Aux gars, par un gars : ce que l’autonomie des luttes signifie pour moi

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Bon avant de commencer ce texte, je voudrais que ce soit bien clair qu’il s’inscrit dans un contexte bien particulier. Il répond au cheminement d’un type particulier qui a grandi dans une des principales agglomérations d’un pays capitaliste avancé en Europe et il répond à une situation particulière. C’est une sorte de bilan sur comment je me suis approprié la lutte sur le genre et l’anti-sexisme.

Parce que j’ai l’impression que des fois on se cache un peu derrière l’excuse de l’autonomie des luttes féministes pour pas trop se poser de questions, et en définitive abandonner la question. Je me suis donné le prétexte d’un article que j’avais lu pour me lancer là-dedans. Parce que ça faisait pas mal de temps que je me disais que y a matière à proposer des hypothèses nouvelles sur cette question. Aussi, sûrement le cadre que pose l’exercice de l’article, me paraissait suffisamment succinct pour convenir à mes faibles ambitions.

Alors voilà, moi je veux pas être pro féministe, et je pense même qu’illes sont pas souvent mes allié-e-s dans ma lutte pour l’émancipation du patriarcat. J’entends pas par là que je comprends pas les problèmes qu’illes soulèvent. Je pense que l’émancipation par rapport au patriarcat c’est mon problème aussi et je refuse d’être dépossédé de cette lutte, pas en tant que mec mais en tant que sujet. Parce que je pense qu’il existe parmi les différents rapports de domination, un rapport qui place le masculin au dessus du féminin. Je suis donc tout à fait conscient que ce rapport joue, toutes situations égales par ailleurs, à la défaveur des filles et que cette question doit être prise en compte lors de mes interactions avec le monde. Mais je pense que cet argument ne suffit pas à me déposséder de cette question.

Parce que être un garçon c’est être assigné, au même titre qu’être une fille, à une place particulière dans le monde. Parce que être un garçon ça veut dire être viril et que, pour ça, il faut se faire casser la gueule ou casser des gueules, parce qu’il faut pas pleurer... ou se faire casser la gueule... parce qu’il faut être bon en sport.... ou se faire casser la gueule... et puis pas trop lire... ou se faire casser la gueule. Mais en fait tout ça, on s’en fout, parce que c’est une excuse pour rien. Je pense que jouer souffrance contre souffrance c’est débile. Bon, bien sûr c’est souvent plus facile de dire ça en étant un mec qu’en étant une fille. N’empêche qu’une grande partie des sanctions pour ne pas avoir suivi les assignations de genre nous sont communes.

Alors voilà, ça c’est un peu la base de ce qui construit mon action, mais en fait ça veut pas dire grand chose. Il a juste fallu qu’à un moment je décide comment je voulais poursuivre mon action. Parce que, à un moment j’ai rencontré des féministes, et que j’entendais ce qu’elles me disaient sur l’autonomie de leurs luttes, mais que ça me posait un problème, parce que ça me dépossédait d’une question qui m’avait parue importante pendant longtemps. Et c’est cette solution que j’ai trouvé. Considérer qu’il y a des gens dont les expériences possibles sont limitées par leur assignation de genre. Et que c’est cette limitation et les sanctions liées aux inévitables transgressions qui sont la source de mon engagement. C’est ces frontières que j’entends abolir de nos têtes pour abolir le patriarcat.

Maintenant que je commence à être un peu au clair avec moi, j’aimerais bien être capable de faire des trucs autours de ces questions. Bon, déjà y’a l’inévitable tache de déconstruction à recommencer. Parce que avant de se déconstruire il faut parfois arriver à être fort pour se concentrer sur les bonnes questions. Parce que, dans tout l’attirail des trucs qu’on devrait pas faire, si on veut arriver à être au clair avec nous même il faut savoir trier. Parce que se déconstruire, c’est pour moi piocher les trucs qui dans chaque genre nous émancipe. Savoir écouter les autres et faire valoir son avis est utile qu’on soit née fille ou garçon, personne ne devrait être privé de l’un où l’autre selon une donnée biologique. Mais ça nécessite aussi d’arriver à se mettre en retrait quand notre plus grande maitrise de telle ou telle aptitude nous met en position de force. Bon, bien sûr, ça nous rend plus fort et c’est aussi nos envies et nos goûts qu’on peut repenser avec tous les trucs nouveaux à découvrir qu’il y a derrière. Alors bien sûr, j’irais pas faire croire que se déconstruire c’est dur ou qu’on en chie blablabla, c’est un truc plutôt marrant et l’occasion de plein d’expériences enrichissantes. Et puis déconstruire c’est aussi dans la tête des autres, en provoquant des situations de décalage et là, ça devient carrément plus compliqué d’arriver à trouver comment faire, mais essayer s’avère souvent stimulant.

