Dans nos facs, dans nos vies... La crise, nous la payons déja !

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Suite au comité de mobilisation du mardi 6 décembre, un tract d’appel à se joindre à la manifestation du 15 décembre dans l’éducation nationale puis au rassemblement devant les bâtiments du CROUS à la Madeleine à 16h pour protester contre le non-versement des bourses.

LA FAC SE FERME AUX ENFANTS D’OUVRIERS...

Depuis quelques semaines, des inquiétudes quant au versement retardé des bourses du mois de novembre ont surgi dans le paysage médiatique. Soudain, on feignait la nouveauté, le « phénomène d’aujourd’hui ». Nouvelle, vraiment, la précarité ? Nouvelles, les fins de mois difficiles ?

Qui connaît la fameuse "précarité étudiante" sait combien les retards de paiement sont courants, combien une bourse s’avère souvent incapable de couvrir un « coût de la vie » toujours plus élevé (+4% entre 2010 et 2011). Malgré les mensonges de Wauquiez, ministre de l’enseignement supérieur, le constat est sans appel : les retards de bourse touchent l’ensemble des étudiant-e-s boursiers sur le territoire avec, bien souvent, des conséquences graves : découverts, retards de loyer, impossibilité de faire les courses...Plus inquiétant encore, le gouvernement a « oublié » de débloquer les fonds nécessaires au versement du dixième mois de bourse ! Wauquiez a ainsi beau jeu de proclamer « l’autonomie » des CROUS en matière de versements, quand il orchestre une pénurie généralisée de moyens à l’université, quand le gouvernement diminue le budget de 21 des 28 CROUS dans son projet de loi de finance pour 2012. Nous ne pouvons accepter que les bourses du mois de décembre ne soient pas budgétisées, après les retards de versement du mois de novembre. Nous ne pouvons accepter que les étudiants issus des classes populaires continuent à payer les conséquences d’une gestion hasardeuse et inéquitable. Nous devons réclamer non seulement le versement régulier et complet des bourses déjà dues, mais également l’élargissement des critères d’attribution et l’augmentation des sommes versées !

... LA FAC S’OUVRE AUX INTERETS PRIVES

Depuis plusieurs années maintenant, une avalanche de réformes s’abat sur l’université. LMDE, LRU, RCE, Plan Licence, IDEX... autant de textes relevant d’une seule logique dénoncée par plusieurs mouvements étudiants forts et massifs. Il a été dit à de nombreuses reprises que ces textes mettaient en place, derrière un jargon entrepreneurial indigeste, une privatisation progressive des universités. Les graves conséquences de ces réformes se font déjà sentir. On a ainsi appris, en début d’année universitaire, que 8 universités françaises (sur 83) étaient en situation de déficit, et « bénéficiaient d’un accompagnement par un comité des pairs » qui s’apparente en fait à une mise sous tutelle de ces universités. Une véritable gestion des carences est par ailleurs déjà en place dans les universités lyonnaises : multiplication des frais annexes, locaux parfois inadaptés ou vétustes, précarisation accrue des personnels… Sans parler du délire managérial généralisé au sein des facs, qui met en péril la qualité des enseignements, et prétend dresser une hiérarchie entre des filières « bankables », capables de fabriquer de la chair à patron, et des filières « parasites ». Mais le cas de l’université n’est pas isolé : ce sont aujourd’hui l’ensemble des services publics qui subissent des refontes libérales et des coupes sombres dans les budgets, refontes et coupes qui provoquent, pour la population, une dégradation continuelle de conditions de vie déjà difficiles.

UNE SEULE LOGIQUE : NOUS FAIRE PAYER LA CRISE !

