« Ce qui nous intéresse ce n’est pas la prise de pouvoir mais la prise de conscience. »
Armand GATTI
Dissidence n’est pas une organisation.
C’est plutôt un mode d’existence vers lequel il s’agit de tendre. Est à nos yeux en dissidence celui qui ressent une distance avec le modèle capitaliste. Beaucoup d’entre nous éprouvent en effet un sentiment de rupture, ou au moins de distance inquiète, face au monde du spectacle qui exerce une puissante domination. Cette rupture est bien souvent partielle, dans la mesure où, de fait, nous sommes tous plus ou moins attachés (au sens d’une domination mais aussi d’un lien affectif) à cette société. L’enjeu est donc de travailler cette rupture.
Défendre la différence face à tant de déférence.
Dissidence donc, pour lutter contre l’évidence capitaliste. Les modes de vie qui sont imposés, avec notre complicité, apparaissent en effet dramatiquement naturels et normaux ; on n’imagine pas qu’il puisse en exister d’autres. Il s’agit pour nous non seulement de récolter des preuves de l’essence mortifère du capitalisme, de prendre en flagrant délire cette société de consumation, mais aussi de faire émerger la marge. Les résistances, les alternatives, la pensée subversive (pléonasme), existent. Emparons-nous des histoires et des savoirs, appelons les esprits sérieux de tous bords, à partager les connaissances pour, sans esprit de sérieux, dynamiser une culture dissidente contre ce monde immonde.
L’enjeu n’est certainement pas de construire un projet ambitieux de transformation, de céder une fois de plus à un idéalisme lointain, mais de développer une prise de conscience agissante. Notre démarche échappe aux éternels jugements qui sanctionnent toute entreprise humaine en termes de réussite et d’échec. Nous tentons de résister et personne ne pourra nier ces tentatives de révolte : nos actes existent. Point d’investissement, de pari sur l’avenir, mais une foi en l’ici-là. Être dissident, c’est donc tenter de vivre debout, dignement – et nous nous efforçons de répondre présent à L’Appel des Résistants lancé par nos aînés.
Informer pour donner des raisons d’agir, penser pour trouver des façons d’agir.
Nous diffusons des informations subversives, nous allons à la rencontre des autres dissidences en réalisant des entretiens, et nous proposons dans des articles de fond des analyses précises des dominations. Tous droits étant réservés à tous, les usages de nos textes et photos sont entièrement libres.
En guise de support, nous avons ouvert un maquis immatériel, niché dans le système multimédia capitaliste, qui s’organise autour d’une série de verbes d’action, ouvrant sur autant de modes de dissidence. Pour beaucoup d’électrons libres enfermés dans le néon capitaliste, le problème de l’action se pose. Que faire ? Etre sujet de ces verbes c’est déjà agir, au sens fort du terme, c’est à dire politique. Chacun est ainsi invité à participer.
Mais la dissidence ne doit pas se réduire à la cyber-résistance. C’est pourquoi nous diffusons des versions papier de nos articles, pratiquons l’affichage sauvage, abandonnons des textes subversifs dans des lieux publics... , sur le mode d’une micro guérilla ludique.
Enfin et surtout, la dissidence c’est prendre prise sur sa réalité, créer au quotidien des situations ouvrant sur de nouveaux possibles, dans le rapport à soi, aux autres.
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