Bon, après ça doit pas me faire penser que y’a plus de monde autour de moi, et que ma petite histoire de dire que faut plus qu’il y ait de genre, elle se passe dans un monde tout neuf qui n’attendait que ma super idée pour exister. Y’a des rapports de domination super violents qui s’exercent au quotidien sur plein de gens, qui laissent des traces et remontent sur des siècles parfois. Tout cet enchevêtrement d’histoires ça ressurgit sur les gens et ça fait d’eux ce qu’illes sont et ont. Et mon action, toutes ces petites histoires, elle doit les prendre en compte. Elle doit veiller à pas les heurter mais à en améliorer d’une manière où d’une autre le cours. Donc bon, ça veut dire d’une certaine manière que je crois qu’il faut une amélioration au jour le jour de notre condition qui passe notamment par une reprise en mains de nos corps et de nos devenirs. Mais, je suis aussi sûr qu’arrive assez vite un moment où, sans abattre le capitalisme et avec lui la propriété, abattre réellement le patriarcat va devenir difficile. Parce que cette question, elle s’ancre dans plein de trucs matériels de nos existences. Et que la société se construit structurellement pour faire passer le pouvoir et donc aussi la richesse principalement du masculin au masculin, de génération en génération.

Alors bon, ça veut dire aussi que je dois faire attention à la situation des gens autour de moi et prendre en compte la manière dont les rapports de domination sexistes jouent sur la position qu’illes occupent face à moi. C’est ce qui fait que je pense que c’est normal d’être prêt à prendre en compte l’avis de certaines camarades qui expriment des trucs vis à vis de moi, parce que je suis un garçon, de manière super violente. Même si parfois, ça veut pas forcément dire le prendre en compte comme elles voudraient (j’ai lu le scum manifesto avec le même plaisir qu’un livre de George Bataille, souvent je n’ose pas l’avouer). Parce que la structuration de cette domination fait que la partie que je connais du sexisme, m’assure relativement le bon rôle. Et que de ce fait, leur avis peut pas ne pas avoir de poids, même si je trouve que la manière dont ça s’exprime est pas géniale et qu’il faut être de bonne volonté pour le prendre positivement. Alors même si parfois, dans ces moments, je me dis que c’est un manque affligeant de pédagogie et de volonté de propagande. Je trouve quand même au final, avec le temps, plus intéressant de m’interroger sur la subjectivité de la camarade en face de moi que de penser à lui proposer un cours de propagande.

Enfin, au bout du compte, mes considérations égo-centrées doivent pas me faire oublier qu’il y a un monde à transformer. C’est là que ça devient vachement compliqué. Parce que cette question s’exprime concrètement sur plusieurs fronts. Si on prend en compte la question de l’assignation de genre, le problème s’exprime sous une forme ou sous une autre à chacune de nos luttes. Que se soit par la place inférieure dans laquelle sera cantonné le féminin ou par l’assignation de tous à une place précise. Moi j’aimerais bien arriver à faire valoir ce point de vue au sein des collectifs où j’aborde d’autres questions. Des fois j’y arrive... Mais j’ai l’impression que j’arrive pas à me sentir à ma place dans les collectifs qui abordent cette question spécifique. Des fois ça me dérange, et puis, en même temps, je me dis que j’aime pas trop participer à des collectifs qui abordent des questions spécifiques, je crois parfois que j’essaye de m’en persuader.

Mais là dessus, j’ai l’impression que c’est surtout un peu à chacun de répondre à comment il veut articuler cette lutte avec le reste. Parce que j’ai l’impression qu’en fait c’est déjà ça l’idée, arriver à s’emparer des luttes à notre manière du mieux qu’on peut, en prenant en compte ce qui se passe autour de nous et nos propres limites. Et puis qu’on aura un peu tous notre manière et nos opportunités qu’on trouvera pour se sentir fort-es et agir sur le monde. Après ça, il restera plus qu’à se demander comment on fera pour pousser tous dans le même sens, mais bon cette question c’est pas encore pour moi, je verrai quand je serai grand.