La dégradation continuelle de nos conditions de vie et d’étude répond d’une logique générale que nous devons garder à l’esprit, et qui nous oblige à agir dans le sens d’une lutte massive, bien au-delà du seul cadre universitaire, car les boursiers d’aujourd’hui sont aussi bien souvent les SMICards, les allocataires du RSA de demain, dans une université de la reproduction sociale renouvelée. Les termes volontairement flous « d’austérité », de « crise », de « récession » ou de « crise de la dette » sont la réalité des classes populaires : nous subissons l’austérité, nous payons leur crise, nous sommes en récession, et nos comptes en banque ne seront pas renfloués par le gouvernement. Le gouvernement, le patronat veulent que nous pensions dans les termes qu’ils ont choisi, ces termes sont ceux de l’urgence dictée par la crise, de la nécessité de « faire des efforts » pour ceux qui vivent impunément de ces efforts depuis trop d’années. Il est temps de dicter collectivement nos termes.

POUR LE PAIEMENT IMMEDIAT ET A DATE FIXE DES BOURSES, ET L’AUGMENTATION DE CELLES-CI EN NOMBRE ET EN VALEUR

CONTRE LE NON-VERSEMENT DES BOURSES DU MOIS DE DECEMBRE ET L’ABSENCE DE BUDGETISATION DU DIXIEME MOIS

CONTRE LES LOGIQUES DE PRIVATISATION DE NOS FACS

CONTRE LES POLITIQUES DE CRISE ET LA PRECARISATION GENERALISEE, QUI FRAPPE NOTAMMENT LES ETUDIANTS

Nous, étudiant-e-s mobilisé-e-s des universités de Lyon, appelons l’ensemble des étudiant-e-s à nous rejoindre le JEUDI 15 DECEMBRE :

à 13h30 devant la cafeteria du site Lyon 2 Quais, afin de rejoindre la manifestation unitaire de l’éducation qui partira à 14h de la Bourse du Travail .

à 16h devant le CROUS de la Madeleine pour exiger le paiement des bourses.

PDF - 295.3 ko
tract mise en page A5

Mise à jours suite aux informations de Lyon I :

Etudiant-e-s de Lyon1, mobilisons-nous pour lutter contre la précarité étudiante et contre le non-versement des bourses en temps et en heure !

Mercredi 14 décembre à 12h, SUD-Etudiant Lyon vous invite à une Assemblée Générale dans l’Amphi 5 du Déambulatoire, pour discuter des perspectives et s’organiser ensemble !

Jeudi 15 décembre, rejoignons les autres étudiant-e-s lyonnais-e-s :
- dans la manifestation unitaire de l’éducation : rendez-vous 13h30, cafétéria de Lyon2 Quais ;
- puis au rassemblement devant le CROUS, à 16h au 59, rue de la Madeleine !

P.-S.

Le CROUS Madeleine se trouve au 59 rue de la Madeleine dans le 7e.

jeudi 15 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
jeudi 15 décembre 2011

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  • Le 25 décembre 2011 à 19:36, par En IUT c’est pire !!

    Frais d’inscription pour une année d’étude en DUT à Lyon :

    Droits universitaires, 200 €
    Sécu, 300 €
    « Frais spécifiques à la formation » appliqués dès qu’on est dans une autre formation qu’une L1 ou L2 classique : 500 €

    OUCH ! 1000 € de facture, heureusement que l’école est publique...

  • Le 16 décembre 2011 à 22:34, par grrr

    merci qui ? merci le com de mob ! ;)

  • Le 16 décembre 2011 à 19:45, par autre petit temoignage

    En tout cas, j’ai bien reçu la totalité de ma bourse au 15 décembre ( 5 jours plus tôt que les deux dernière fois ! )

  • Le 15 décembre 2011 à 23:19, par @ petit témoignage

    De la part de l’université :

    "Bonjour,

    Vous avez fait une demande de bourse de mobilité du Crous pour cette année et suite à la récente commission de bourse nous pouvons vous communiquer les informations suivantes :
    Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ne nous ayant pas encore communiqué l’enveloppe financière prévue pour 2012, nous ne pouvons établir le montant des allocations que nous allons vous attribuer pour cette année.
    Lorsque nous recevrons cette information de la part du Ministère, se tiendra une nouvelle commission de bourse déterminant le montant alloué à chacun et nous pourrons vous attribuer votre bourse.
    Nous vous prions de nous excuser pour ce retard et ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite des évènements.

