Appel à mobilisation et portes ouvertes aux Tanneries à Dijon du 1er au 4 mai

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Les Tanneries et l’Inter Libertaire vous invitent à les rejoindre lors de la
manifestations du premier mai à Dijon, et après.
« Les Tanneries, c’est loin d’etre fini », et la mobilisation reprend. A commencer par quatre jours de portes ouvertes, initiatives et festivites, auxquels vous voici convie-e-s.
Voici le programme ainsi qu’un texte d’analyse sur notre situation actuelle et d’appel à mobilisation.

Vendredi 1er :

- 10H30 : Manif inter-luttes

- 12H : Les Tanneries s’invitent place Wison

  • Gargotte : à manger, à boire et un coin ou s’asseoir.
  • Kermesse : des jeux, des lots et du rire à gogo.
  • Expo : images et temoignagnes sur l’histoire de l’Espace
    autogere des Tanneries.
  • Infokiosques : textes, brochure et idees.
  • Friperie : t-shirt, jeans et pailletes.
  • Scène ouverte : musique, debat et blabla.

- 20H : Cine Clubb de Puissance : "Izmir, une maison pas comme les autres".
Les heurts et bonheurs d’un squat à Saint-Etiennes
au Local Libertaire 61, rue Jeanin

Samedi 2 : portes ouvertes à L’espace autogere de Tanneries
17, Bd de Chicago

- Toute l’aprem :

  • Jam Session avec Da Ultimate Kompilator :
    du hip-hop, du graff et du basket.
  • Serigraphie : emultion, raclette et insolation.
    Customise tes habits !
  • Bike party : des courses, du polo et des bleus.
  • Bibliotheque : de quoi réflêchir, rêver et comploter.
  • Expo sur les luttes a Dijon.
  • Infokiosque et zone de gratuite friperie.
  • Surprises !

- 21H : Concert :
Clara Clara (Free rock synthetique / Dijon-Lyon) +
Ours Bipolaire (Rock cyclothimique / Lyon)

- 23H : Boum Hors Serie : De la boulette à facette

Dimanche 3 :

- 14H : Pizza Party : levain, legumes et amour

- 20H : Projection de "69", un film sur l’espace autogéré qui a embrasé le Danemark.
Retour en images sur la lutte victorieuse de l’espace autonome
Ungdomshuset à Copenhague, cousin de l’espace autogéré
des Tanneries. Suivi d’une discussion autour de la situation
des Tanneries et des perspectives de resistances.
à l’Eldorado 21, rue Alfred de Musset

Lundi 4 :

- 19H : Intervento
Spectacle sur les mouvements sociaux autonomes des années
70 en Italie (luttes dans les usines, quartiers, prisons,
occupations de logements et auto-réductions, féminisme,
radio libres, action directe et illégalisme...)
Suivi d’un débat sur les stratégies de lutte aujourd’hui,
à Dijon et au-delà...

Et pour prolonger le plaisir

Mercredi 6

- 19h : Réunion mensuelle ouverte autour des activités et de la resistance des Tanneries.

Appel à mobilisation - Les Tanneries, c’est loin d’être fini !

Face aux menaces de projet immobilier, une nouvelle campagne de lutte se lance autour du maintien de l’Espace autogéré des Tanneries à Dijon.

Nous vous invitons donc dès à présent à vous mobiliser à nos côtés, puisqu’il est hors de question que disparaisse cet espace de liberté, construit par 10 ans de luttes, d’activités et de passion, sans subvention ni patron.

Ci-dessous un texte diffusé dans les manifs sur dijon pour faire le point à chaud sur la situation. !

A retrouver sur : https://www.brassicanigra.org/blabla/numero-9/les-tanneries-c-est-loin-d-etre-fini.html

Le 20 janvier 2009, l’Espace autogéré des Tanneries faisait une nouvelle fois la une du Bien Public, avec une manchette à sensation titrant "Les Tanneries, c’est bientôt fini ?"

Les dijonnais·es apprenaient ainsi que selon un porte-parole de la Mairie, la destruction du lieu était inéluctable, en raison d’un projet d’urbanisme visant à remodeler entièrement la friche du boulevard de Chicago. Et ce dernier d’ajouter : "les entreprises dijonnaises ont économiquement besoin de ce type de chantiers". S’en suivait l’évocation floue d’un relogement de certaines activités « culturelles » des Tanneries, mais l’intention nette d’en amputer l’espace d’habitation.

L’article allait immédiatement provoquer des dizaines de réactions sur le site du Bien Public, entre fantasmes grotesques et réponses informées, entre ceux qui souhaitent voir dans l’espace autogéré un repaire de terroristes en puissance, celles qui le considèrent comme un résidu de mai 68 "à brûler au lance-flammes", et celles et ceux qui, pour avoir croisé le chemin de cet espace de liberté au détour d’années d’activités, de constructions et de luttes collectives, en ressentent l’importance et y sont attaché·e·s.

Le surlendemain, 600 imitations de la manchette du Bien Public titrant cette fois "Les Tanneries, c’est loin d’être fini !" étaient collées dans Dijon, autour de la Mairie, et se substituaient à la une du jour chez bon nombre de marchands de journaux du centre ville. Ce détournement rappelait à sa manière les diverses luttes menées aux cours des 10 dernières années par l’Espace autogéré des Tanneries face aux mairies successives et aux menaces d’expulsion répétées : des manifestations aux occupations, en passant par l’installation de cabanes dans le square des ducs, les concerts de rue et journées portes-ouvertes, le large soutien des dijonnais·es, mais aussi de nombreux réseaux, collectifs et individus venus de toute l’Europe…

Voici quelques premières réflexions à chaud de participant·e·s à l’Espace autogéré des Tanneries, à l’heure où se débattent des stratégies collectives face à cette nouvelle menace.