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  • Le 3 décembre 2011 à 10:30, par Lulu

    Puisque le milieu militant est « principalement blanc jeune masculin valide et hétéro..... » ne devrions nous pas parler également des vieux, des non-blancs, des non-valides ? A quand une marche des vieux ? une marche des noirs, jaunes, beurs, etc. ? une marche des invalides (à opéra ?) ?
    Et allons plus loin, la majeur parti des militants étant des quartiers de centre ville, à quand une marche des banlieusards ? Vu qu’ils ont principalement fait des études supérieurs, à quand une marche des gens n’aillant pas plus que le bac ? Etc., etc.
    Sinon, on pourrais faire une marche tous ensemble pour détruire la bourgeoisie, le diktat de la norme et le capitalisme, non ?

  • Le 27 novembre 2011 à 18:24, par herope

    A partir du moment que tu poses des questions , je pense qu’il y a problème chaque interlocuteur a sa spécificité et si tu commences a collé des étiquettes (fille, garçon, femme, homme, homo, hétéro, trans....) tu rejettes l’individualité de l’être : alors le dialogue deviens compliqué car tu as déjà tes réponses !

  • Le 24 novembre 2011 à 17:41, par L

    En fait non, y a pas besoin que soit plus claire... Tu répètes juste ce que tu as dis avant...
    Donc je vais FAIRE PREUVE DE PEDAGOGIE et me réexprimer :
    Non il n’y a pas plus de facilité à prendre des espaces ou d’espaces à prendre dans le milieu militant/libertaire/appel le comme tu veux.
    Comme partout il faut enfoncer des portes, les investir collectivement entre meufs, et ça, ça se prépare, ça se réfléchit collectivement et ça s’appelle la NON-MIXITE, pour pouvoir s’imposer parce que non il n’y a pas ces espaces. Pas plus ici qu’ailleurs et peut-être moins ici qu’ailleurs, puisque beaucoup de personnes sont comme toi et croient qu’il y a moins d’effort à faire et de vigilance à avoir, les espaces ne sont faciles à investir. Je ne te parle pas ailleurs de « société idéale », essaie de lire avec bonne foi s’il te plait. Je te parle de boulot, de rue de pleins d’autres espaces que je fréquente et où j’ai trouvé les réactions dont j’ai parlées, et que je n’ai pas trouvées ailleurs, aussi parce que le milieu militant est principalement blanc jeune masculin valide et hétéro.....

    Alors au lieu de nous dire comment on doit agir (tu critiques toi même ceux qui se permettent de donner des leçons) « il faut à présent que les femmes en profitent pour s’approprier ces espaces, et pas seulement sur les questions de feminisme », arrête déjà de recouvrir mon discours du tiens, CA NOUS FERA DE L’ESPACE.

    Et puis réfléchis à pourquoi « les femmes » ne les prennent pas plutôt de leur dire ce qu’elles doivent faire dans ce chouette milieu où tout est tellement plus facile que faire une marche de nuit non mixte permet à des gens de parler d’hystérie sur ce même site...

    Vraiment oui mmmmh comme c’est plus ouvert....

  • Le 24 novembre 2011 à 13:46, par un autre gars

    Juste pour préciser, je parlais d’une attitude générale. Individuellement on retrouve des mecs biens de partout, et c’est effectivement pas ceux qui s’affichent le plus. Par contre pour ce qui est du comportement collectif, et en particulier dès qu’il n’y a plus de fille devant qui il faut bien paraître, le niveau des discussions a souvent tendance à chuter lamentablement (y compris des fois en milieu militant).

    Lorsqu’on voit l’envers du décor (même les plus machos font des efforts pour bien se comporter devant un public féminin) force est constater qu’il y a quand même bien moins de dérives qu’ailleurs dans le milieu militant. Je ne dis pas que tout est rose, je dis juste qu’il ne faut pas croire que l’herbe est plus verte ailleurs.

    Par contre je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il y a trop de mecs dans ce milieu qui portent leur « feminisme » en bandouillière et qui se permettent un peu trop de donner des leçons (y compris à des femmes !) alors que certains de leurs comportements fleurent bon le sexisme ordinaire. Seulement pour l’instant je ne connais pas de société idéale de laquelle on pourrait s’inspirer, donc va bien falloir travailler sur ce qui existe déjà.