    Nous vous souhaitons malgré tout de bonnes fêtes de fin d’année à tous.

    Bien cordialement,"

  • Le 14 décembre 2011 à 17:33

    Juste c’est pas un tract de la FSE ...

    C’est un tract écrit par le comité de mobilisation des étudiant-e-s et personnels des université lyonnai-ses-s
    Y a des gens de la FSE dedans mais comme y a des gens de tout plein d’autres organisation mais aussi des gens pas dans une orga ou un syndicat.
    Si je dis ça c’est pas pour lancer un combat d’infirme mais juste pour que les gens qui sont pas à la FSE et qui ont écrit ce tract se sentent pas récupéré-e-s

  • Le 14 décembre 2011 à 13:08

    Cela fait des années que le CROUS diminue les bourses. Même si le ministère de l’éducation nationale se vente de venir en aide à plus d’étudiants, les critères d’attributions sont petit a petit supprimé.
    Un seul exemple : Avant il existait un point de charge (pour reprendre l’expression du crous) « parent isolé ». Depuis 3 ans il a disparut.

    Quand a ceux qui taille le tract de la FSE, je peux comprendre que parfois le discours soit un peu trop manichéen, mais ils ont le mérite de se battre sur un sujet peu investit par d’autres organes politique.

    « La vie ou la bourse »

  • Le 12 décembre 2011 à 17:11, par S.

    Mouais franchement les statistiques de l’INSEE sont complètement bidon. D’abord parce que les 13% que tu cites sont sur la population totale de plus de 15 ans, et donc incluent les retraités. Donc en fait c’est déjà 17 % de la population active. Si on rajoute les prétendus « sans profession » en fait ouvriers précaires, on tâpe plutôt entre 23 et 24 % de la population active. (6 millions au total)

    Parce que les « précaires » sont pour la plupart ouvrier-e-s ou employé-e-s, alternant période de chômage et période de taf. C’est le discours libéral qui a créé la catégorie « chômeur » pour la dissocier des classes laborieuses dans la tête des gens, et les définir de manière passive et non active, avec pour arrière fond le discours sur les « assistés ». Dans plein d’autres pays, on parle de « travailleurs sans emploi », par exemple en argentine ou les « mouvements de chômeurs » sont appelés "mouvements de travailleurs sans emploi.
    Ensuite faut arrêter avec le mythe de l’industrie toute délocalisée.
    Il y a encore un fort tissu industriel en France, c’est juste qu’on presse les ouvriers pour les « gains de productivité » en augmentant les cadences et en les contraignant à l’intérim.
    Ouvrier classe moyenne ? Mais la classe moyenne, c’est encore le gros mythe de ces 30 dernières années, c’est un grand rideau de fumée : ça représente que dalle la classe moyenne, une fois qu’on creuse des CSP qui ne signifient que dalle, pas plus que les chiffres du chômage de cette même INSEE ou ses indices sur le coût de la vie...

  • Le 12 décembre 2011 à 13:45, par petit témoignage

    A savoir aussi qu’en Erasmus, on bénéficie :

    1) de la bourse du CROUS « normale »
    2)d’une bourse « Erasmus »
    3)d’une bourse « régionale »
    4)d’une aide du CROUS

    bon, faut pas se monter le bourrichon,c’est pas des millions et c’est pas sur toute la durée de l’échange.
    Pour ma part, étudiant de Lyon, actuellement en Erasmus, je n’ai aucune nouvelle de toutes ces bourses.
    rajoutant à cela le plus ou moins non-versement des bourses CROUS.
    et bin, je peux dire que c’est pas facile tout les jours.
    j’envoie mail sur mail aux différents responsables (tout est géré par la fac), qui ne donnent pas de réponse, et quand on leur envoie un mail sur un sujet différent, la réponse nous parviens dans les 2 jours.

    et maintenant, comment ça se passe ?
    Le découvert, maintenant c’est mon ami, je n’y fais pas attention.
    trouver un taff ? je suis en Espagne et trouver un boulot où quasiment 30% des moins de 30 ans sont chômeurs...

