« Décines ta résistance » : qui sommes nous ? quelles sont nos revendications ?

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Ces questions reviennent souvent, donc nous proposons un texte collectif pour y répondre, lu et adopté par les occupants et occupantes.

Souvent, ces questions nous sont posées : « qui êtes vous ? quelles sont vos revendications ? »

A la première, le plus simple pour y répondre, est de dire qui nous ne sommes pas : ni un collectif, ni une association, ni un groupe politique ou religieux.

Alors que voulons nous faire ?

Créer une nation des « enfants de la terre », citoyens du monde vivant de l’ici et maintenant.
Un peuple nomade qui revendiquerait le droit de vivre partout sur la planète et dont le but ultime de l’existence ne serait plus l’argent mais la liberté.

Alors qui sommes nous ?

Un groupe d’humains conscients que la société dite « capitaliste », ou « monétariste », va droit dans le mur. Un groupe d’humains conscients que chaque discours politique ne propose ni plus ni moins qu’un changement de cabine sur le Titanic, conscients que le travail n’est pas forcement participatif à la destruction de la nature et à l’aliénation de l’espèce humaine, conscients que la vie ne peut être menée que dans le seul but de l’argent et du profit.

A quoi sert l’argent ?

Au pouvoir, pour ceux qui en amassent démesurément. A se loger, se nourrir, se véhiculer, s’assurer, se chauffer, se laver, se divertir, s’éclairer, se former, pour ceux qui le gagnent difficilement. Le droit de vivre devient partout payant, il faut gagner sa vie, gagner le droit de vivre, et trop souvent on perd sa vie en passant son temps à la gagner…

Pour nous, il sert à acquérir tout ce qui ne peut être récupéré ou construit, produit et créé de nos propres mains. Autant de choses qui s’inscrivent dans notre principal mode de fonctionnement : l’autogestion. Ce qui veut dire partage des ressources, partage des décisions, partage des responsabilités, partage du réfléchir et de l’agir.

Aujourd’hui se pose un choix simple à chacune et chacun qui vivons au quotidien la société de surproduction et de surconsommation : soit mettre son potentiel au service du capitalisme pour obtenir l’argent nécessaire à régler ses besoins quotidiens ? Soit faire la liste de ces besoins et réfléchir aux moyens d’y répondre par nous-mêmes.

Dans le premier cas : le risque est grand de travailler pour des personnes, des entités, des entreprises qui détruisent la nature, les humains, et sapent le peu de lien social restant dans nos villes et campagnes.

La seconde possibilité suppose un rapport au monde, une organisation et un mode de vie différents. Substituer l’importance d’ « être » à celle de l’ « avoir », s’émanciper des lois injustes, se réapproprier les savoirs faire et les sens, le goût des choses simples.

S’il fallait parler de notre quotidien, nous dirions que nous cultivons l’art de vivre et le bon sens. Nous expérimentons les possibles et tentons de nous organiser selon nos idées, nos règles, nos intentions. Nous apprenons ensemble à vivre autrement.

S’il est une chose dont nous ne manquons pas et que nous estimons être la véritable richesse, c’est bien du « temps » !
Il reprend alors toute sa saveur, s’inscrit dans la logique des choses à entreprendre pour nourrir la réalité concrète de ce qui pousse et ce qui vit.

Parler de nous, c’est aussi dresser la liste de nos parcours individuels, de nos aptitudes et de nos savoirs faire : professionnels du spectacle, plombiers, chefs d’entreprises, intérimaires, maçons, paysans, électriciens, commerciaux, humanitaires, travailleurs sociaux, associatifs, fonctionnaires, etc.

Nous ne manquons ni de potentiels, ni de connaissances sur le monde qui nous entoure, et nous choisissons de mettre à profit ces compétences au service d’un mode de vie garantissant le respect et la responsabilité de tout acte, qu’il soit individuel ou collectif.

Il est inutile d’attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien, et ce n’est pas parce que nous ne pouvons pas tout faire en un jour que ça justifierai de ne rien faire du tout !

Se réapproprier la vie, c’est également se réapproprier les dimensions esthétiques et artistiques de nos existences, si indispensables à l’épanouissement et à la communication de chacun. Ainsi, musique, écriture, peinture, théâtre, danse, artisanat en tout genres sont des supports privilégiés de partage et d’ouverture sur le monde.

Si nous apparaissons bien souvent comme un mouvement de critique sociétale stérile, c’est que nous n’avons pas la prétention de changer le monde, mais plutôt de proposer et surtout d’expérimenter une alternative viable à la société uniformisée et destructrice que l’on nous propose, impose comme unique possibilité.

Comme si consommer toujours plus, détruire toujours plus et bétonner toujours plus était inéluctable et sans aucune alternative.

Proposer et expérimenter donc, et notamment le « prix libre », dont le principe est simple : la personne qui n’a rien ne donne rien et celle qui souhaite donner le fait à hauteur de ce qu’elle pense juste. Ce qui permet à chacun d’avoir accès aux mêmes ressources quels que soient ses moyens et de supprimer toutes discriminations liées à avoir de l’argent ou non.
Nous savons aussi qu’il existe de plus en plus de monnaies locales car nous sommes nombreux à vouloir reprendre la maîtrise de la monnaie, de nos usages. Le prix libre étant valable pour des cours de musique, de chant, de théâtre, de danse, d’artisanat, pour des apprentissages divers, des vêtements, des repas, des objets, etc.

Nous n’avons pas l’intention de changer le monde, ni de persuader que notre action est et sera meilleure qu’une autre.

Nous avons simplement l’espoir qu’on nous laisse faire sur ce chemin de cœur, d’amour et de partage qui nous semble représenter le plus l’humain.

Mais « Décines ta résistance » ce ne n’est pas que les personnes du campement, c’est aussi vous tous et toutes, avec peut-être une autre façon d’exprimer votre combat, ce qui vous touche le plus au fond de vous-mêmes... ce sont toutes les personnes du secteur, ou d’ailleurs... qui passent un moment sur le campement contre ce projet de stade faramineux du fric et du béton, pour la préservation de ce coin de nature exceptionnel sur l’Est lyonnais, de l’agriculture péri-urbaine, de ce poumon vert indispensable pour l’agglomération lyonnaise !

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