    Le milieu militant offre malgré tout des ouvertures, et mon discours visait surtout à dire qu’il faut à présent que les femmes en profitent pour s’approprier ces espaces, et pas seulement sur les questions de feminisme.

    J’espère avoir été plus clair, mais c’est déjà cool que la discussion ne vire pas au pugilat.

  • Le 24 novembre 2011 à 12:16, par L

    « Concrètement le milieu militant est celui qui offre le plus d’ouvertures pour cela, sachant que même si personne n’est parfait, c’est bel et bien le milieu où les hommes ont le plus conscience des rapports de dominations inhérents à la société patriarcale et sont le plus prêts à se remettre en cause. »

    Hé ben non en fait... Je parle là de mon expérience et ce sentiment est partagé par d’autres copines, mais le problème c’est justement que c’est pas dans ce milieu là que c’est le plus facile et que perpétuer cette idée, ça permet un peu de se dire, « on est moins pire que les autres ».
    C’est pas du tout les mecs qui ont le plus réfléchi, théorisé, argumenté et contre argumenté sur le patriracat qui sont les plus ouverts à écouter ce qu’on vit quand on n’est pas un mec bio... Par contre c’est souvent des mecs qui ont eu l’expérience de l’oppression, genre des mecs racisés, homo. J’en fait pas du tout une règle générale, et c’est pas du tout forcément réversible. Et des fois c’est juste des mecs humbles, qui n’ont pas envie de défendre une position politique de dominant-qui-n’en-est-pas-un, ni d’opprimé-à-égalité-par-le-sysème-patriarcal, et qui savent vraiment s’intéresser, JUSTE S’INTERESSER au vécu des autres, et qui POSENT DES QUESTIONS au lieu de se sentir attaqués. (Vous avez vu j’ai mis des indices de positionnement hein...)
    Bref j’ai souvent trouvé plus de solidarité avec des mecs qui ne politisaient pas forcément leur position, qui en tout cas ne faisait pas du tout partie de « ce milieu », et des discussions intéressantes au boulot, (hé oui, des soutiens de quand je remballe des supérieurs qui font des réfléxions sexistes, ou pire nous expliquent comment on devrait être féministes, nous les jeunes femmes de ma génération...), dans la rue, en recroisant des potes du collège et j’en passe....

    Alors ne venez pas nous dire que dans ce milieu c’est plus facile, plus ouvert.... C’est faux.
    Et y en a des mecs qui ont un positionnement chouette et c’est pas franchement ici qu’on les voit le plus.

  • Le 24 novembre 2011 à 10:57, par un autre gars

    Sinon pour arrêter de tourner en rond, on pourrait aussi parler de La Boetie et de son discours sur la servitude volontaire. Car si personne ici ne nie la domination masculine et le rôle des hommes dans celle-ci, il peut aussi être intéressant de pointer quel peut être le rôle des femmes dans la perpétuation de cette domination. Car c’est bien gentil de dire que c’est toujours la faute des hommes, mais concrètement le but du feminisme est à un moment que les femmes puissent s’affirmer dans la société en tant qu’égales des hommes ou, en d’autres termes, de dépasser les rôles genrés attribués par la société selon une prédetermination génétique.

    Ce que des mecs essaient de dire ici c’est que l’affirmation du rôle masculin ne se fait généralement pas sans heurt, et que ceux qui ne correspondent pas au cliché du mâle viril sont le plus souvent sévèrement chatiés, tant physiquement que moralement, aussi bien par des hommes que par des femmes. S’il est clair qu’il faut à un moment que les hommes qui ont conscience de cette domination laissent de l’espace aux femmes, il faut aussi que les femmes soient à même d’occuper cet espace. « Couper les couilles » des gars ne fera jamais avancer la cause feministe, par contre « porter ses ovaires » serait, à mon sens, une attitude beaucoup plus constructive. L’affirmation de soi dans quelque société que ce soit, et quel que soit le rôle qui est nous est attribué, demande avant tout une démarche volontariste qui reste éminement personnelle.