  • Le 12 décembre 2011 à 02:08, par et paf

    En fait ce qui est merveilleux c’est qu’on vous annonce que les bourses vont probablement ne pas etre verser en décembre et tout ce que les gens trouvent à faire c’est débattre de l’opportunité d’une tournure de phrase dans un tract. Merci les compléments d’info de rebellyon.

  • Le 8 décembre 2011 à 20:44

    Ce qui est merveilleux, c’est quand on vous dit dans un commentaire que l’évocation des « enfants d’ouvriers » qui n’est faite qu’à UN SEUL ENDROIT DU TRACT, à savoir le titre, est un clin d’oeil à un slogan bien connu de ceux qui ont participé à différents mouvements universitaires ces dernières années. Que le prolétariat, les classes populaires ne se réduisent pas aux ouvriers, ça, c’est une évidence, et le reste du tract parle de « classes populaires » (notez le pluriel). Dresser un véritable procès d’intention, en niant à la fois le caractère un peu anecdotique de l’expression dans le tract et la possibilité que l’expression « enfants d’ouvriers » puisse renfermer une autre réalité que l’idée d’étudiants dont les parents bossent en usine, c’est quand même un peu fort de café.

  • Le 8 décembre 2011 à 20:00, par Tataria

    Quelques éléments de réponse à Zora la rousse qui soulève des questions intéressantes :

    - le tract proposé ici a été écrit en moins de 24h, ce qui laisse peu de temps pour proposer des amendements et autres ...

    - la question de l’ouvriérisme est effectivement à poser. Défendre une position de classe ne nécessite pas de s’enfermer dans ce travers ... « le (bas ?) peuple » est probablement un ensemble plus représentatif du prolétariat au sens marxiste que « les ouvriers ».

    - « Concrètement, je peux attester que le gamin ou la gamine de famille où règnent des violences patriarcales (morales et physiques, parfois très physiques), rien n’est prévu, ni revendiqué, pour lui.elle. » SUD-étudiant revendique un salaire social pour la jeunesse ET les personnes en formation, sur le modèle du revenu de vie que les décroissants revendiquent pour toute la population. Ca permettrait à tous d’avoir les moyens de financer leurs études sans devoir se salarier et compromettre de fait leurs chances de réussite universitaire. Il me semble que la proposition couvre ce genre de cas. Pour plus de détails, http://www.sud-etudiant.org/IMG/pdf/Tract_Federal_Salaire_Social.pdf (le tract date de quelques années, les chiffres sont donc sûrement à changer, mais la proposition reste valable dans son mécanisme).

    - et pour les bourses pour les doctorants, ce serait en effet une victoire appréciable pour nous et peu coûteuse pour l’Etat, et je t’invite donc à proposer cette revendication lors d’une prochaine AG (à Lyon1, il y en a une mercredi 14/12 à midi, amphi 5 du bâtiment Déambulatoire ; à Lyon2, aucune date n’a encore été fixée, a priori ce sera pas avant janvier vu les partiels + les vacances ...).

  • Le 8 décembre 2011 à 14:46, par zora la rousse

    Notons surtout qu’il n’y a aucun chiffre, à l’appui du slogan du tract : la démarche adoptée n’est pas celle-là dans ce tract.
    Et on le sent bien, que si les boursier.e.s ont des retards de perception des bourses, c’est « les enfants du peuple » qui sont touchés en premier lieu, à la louche, vu que ces bourses sont « sur critères sociaux ».

    Alors à mon avis, il y a deux questions de fond derrière :

    -  les chiffres : en cours de sociologie (qu’on n’a ni en bac techno, ni en bac général hormis ES), on nous les montre, les chiffres précis de la surreprésentation de certaines CSP (Catégories Socio-Professionnelles faites par l’INSEE - et précisément, lire « éléments pour l’histoire des nomenclatures socio-professionnelles », article de Desrosières, administrateur de l’INSEE paru dans l’ouvrage « Pour une histoire de la statistique », Ed economica/insee). Idem pour la sous représentation d’autres CSP.
    Mais les CSP, ce ne sont pas exactement des classes sociales. Ce sont des couches sociales, des catégories statistiques construites comme l’explique Desrosières (et, en ancien syndicaliste plutôt « lutte de classe », il détaille bien les choix de construction faits).