Notre but n’est sans doute pas de nous opposer à la construction de logements à Dijon. Si c’est vraiment de logement qu’il s’agit, comment ne pas penser, pour commencer, aux quelques 5000 logements vides à Dijon, laissés sciemment inhabités par la spéculation, les cumuls de propriétés, entres autres projets urbanistiques en suspens ? Comment ne pas être révolté·e de voir fleurir des terrains vagues en lieu et place de maisons jusque là inoccupées ou réquisitionnées par des mal logé·e·s, et de faire le constat répété de la priorité donnée aux parkings et enseignes commerciales en général ?

S’il s’agissait de construire un nouveau supermarché, une extension d’aéroport ou un commissariat, voire une super structure subventionnée de type Zénith, il y a fort à parier que la Mairie ne trouverait pas, cette fois, que ceux-ci font obstacle à la construction de logements. Or, nous pensons que tout autant que des logements, il importe que subsistent les trop rares espaces publics où les convergences sociales et politiques permettent l’émergence de solidarités, de résistances, de créativités, dans une ville quadrillée par les espaces commerciaux, où règne le chacun chez soi, chacun pour soi. On ne nous fera donc pas le coup des impératifs de développement urbanistique ou des contraintes du marché. Il en va clairement de choix politiques.

La mise en compétition de l’espace autogéré et du logement nous semble d’autant plus ridicule que l’espace ne manque pas : situé en périphérie d’une friche de dix hectares, on voit mal comment l’espace autogéré pourrait empêcher la construction de logements adjacents. Mais c’est qu’il y a des lieux rentables, qui s’insèrent à merveille dans le panorama marchand et sécuritaire qui domine actuellement : s’il semble pertinent pour la Mairie que des parcs de logements spacieux réservés aux cadres viennent cohabiter avec les quelques temples de la culture commerciale ou élitiste dont la ville "bénéficie", il semble que ces derniers ne souhaitent pas les installer à proximité d’un de ces espaces qui incarnent une autre conception de la vie, de la ville, et s’attachent depuis 10 ans à les matérialiser. En clair, dans l’aménagement lisse et feutré pensé par la municipalité, l’espace autogéré devrait virer !

Ouvert en 1998, l’espace autogéré gêne depuis toutes ces années. Il gêne, parce qu’il ne rentre pas dans les normes dociles des structures culturelles, et continue à faire vivre un antagonisme vis-à-vis des institutions ; parce qu’il gueule haut et fort contre les politiques sécuritaires, la vidéo-surveillance et les choix d’urbanisme douteux ; parce qu’il affiche son soutien actif aux sans-papiers, participe des mouvements sociaux et porte une critique sociale par le biais d’écrits, de journaux, de débats, mais aussi et surtout au delà des mots, par le biais de luttes, d’auto-constructions, de recyclages, de potagers, d’affinités et de vies, de logiciels libres, de musiques et de cultures libérées de l’industrie.

La logique des urbanistes est celle d’Attila, celle qui détruit les liens sociaux existants, les aventures collectives reliées à des espaces, les ancrages au sol et à l’histoire, dès lors que celle-ci sort des églises et des musées. C’est cette logique qui qui rase pour construire du neuf, du rentable et de l’aseptisé, adaptable à la triade travail-transports-télé. C’est cette logique qui détruit les quartiers populaires des grandes villes partout en France pour les réserver aux magasins, aux cadres et autres "bobos", et entasser les pauvres en périphérie.

La société capitaliste vise à séparer les différents domaines de la vie : travail, loisirs et cultures, vie privée, politique. Ce qui est précisément subversif dans le projet des Tanneries, c’est de rassembler ces divers domaines dans un espace qui vise à s’affranchir des rapports de consommation et de pouvoir. C’est de lier un espace d’autonomisation matérielle et culturelle, avec un lieu de vie et de convergence pour des luttes politiques. Ne peuvent exister logements, salles de concerts, espaces associatifs, locaux politiques, salles de sport, que tant que ces différents domaines restent cloisonnés, contrôlables et/ou rentables. Quand ces espaces se rejoignent, ils tendent à devenir intolérables pour les pouvoirs en place, parce qu’ils peuvent porter en germe d’autres formes d’organisation sociale.

Précisons que la défense d’un espace de vie aux Tanneries ne consiste pas tant à préserver une maison pour 10 personnes, qu’à mettre en avant comment s’imbriquent les possibilités de vie collective et le projet politique que nous portons. La dimension d’espace de vie est indissociable d’une démarche qui vise à montrer que l’on peut sortir de l’isolement, du chacun pour soi, et s’organiser autrement dans un quotidien solidaire. Même si la grande majorité des personnes impliquées dans Les Tanneries n’y habitent pas en permanence, c’est cette dimension de l’espace autogéré qui a permis d’accueillir pour quelques jours ou quelques mois des personnes et collectifs venus du monde entier pour des rassemblements et réunions, des élaborations et projets : de l’écriture de livres à la préparation d’actions, en passant par des caravanes, créations musicales, et inoubliables moments de vie.

En somme, si par "relogement", la mairie entend "déléguer la gestion" d’une "salle de concert alternative", inutile de dire que la réponse est non, et que nous lutterons où nous sommes, pour conserver la globalité du projet politique et l’enchevêtrement unique d’activités qui s’y est construit.

A suivre dans les mois à venir, dans les rues et aux Tanneries !

Janvier 2009, des participant·e·s à l’Espace autogéré des Tannerie

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