Appel de l’Assemblée Générale de Lyon 2 Bron

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Les étudiant(e)s du Campus de Bron de l’Université Lyon 2, réuni(e)s ce 13 novembre en Assemblée Générale, ripostent aux manoeuvres du gouvernement. (Lire la suite...)

Nous, étudiants de Lyon 2 réunis en Assemblée Générale ce jeudi 13 novembre, sommes sérieusement préoccupés par la situation sociale, politique et économique du pays. Le gouvernement et le patronat sont décidés à faire payer la note de la crise du capitalisme à l’ensemble des classes populaires. Il en résulte plans de licenciements, renchérissement du coût de la vie, accélération des attaques contre le code du travail et les services publics.

Les étudiants et l’enseignement supérieur ne sont pas épargnés par cela. La loi LRU, contre laquelle nous nous sommes mobilisés l’année derniére et dont nous voulons toujours l’abrogation, a été suivi d’autres mesures, qui toutes vont dans le sens de la privatisation des universités, l’introduction de la sélection à l’entrée, l’étranglement budgétaire des filliéres considérées comme « non-rentables ». En particulier, le Plan Campus, le Plan Licence, les primes au mérite pour le personnel et sa précarisation, vont dans ce sens, tandis que 900 postes sont supprimés.

Surtout, le niveau de vie des étudiants chute avec celui du reste des classes populaires. Non seulement 50% des étudiants sont contraints de se salarier pour financer leurs études, mais l’accés à l’emploi, même précaire, est lui-même rendu toujours plus difficile par le relentissement économique. Et dans le même temps, le systéme d’aide sociale, pourtant déjà insuffisant, et qui devrait permettre aux étudiants de financer leurs études sans avoir à se salarier, est sous le feu des attaques du gouvernement. Aprés avoir supprimé de nombreux critéres sociaux d’attribution des bourses, ce qui a conduit à faire baisser celles-ci, le gouvernement ne cache pas son ambition de généraliser les bourses au mérite et de privatiser le CROUS.

L’accés aux concours était déjà rendu toujours plus difficile à cause de la baisse massive du nombre de postes dans la fonction publique, et notamment dans l’éducation nationale. Aujourd’hui, le gouvernement veut tout bonnement remettre en cause le caractére national et égalitaire du CAPES, en « masterisant » l’accés aux métiers de l’enseignement. Tout cela en parfaite logique avec la réforme Darcos de privatisation rampante des lycées.

Le « contrat doctoral unique » préconisée par Pécresse vise à supprimer l’allocation de recherche et le monitorat ; pour financer leurs activités doctorales, les jeunes chercheurs seront contraints de se mettre au service des entreprises avec lesquelles les universités tisseront des accords.

Toutes ces mesures sont inacceptables. Et tandis que non seulement l’éducation, mais toute la société est visée par cette politique et plongée dans l’incertitude, il faut faire reculer le gouvernement, tous ensemble. Cela passe par un mouvement d’ensemble, qu’il faut construire patiemment et pas à pas.

Les grèves isolées sont réprimées par la police ; mais face à une colère généralisée des classes populaires, le gouvernement finira par vaciller. Les grèves sont souvent trahies par certaines directions syndicales : il faut un mouvement démocratique, où toute négociation éventuelle et où l’apparition médiatique du mouvement soient contrôlée par la base, par les Assemblées Générales : ainsi le gouvernement ne pourra pas acheter la paix sociale en passant des arrangements dont nous ne savons rien dans les salons feutrés des ministères.

Nous appelons les étudiants et leurs organisations à se saisir de toutes ces questions en Assemblée Générale, à se coordonner nationalement, à participer aux manifestations du 20 novembre. Nous proposons la plate-forme revendicative suivante :

- Augmentation des bourses en nombre et en valeur, indexation de celles-ci sur le coût de la vie !
- Abandon de la réforme des concours : maintien du CAPES à bac+3 !
- Abandon du projet de « contrat doctoral unique » !
- Abandon de tout projet qui viserait à privatiser les CROUS !
- Aucune suppression de postes dans l’enseignement supérieur ! titularisation et fonctionnarisation de tous les personnels précaires !
- Pour une Université publique, gratuite et sans sélection, ni à l’entrée, ni en Master, ni en fonction de la nationalité : abrogation de la LRU !
- Un budget qui finance sans condition l’ensemble des établissements et des étudiants à la hauteur des besoins de tous et toutes, sans aucune condition : abrogation du Plan Campus !

