de leur vie d’adulte. D’ailleurs, l’école dépossède les enfants de leur vie d’enfant. Combien d’heures de vie gachées par cette institution ? Combien d’heures d’enfance sont passées chaque jour à révasser en regardant par la fenêtre parce qu’il n’y a pas moyen de sortir et gambader en paix sans que des « éducateurs » salariés par le pouvoir central (lui-même aux mains des dominants) viennent nous dire comment vivre ? Qu’ont fait les enfants occidentaux pour mériter un tel traitement ?
    Non, ne défendons pas l’école pour nos enfants, quittons là !
    Totof

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