    L’argumentation chiffrée maitrisée est peut-être en effet un manque dans nos productions. Et en même temps, comment faire si le niveau de compréhension de ces chiffres est celui montré par l’auteur du « 2% d’enfants d’agriculteurs » ci-dessous ? Le savoir, c’est le pouvoir, et l’être ignorant, comme dit la chanson (« Le triomphe de l’anarchie »), « est un irrégulier » ? Plus sérieusement, on fait comment pour partager ces connaissances là déjà entre nous militant.e.s, avec ces pbs « d’illetrisme » en chiffres (faute à l’école largement) ?

    -  L’ouvriérisme. J’ai dit (exprès) « peuple », là où les camarades ont écrit « ouvriers ».
    Les caissières de supermarché, les assistantes maternelles, les infirmières, les agents d’accueil standardistes, les enquêtrices d’IPSOS, pour prendre parmi les boulots les plus dégradés voire précarisés où les femmes sont majoritaires, sont des ouvrier.e.s ?
    En termes de CSP, ce sont des employées.
    En termes de lutte de classes, je ne sais pas. Il m’a déjà été fait remarquer, par un camarade, d’un ton culpabilisateur : « tu ne portes pas de bleu de travail ». Qui parmi « nous » en porte un ?
    Et parmi les parents d’étudiant.e.s boursier.e.s, combien ?
    Bref, ouvrier « stricto sensu », et « plèbe », « prolétariat », des nuances sont à gratter dans ce pays qui a exporté sa production industrielle et transformé ses ouvriers en chômeurs et précaires parce qu’ils coûtaient encore trop cher, je crois.

    Et j’ajoute une troisième question : celle qui part de chez ses parents à 18 ans, pour fuir des violences insupportables, quelles bourses sur critères sociaux pour elle ?
    Je peux attester quant à moi, qu’à la fin des années 1990, je n’ai pas eu à me soucier du retard de paiement de mes bourses sur critères sociaux.
    En effet, enfant de fonctionnaires « classes moyennes » (pas sup, juste moyennes), j’étais censée bénéficier de leurs sous. Alors dans les faits, je n’ai eu ni leurs sous, ni les bourses : j’ai (sur)vécu sur mes revenus de mes CDD d’été, puis j’ai été « riche » lors de mes suppléances de surveillante d’externat et allocs chômage.
    Concrètement, je peux attester que le gamin ou la gamine de famille où règnent des violences patriarcales (morales et physiques, parfois très physiques), rien n’est prévu, ni revendiqué, pour lui.elle.
    D’où : je renvoie la question aux organisations. Qu’en est-il aujourd’hui concernant les bourses dans ce type de cas de figures ? Quelles revendications construire ? Pour moi, c’est trop tard : j’ai galéré, j’ai eu mes diplomes … mais pour celles et ceux pour qui c’est là et maintenant, quelles revendications ? En tant qu’anar, je mets en question le capitalisme, mais aussi la famille patriarcale et ses ravages.
    Et donc, cela doit aussi il me semble, faire partie de nos questions et revendications sur chaque axe revendicatif développé.

    Dernière chose : les bourses sur critères sociaux, l’enfant du peuple les perd s’il entreprend une thèse, car une thèse n’est pas considéré par le CROUS comme une formation. Pourtant, ce n’est pas non plus considéré comme un travail … donc l’enfant du peuple est censé.e vivre d’amour et d’eau fraîche ? Il.elle a les moyens ?
    Je dis cela avec le souvenir de cette copine qui avait eu d’excellents résultats en master, mais a abandonné en première année de thèse, parce que sans les bourses, elle n’y arrivait pas (puis il y avait aussi la distance entre « l’habitus » universitaire, et « l’habitus » populaire, qui était violente pour elle).
    Stratégiquement, le maintien des bourses sur critères sociaux lors de la thèse, cela ne devrait pas être une revendication parmi les plus dures à obtenir … et, dans une époque où l’on a -je crois- besoin de « petites victoires » pour reprendre confiance après nos défaites lors des batailles de 2009, 2010 et 2007, c’est pas rien. Puis pour les boursier.e.s, ce serait vraiment important pour les mettre un peu à égalité avec les autres à ce niveau de formation aussi : le doctorat, comme la licence, ça doit être réellement accessible aux enfants du populo !