    Concrètement le milieu militant est celui qui offre le plus d’ouvertures pour cela, sachant que même si personne n’est parfait, c’est bel et bien le milieu où les hommes ont le plus conscience des rapports de dominations inhérents à la société patriarcale et sont le plus prêts à se remettre en cause. Mais quand bien même il le feraient de façon idéale, il appartient surtout aux femmes de combattre leurs propres aliénations, également dictées par la société patriarcale, en particulier les phénomènes d’autocensure et de faible confiance en soi.

    Sauf que sur ce dernier point, à part laisser de l’espace et éliminer les comportements dénigrants, on ne peut pas y faire grand chose en tant qu’hommes, et c’est donc bel et bien aux femmes de se prendre en main. C’est d’ailleurs à ce moment que les démarches non-mixtes prennent un sens, pour peu qu’elles ne virent pas à la reproduction d’un schéma de domination au sein même d’une classe opprimée (un peu comme une bureaucratie syndicale).

    Je pense que c’est en ce sens que l’auteur parle d’autonomie des luttes, à savoir qu’une partie du travail doit être l’oeuvre des femmes elles-mêmes, et que l’intervention des hommes à ce niveau ne serait rien d’autre que du paternalisme mal placé. Mais de l’autre côté, ça sert à rien de cracher perpétuellement à la gueule des mecs, ni de chercher à inverser les rapports de domination plutôt que de chercher à les supprimer.

    Et quant à celles ou ceux qui verront du masculisme dans ce discours, désolé, mais je peux rien pour vous.

  • Le 24 novembre 2011 à 10:57, par D

    Je vais éviter de faire des raccourcis comme ceux que tu semble adorer...
    Je préfère poser des questions car après tout il est bien possible que je n’ai rien compris vue que je suis assis au sommet d’une montagne d’ossement humain d’origine féminin sur mon trône de dominant.
    Est-il possible de faire évoluer la société en excluant la moitié de celle-ci ? En excluant les hommes de cette lutte ne prends t-on pas le risque d’en arriver à une opposition encore plus marquée ? Finalement est-ce que par cette dichotomie du monde entre homme et femme tu ne rate pas le principe de l’opposition dominant dominé ? Pense tu vraiment que c’est rapport n’existe pas à l’intérieur même de ce que tu appelle classe ?
    Petit point pour finir il n’est pas ici question de dire qui doit s’exprimer et comment... Mais je supporte mal que l’on me mette d’office dans la classe des dominants de manière relativement arbitraire.

  • Le 23 novembre 2011 à 23:43

    En tant que féministe, je n’ai pas lu en entier Léo Thiers Vidal, mais des auteures féministes, de ta position SOCIALE d’homme LTV est plus intéressant que des auteure féministes.
    Je vois que quand on brise la division sexuelle du travail dans le travail politique on est une bourgeoise ! Je lis des livres sur une lutte qui me concerne directement : et je suis une « petite bourgeoise » ! Les connaissances théoriques n’appartiennent pas qu’aux hommes, même si même dans les luttes de libération des femmes : ils aimeraient tout contrôler.

    Exprimer des positions politique claire c’est « rentrer dans le lard » : est ce que tu dis ça parce que tu sens bien que tu n’as aucun contrôle, que je dis ce que je veux que t’as pas l’habitude, tu perds pied ? Tu ne trouves pas que me dire comment je devrais m’exprimer, est sexiste ? Ce que tu dis est violent au sens de violence de classe de sexe/ genre masculin tu nies la matérialité et le SYSTEME patriarcale, tu as une interprétation libérale amusante du genre. En attendant NOUES on trinque ! Et nous n’avons même pas le nom de nos mortes !

    Tu es un dominant, ma lutte ne t’appartiens pas. L’autonomie des luttes ! L’auto-organisation ! ça te parle ?
    La déconstruction, c’est que t’acceptes un peu de noues foutre la paix, dans nos luttes, dans nos vies ect.. et que t’arretes de RECOUVRIR par ton blabla la parole des dominées !

