Colmar, des faucheurs « neutralisent » des vignes OGM

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Soutien à l’action des faucheurs volontaires pour une viticulture sans OGM

Aujourd’hui, 15 août 2010, une vigne génétiquement modifiée résistante au court noué a été neutralisée par les Faucheurs Volontaires à l’INRA de Colmar. Cette même parcelle avait déjà été neutralisée le 7 septembre 2009. Quelques jours auparavant, le tribunal administratif de Strasbourg avait annulé l’autorisation de cet essai – déjà en place depuis 5 ans

Estimant que celle-ci, délivrée par le ministère de l’agriculture, était illégale. L’INRA a fait appel de cette décision.

La question de la définition des biens destinés à l’utilité publique se pose

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Le court-noué est une virose de la vigne transmise par des vers microscopiques piquant les racines. Cette maladie est rare dans la région où la parcelle GM a été plantée. L’intérêt scientifique de cette expérimentation est également mis en doute par le fait que cette maladie est mineure et que l’on sait déjà la gérer : on arrache les pieds infectés puis on laisse reposer la terre pendant plusieurs années. La rotation des cultures a des vertus connues depuis des siècles : les temps de jachère entre 2 plantations de vigne reconstituent les réserves du sol et sont écologiquement et économiquement indispensables. D’autant que, le secteur viticole connaissant une crise de surproduction, supprimer les périodes de repos du sol aggrave cet excédent, fait baisser les cours du vin, et crée finalement une augmentation de la dépense communautaire liée aux primes d’arrachage et aux distillations exceptionnelles. Dans certaines régions où le foncier est inabordable et où les zones AOC sont totalement occupées, ce repos de la terre est difficilement envisagé pour des motifs économiques de rentabilité à outrance.

La mise sur le marché de porte-greffes GM résistants au court-noué inciterait donc les viticulteurs à développer des pratiques agricoles néfastes des points de vue sanitaire, économique et écologique. En tant que citoyens, vignerons, cavistes, restaurateurs et professionnels du vin, nous soutenons sans réserve l’action des Faucheurs Volontaires d’OGM du 15 août 2010 qui les a amenés à neutraliser l’essai de vignes génétiquement modifiées de l’INRA de Colmar. Nous sommes contre les essais de cultures d’OGM en plein champ, parce que nous considérons que :

lLes champs d’expérimentation d’OGM sont le premier pas d’une démarche commerciale visant à imposer, avec l’aval de la Commission européenne, des cultures actuellement non autorisées, et surtout non plébiscitées ni par la population ni par les professionnels.

Cet essai est inutile et inabouti : les fleurs ayant été supprimées, cette étude ne peut statuer sur le possible passage d’éléments du transgène dans le fruit ou le vin.

Nous ne pouvons fermer les yeux quand les firmes brevètent le vivant et rendent dépendants de leurs plants et semences, agriculteurs, vignerons, travailleurs de la terre.

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  • Le 24 mars 2012 à 12:13, par Charlotte

    « En tant que citoyens, vigne­rons, cavis­tes, res­tau­ra­teurs et pro­fes­sion­nels du vin, nous sou­te­nons sans réserve l’action des Faucheurs Volontaires d’OGM du 15 août 2010 qui les a amenés à neu­tra­li­ser l’essai de vignes géné­ti­que­ment modi­fiées de l’INRA de Colmar. » -> On peut savoir qui sont exactement ces gens ?
    Je trouve déplorable que la recherche sur les OGM soit laissée aux mains des multinationales. Cet essai était sur le point de démontrer que les portes greffes OGM étaient inefficace, et aurait pu fournir des arguments scientifiques aux anti-OGM...

  • Le 2 octobre 2010 à 17:12, par Manu

    Merci aux faucheurs pour cet acte citoyen !

  • Le 20 août 2010 à 11:24, par la fp

    Ces essais doivent strictement être effectués en milieu confiné. S’ils refusent de comprendre cela, nous devons faire avancer dans les programmes politiques la création d’une nouvelle forme de procédures collectives pour 2012.

  • Le 17 août 2010 à 12:00, par piloupilou

    Petit email de Mme la présidente de l’inra...

    "Chers collègues,

    Hier matin, une soixantaine de militants anti- OGM a complètement saccagé l’essai en cours sur des plants de vigne, génétiquement modifiés pour résister au virus du court noué.

    Leur acte est inadmissible.

    Inadmissible vis à vis des équipes de recherche concernées, qui voient leur travail anéanti en quelques minutes, alors qu’elles avaient mis en œuvre toutes les mesures de précaution sanitaires et environnementales préconisées par le Haut Conseil des biotechnologies et les pouvoirs publics.

    Inadmissible dans un Etat de droit. Alors que l’essai se conformait aux dispositions de la loi votée par le Parlement, et faisait l’ objet d’un suivi par un comié des parties prenantes , mis en place volontairement par l’Institut.

    Inadmissible alors que la plus grande transparence était assurée : sur les objectifs de l’essai, sa localisation et ses modalités.

    Cette transparence dont jouent ces extrémistes pour détruire ce travail public et destiné à répondre aux questions que se posent les citoyens .

    Ce qui s’est passé est grave. Grave pour la recherche et sa capacité de rester compétente. Mais grave aussi pour les citoyens attachés à l’ existence d’une expertise impartiale au delà de celle des entreprises internationales.

    S’ il n’était plus possible concrètement de faire des essais dans notre pays, comment pourrions-nous faire avancer les connaissances ?

    Comment pourrions-nous disposer d’experts impartiaux et compétents ?

    Comment pourrions-nous conserver une recherche pertinente ?

    C’est bien ce que ces destructeurs mettent en jeu, méprisant les lois républicaines, méprisant les dispositions adoptées après un grand débat ouvert.

    Aussi aujourd’hui , je veux d’abord assurer les équipes de Colmar de notre soutien total, et remercier particulièrement Jean Masson, et tous ceux qui ont été sur le pont hier face aux démolisseurs.

    Je veux également vous transmettre les messages personnels de soutien du Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche , Bruno Le Maire, et de la Ministre de l’Enseignement Supérieur , et de la Recherche, Valérie Pécresse,que j’ai reçus ce matin et qui vous sont destinés à vous tous, acteurs de la recherche agronomique .

    Je veux enfin vous demander , malgré l’attitude agressive de ces hors la loi ,de poursuivre vos travaux avec exigence , passion et sérénité.C’est notre mission d’organisme public de recherche qui est interpellée.

    Marion Guillou"

    Un jour le peuple aura le droit de donner des horizons à la recherche et non l’inverse (du moins c’est ce que j ’espère) ! Solidarité avec les faucheurs !

  • Le 16 août 2010 à 19:16

    La CFDT (INRA) demande des poursuites contre les faucheurs de Colmar. Elle trouve « choquante » que l’État ait relâché les personnes interpellées lors de cette action. Le délégué de la CFDT s’offusque que des recherches publiques soit empêché par une action « anti-démocratique ».
    Comme si l’argument de recherche publique pouvait suffire à tolérer n’importe quoi ! EDF a fait des recherches sur le nucléaire, l’État et la DGA font des recherches publique sur les armes, la techno-science, les télécomunications, la balistique, etc... Le « label publique » de la recherche n’en ait pas un ! Et ne justifie pas n’importe quelle dérive.
    Contre les OGM « publiques » ou « privés », continuons la lutte !
    La CFDT un syndicat collabo !
    La CFDT = un syndicat de technocrate scientiste !

    Source : fRance Inter

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