Face à la chute du niveau de vie et aux attaques du gouvernement, construisons l’unité d’action de tous les secteurs attaqués !

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  • Le 16 novembre 2008 à 12:30

    A quand un soutien des AGs aux étudiants arrêtés pour « terrorisme » ?

  • Le 14 novembre 2008 à 23:11

    Je ne suis pas étudiant et je viens de temps en temps lire ce qui se passe sur ce forum. A la lecture de ce qui est dit il semble que les conditions pour étudier deviennent de plus en plus dur mais pour l’ensemble de ceux qui travaillent les conditions se dégradent aussi de plus en plus. En fin de compte j’ai l’impression qu’on est tous logés a la même enseigne, qu’on subit tous (étudiant, prof, ouvriers, employés etc.…) une dégradation de nos condition de travaille et de vie. Est-ce spécifique à la France ? Spécifique à la politique de Sarko ? Je n’en n’est pas l’impression. Au vu de ce que je peut lire et entendre, j’ai l’impression que cela se dégrade partout pas seulement en France mais partout dans le monde et donc je me dit que ce n’est pas la faute a une politique particulière d’un tel ou d’un tel, a une politique lié a la droite ou a la gauche mais qu’on veut nous faire payer la crise généralisé d’un sytéme qui ne fonctionne plus. Si ma réflexion s’avère juste, je pense que la lutte doit être plus générale et qu’on doit réfléchir dans se sens

  • Le 14 novembre 2008 à 13:26

    tu pourrais peut etre lire la phrase d’après.

    il ne faut pas confondre description de la situation et revendication.

    ce n’est pas parce qu’on est contre l’emploi précaire et même le salariat qu’il faut refuser de constater que par exemple les intérimaires qui bossent dans l’industrie sont tous virés.

    faut arreter de raler pour raler et essayer detre un peu constructif.

  • Le 14 novembre 2008 à 13:11

    C’est bien les étudiant-es ! Continuez ! Faites juste attention à ne pas proposer le blocage des facs trop tôt... Il faut d’abord que les étudiantes soient convaincu-es par leur lutte avant de radicaliser le mouvement (si y a mouvement). Sinon on va tomber dans l’éternel débat qui tue tout les autres : Blocage pas blocage. Sinon après les revendications sectorielles (corporatistes ?) on pourrait étendre un peu ? Non ?

  • Le 14 novembre 2008 à 10:52

    A Amiens, on commence à être pas mal d’étudiants à se mobiliser sur des mots d’ordres quasi similaires aux vôtres (on ne parle pas du plan doctoral, il faudra qu’on y remédie). En effet, l’Appel d’Amiens qui est le texte pour l’instant le plus diffusé et devrait servir de base à la mobilisation émane de l’UNEF.
    Dans leurs mots d’ordres, l’abrogation de la LRU n’est pas à l’ordre du jour alors que c’est la pierre angulaire du dispositif contre lequel nous souhaitons nous battre, ce qui vide cet appel de son sens.

    Il faut également être vigilant : les étudiants ne souhaitent pas de blocage. Le rejet est massif. AG = blocage pour la majorité des étudiants et ils ont peur. C’est pourquoi, il faut, je pense, en prendre acte et se mobiliser sur des mots d’ordre, amener les étudiants à se mobiliser en passant dans les amphis et les TD, et en AG, et bien sur, mobiliser sur la manif du 20.

    Courage ! Vos mots d’ordre sont très bon. Beaucoup d’étudiants commencent à soutenir ces mots d’ordre.
    Le mouvement étudiant aux étudiants !

  • Le 14 novembre 2008 à 08:33

    Ouais toujours les mêmes revendications qui s’ajoutent...

    Quand est-ce qu’on fait de la politique, qu’on réfléchit à quoi on aspire ? Et qu’on essaie de se donner les moyens d’y parvenir....

  • Le 13 novembre 2008 à 22:21

    là en ce moment, le seul truc qu’on trouve à dire c’est ça :

    « l’accés à l’emploi, même précaire, est lui-même rendu toujours plus difficile par le relentissement économique » ?

    alors tous ensemble vers un mouvement unitaire pour plus de facilité dans les temps partiels à quick.? cool.
    Et à part ça, sauvons la Science, pourvu qu’elle soit Pu-bli-queu !!!.

    c’est un peu triste quand même, on pourrait voir plus loin...

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