  • Le 23 novembre 2011 à 16:42, par D

    J’ai un peu de mal à me situer dans le débat, cela n’en est que plus intéressant.
    Je suis un mec donc par voie de conséquence ma vision du monde est biaisé (attention à ne pas faire de faute de frappe sur celui-la) et je ne peux et ne veux prétendre à l’objectivité. Cependant je ne comprends effectivement pas la volonté d’appropriation stricte d’un débat aussi cruciale que celui-ci. Tout comme l’auteur j’aimerais avoir mon mot à dire en toute subjectivité. En bref je ne me pose pas en héritier d’un système patriarcal et pourtant bien malgré moi la société me perçoit en partie comme tel. Dois-je m’excuser d’un hasard génétique ?
    Plus idéologiquement j’aimerais réagir à certains commentaires...
    L’anarchisme s’accommode à mon sens mal de la propriété exclusive, qu’elle soit matériel ou idéologique. Aussi je n’ai pas l’impression que l’on puisse se revendiquer comme anarchiste sans avoir effectué l’inévitable travail d’introspection voir de déconstruction. Nous avons tous des paradoxe dans nos système de pensées et il est toujours intéressant de les dissiper, je ne fait pas exception à la règle c’est pourquoi quand une affirmation me choque je fait d’abord l’effort de comprendre pourquoi, et une fois la raison identifier je me pose la question de savoir si je ne fait pas erreur avant de rentrer dans le lard direct...
    Deuxièmement la déconstruction suppose non pas une opposition mais un sublimation de la question abordée, c’est une volonté de dépassement des logiques. Or par cette intervention agressive sur ce qui est bien ou mal sur la question, sur qui à le droit ou la légitimité de l’expression, on n’obtient qu’une cristallisation et non une résolution.
    Après si le but est de se définir par rapport à sa lutte il y a des raisons de ne pas chercher de résolution, cela reviendrais à devoir se redéfinir. C’est pourquoi plutôt que révolutionner je préféré évolutionner... Enfin bon...

  • Le 23 novembre 2011 à 14:32, par etos

    wha ! trop bien toi tu sait tout dans la vie, par exemple tu sait qu’un type que tu ne connais ni d’eve ni d’adan (oups) n’as jamais lu L.T. Vidal. C’est con pour toi mais tu te trompe, avec panache soit, mais en beauté.
    Tu crois aussi faire partie de la classe des dominés. Pourtant je vois que pour toi ne pas avoir lut un obscure intellectuel anarchiste lyonnais te donnerais une autorité supérieur à celui qui ne l’aurai pas lut sur les question de genre. Que l’on me coupe la main si ça se n’est pas le vieux réflexe d’une petite bourgeoise qui essaye de faire fermer ça gueule à un prolo. (comme tu semble me confondre moi et l’auteur du texte je me permet de dire que je ne suis pas du tout un prolo donc que je ne m’en fait pas pour ça... quand à lui... ) C’est beau ça, après un truc pareil tu peut te permettre de faire des leçons sur la domination. Moi tout ce que je vois c’est que ce genre de comportement te place tout de suite dans la catégorie des dominants, et que tu te permet de le dire sur rebellyon te place dans la catégorie des dominants bien content de jouir de leurs petits pouvoirs personnel-le.
    Bon maintenant j’aimerai bien que tu m’explique, puisque tu m’as prouver que tu maitrisait la culture dominante et ces codes, dans quel niveau de dialogue « faux » et « n’importe quoi » constitue une argumentation, mais passons pour allez au coeur du sujet.
    Personne ici, ni moi ni l’auteur du texte, n’a, semble il, dit que le sexisme n’avait pas de base matérielle. C’est toi qui t’obstines a vouloir parler des bases matérielles face à des gens qui parlent d’autre chose. Que tu le fasse en soit n’est pas un problème, le problème c’est bien que tu nous reproche des prises de positions que nous n’avons pas formuler. Je trouve ça très drôle pour quelqu’un qui se permet de parler d’égo centrisme à propos de l’auteur par ce qu’il a voulut parler d’un sujet qui lui tenais à cœur. Et donc toi quand tu ramène ta poire pour parler de trucs qui sont pas dans le texte c’est pas une tentative désespéré d’attiré l’attention sur toi ?
    Enfin pour conclure je dirait que je trouve que ton témoignage éclaire, pour qui ne la verrai pas immédiatement, l’utilité pour un garçon de réfléchir à la manière dont il veut se positionner dans la lutte pour l’égalité des sexe. Tu est le stéréotype de la féministe débile qui se permet de donné des leçons et qui s’arroge le droit d’être la seule à en donné . Je te vois d’ici reprocher aux hommes de pas assez être présent dans les lutte pour l’égalité des sexe. Je crois que l’auteur n’a pas put rêver meilleurs justification à son texte que toi. Tu est la preuve vivante de l’impossibilité pour un homme d’avoir sereinement une réflexion autonome sur l’égalité des sexes dans l’espace publique (et donc d’une réflexion politique), en ça tu est la preuve vivante que ce texte fait sens.