    Merci en tout cas de ce débat animé, auquel je me permets juste, ici, d’apporter une pierre parmi d’autres.

  • Le 8 décembre 2011 à 14:44, par Alfred

    Si on reprend les statistiques données par transfert, on voit que 12% des étudiant-e-s en Licence ont une origine ouvrière.
    D’après http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATTEF02135®_id=0 , 13% des français-e-s sont ouvrier-e-s.
    Bien sûr, il suffit de regarder les statistiques des enfants des professions libérales pour que les inégalités sautent aux yeux... mais...

    ...mais il serait bon que les éléments de vocabulaire évoluent pour prendre en compte la réalité de 2012 : les ouvrier-e-s ne sont plus le fondement des classes laborieuses et exploitées (cf. les salaires moyens), tout simplement parce tous les emplois « peu qualifiés » ont été délocalisés.

    La classe populaire en 2012, ce sont les chômeurs, les précaires, les employés dits « non qualifiés » du secteur tertiaire. Les ouvriers appartiennent à la classe moyenne.

    Mettez-vous à la place d’un-e étudiant-e issue d’une famille monoparentale avec une mère précaire, étudiant-e qui lirait votre article et verrait que vous ne vous préoccupez que des enfants d’ouvrier-es-s...

  • Le 8 décembre 2011 à 12:19, par question

    Juste une question qui me tracasse.N’y a t il pas un appel intersyndicale le 13 décembre.?Pourquoi alors une manif speciale éducation le 15 ?N’est on pas tous dans la meme galère en ce moment ??Si chacun fait des manifs à part on est mal parti ! Les coupes budgetaires c’est de PARTOUT,les fermetures d’usines aussi etc....

  • Le 8 décembre 2011 à 00:41, par z

    Cher monsieur Transfert, avant de l’ouvrir pour faire son malin il est parfois bon de réfléchir aux exemple que l’on prend.
    Pour commencé, les agriculteur représente environs 1,1% de la population de plus de 15 ans en france. Si je me base sur votre chiffre, les fils et filles d’agriculteur sont donc sur représenté dans l’université. (illes devraient logiquement représenté 1.1% de la population de la fac dans votre logique)
    De plus le travail de la terre est une activité physique, au même titre que les travailleurs des usines les travailleurs de la terre son donc des ouvriers.
    Voila voila ... la prochaine fois réfléchissez avant de vomir votre haine.

  • Le 7 décembre 2011 à 23:00

    Je vais mettre les deux titres côte à côte, au cas où le clin d’oeil ne serait toujours pas évident :

    LA FAC SE FERME AUX ENFANTS D’OUVRIERS... LA FAC S’OUVRE AUX INTERETS PRIVES

    Merci d’éviter d’extrapoler. A tous les niveaux, d’ailleurs, car il ne t’aura pas échappé que ce tract n’est pas signé « FSE », et qu’il n’a pas été rédigé exclusivement par des membres de la FSE.

  • Le 7 décembre 2011 à 18:29, par transfert

    A la vue des statistiques on peut dire que la fac est fermée avant tout aux fils et filles d’agriculteurs avec environ 2% des étudiant-e-s. Par contre elle est grande ouverte aux fils et fille des professions libérales et cadre sup. pour environ 30% des étudiant-e-s. Entre deux on trouve d’autres provenances sociales mais dans ce tract comme toujours avec la FSE on ne veut nous parler que des enfants d’ouvriers. Il serait bon que certains ce mettent à jour ; le poids réel des ouvriers étant dedans comme en dehors de l’université bien différent du passé.
    Bonjour la caution idéologique !

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