  • Le 23 novembre 2011 à 04:57

    Tu n’as aucune conscience matérielle de ta position de dominant et que tu avais lu Léo Thiers Vidal (anarchiste lyonnais) tu ne me ferais pas de leçon, je fais partie de la classe des dominées, je n’ai aucun compte a te rendre, je t’ai avancé des arguments (en bon dominant tu décides de ce qui n’est pas des arguments meme quand ça en est) en voilà d’autres :
    - égocentrisme propre a ton appartenance de genre masculin : ton texte ne dit RIEN d’intéressant.
    - recouvrement : (relire la langue macho) tu sembles mettre dans le meme sac les « rôles genré-e-s de chacun-es » hors il y a des dominants/ exploiteurs/ et des dominées/ exploitées. Tout comme il y a des bourgeois et des prolo/chomeurs/travailleurs-euses/sans pap’..
    - négationnisme : les violences contre les femmes n’ont aucune équivalence/ ne sont pas a mettre sur le meme pied que (celle des hommes ?) puisque vous profitez TOUS (hétéro/ bi ou homo) du système de domination masculine et de l’exploitation/ domination contre les femmes.

    Le sexisme est matériel : jouets sexistes/hyper’’sexualisation« des petites filles/ insultes sexistes/ misogynies/ répartition de l’espace privé/ public/politique/ exploitation domestique des femmes/ exploitation »sexuelle" hétéropatriarcale des femmes (porno/prostitution)/ appropriation du corps des femmes a des fins de reproduction ou non.. viol/ viol conjugal/ harcèlement sexuel/ travail sexiste (et casi impossibilité de travailler en majorité masculine-du batiment à l’université ect) inégalité des salaires, retraites, inégalité dans les logements d’urgences/ dans l’acces au soins : fermeture des maternité et CIVG ect ect ect. C’EST MATERIEL !

  • Le 21 novembre 2011 à 19:43, par .

    D’un côté les anti-sexistes, de l’autre les féministes, certain-e-s adoptent la classification dominante pour lutter contre cette classification et d’autres la rejettent. Abolir une domination n’est pas renverser ou changer la forme de domination c’est premièrement par le savoir que cette domination être détruite.

    Le sexisme n’est pas matériel tu ne peux pas déposséder un homme de son sexisme (comme une femme) si lui/elle ne s’implique pas dedans car ce n’est qu’un problème d’éducation et de constructions sociales.

    Il ne s’agit pas de s’apitoyer sur son sort qu’on soit d’un côté comme de l’autre, on parle d’une construction sociale qui a mit des milliers d’années à se mettre en place. Il ne faut pas la nier mais trouver une nouvelle manière de pensée et ceci ENSEMBLE, car le genre enferme chacun dans un rôle prédéfini.

  • Le 21 novembre 2011 à 16:56, par etos

    Wha ça c’est de l’argumentaire « FAUX » « n’importe quoi » « quoi »
    Avec toi la lutte c’est facile, y a celleux qui savent et qui on le droit de parler et puis les autres qui doivent te « foutre la paix »
    Comme ça au moins les moutons sont bien garder ....
    Pour ce qui est de voir des dominants abolir leurs privilèges. Je suis bien au regret de te dire que ton assertion (qui est ton seul argument au passage) est fausse ... l’histoire des révolution est parsemer de traitres à leurs classes. Si tu veux faire changer le monde en touchant uniquement le rapport matériel, libre à toi de rejoindre je ne sais quelle orga marxiste-léniniste, mais arrête de te prétendre anarchiste et de faire la morale au autres de ce point de vue.

  • Le 21 novembre 2011 à 16:16, par Pouet

    Avoir des couilles ou des overs c est bien une donnee biologique a partir de laquel on t’assigne à un genre...

  • Le 21 novembre 2011 à 06:01

    « N’empê­che qu’une grande partie des sanc­tions pour ne pas avoir suivi les assi­gna­tions de genre nous sont com­mu­nes. »

    FAUX !

    « Et que c’est cette limi­ta­tion et les sanc­tions liées aux iné­vi­ta­bles trans­gres­sions qui sont la source de mon enga­ge­ment. C’est ces fron­tiè­res que j’entends abolir de nos têtes pour abolir le patriar­cat. »

    N’IMPORTE QUOI ! Tu n’aboliras pas le Patriarcat comme ça, d’ailleurs on a jamais vu les dominants abolir leur privilèges. Il ne s’agit pas de faire avancer les mentalité et faire des performances de genre ou multiplier le genre ou de « faire avancer les mentalités » comme disent les soc dem.

    « selon une donnée bio­lo­gi­que. »
    N’IMPORTE QUOI ! Ce n’est pas biologique c’est social ! Le genre est le sexe social ! On ne nait pas femme ou homme on le devient ! (1949)

    QUOI ? (se déconstruire) « c’est un truc plutôt mar­rant »
    C’est ça la lutte ?

    De la part d’une anarchiste-féministe : LIS LEO THIERS VIDAL et fous nous la paix !

  • Le 21 novembre 2011 à 02:42, par arg

    Je crois pas non plus que l’auteur veuille détruire le capitalisme et le patriarcat comme système de domination pour remettre en place un autre système de domination.
    Se serait un peu bizarre de vouloir détruire un système de domination pour le remplacer par un autre (désolé pour les coco).

  • Le 20 novembre 2011 à 21:11, par Egalitariste

    « Je partage ces idées sur le genre et la domination de l’homme sur la femme, seulement, je pense qu’une abolition du patriarcat est impossible ! Il n’y a AUCUNE société au monde qui est matriarcale, au mieux il y en a quelques unes qui sont matrilinéaires »

    Je pense pas que l’auteur du texte veuille remplacer la peste par le choléra. Si abolition il doit y avoir c’est pour une société sans supériorité de genre, pas pour mettre l’autre genre au dessus.
    Changer une société patriarcale en société matriarcale n’aurait aucun sens. Ou alors j’ai mal compris et je m’en excuse.

  • Le 19 novembre 2011 à 13:50, par Elo

    Bonjour,

    Je partage ces idées sur le genre et la domination de l’homme sur la femme, seulement, je pense qu’une abolition du patriarcat est impossible ! Il n’y a AUCUNE société au monde qui est matriarcale, au mieux il y en a quelques unes qui sont matrilinéaires, c’est-à-dire que les enfants appartiennent au clan de la femme, et même dans ces sociétés peu nombreuses, ce sont les hommes qui détiennent le pouvoir (dictionnaire de l’anthropologie de Bonte et Isard).

    Ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas se battre pour les droits de la femme et des pouvoirs égaux aux hommes, mais je pense qu’il faut mesurer à quel point quitter le patriarcat pourrait être difficile.

    D’autre part je tiens à rectifier que le genre n’est pas liée aux différences biologiques. Il y a le sexe « naturel » dit biologique, et le genre qui se construit « culturellement » indépendamment du sexe biologique.

    Enfin, si je ne suis pas non plus pour le capitalisme, je crois qu’il ne faut pas faire d’amalgames, il n’y est pour rien dans le patriarcat et qu’il soit abolit ou non, ça ne changerait pas forcément la donne. Puisque le patriarcat est visible dans toutes les sociétés connues aujourd’hui avec des systèmes économiques très variables.

    Non, c’est une prise de conscience collective qui permettra du changement, et il y a du boulot (enquête ENVEFF sur les violences liées au genre !). A mon avis, si on veut changer quelque chose, il faut déjà LIRE un maximum sur la notion du genre qui est travaillée dans le monde entier (et notamment au Québec où il existe de nombreux documents et réflexions) et aussi être empreints d’une certaine relativité culturelle.

    Je propose également une théorie ou plutôt une question que je me pose : pourquoi les relations genrées sont-elles étudiées, revendiquées dans nos pays occidentaux ? Il y a des sociétés plus modestes à travers le monde qui se contentent de vivre à l’état de fait, en fonctionnant certes avec des inégalités palpables, mais ces hommes semblent accepter l’état des choses. Ferions-nous une sorte de caprice ? Ou sommes-nous une société beaucoup plus violente à l’égard des femmes que ça ne le transparaitrait ailleurs ?

    Cela nécessite probablement une documentation plus approfondie !

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