Dernière nouvelle : le TGV Lyon-Turin passera finalement par Grenoble

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Analyse et critique d’une interview du Daubé à Geneviève Fioraso où le sujet du TGV Lyon Turin est mis sur le tapis.

Mardi 8 janvier 2013

Aujourd’hui [1], le Daubé interviewait le Daubé, et un peu aussi Geneviève Fioraso, ministre à la place des autres. Toute la rédaction du torchon s’est prise en photo en plein « face-à-face » avec elle. On se doute que ça a dû être une joute verbale sans pitié... Les journalistes aiment se mettre en scène, c’est précisément ce qui fait d’eux autre chose que des journalistes.

Au programme : un « balayage de l’actualité nationale et locale ». Et locale. Et aussi locale. La nomination de Fioraso au ministère des cerveaux, l’ambiance à l’Élysée, Soitec, STmicro, le plan Nano2017... et le Lyon-Turin. Tient ? Fiofio serait-elle devenue ministre de l’industrie, ou des transports ? Non : après Bernard Soulage [2], Jacques Chiron [3] et Michel Destot [4], voilà encore une huile Grenobloise qui apporte son soutien à ce projet de LGV, qui ne passe pourtant pas du tout à Grenoble. Attention, les élus Grenoblois vont finir par en parler plus que ceux de Lyon, Chambéry et Turin réunis. Et on pourrait finir par trouver ça louche.

Voyons donc ce que nous en dit Fiofio, représentante de commerce pour le CEA au gouvernement :

- D’abord, elle commence soft, en précisant que « l’opposition au Lyon-Turin est une forme de conservatisme ». Ha oui, jusque là tout est vrai : l’opposition aux grands projets industriels vise bien à conserver des terres agricoles, des espaces naturels, des modes de vie décents basés sur le développement local. Un point pour Fiofio.

- Ensuite, ça se gâte quand elle joue la carte du développement durable, à propos du « fret, qui est bon pour notre planète ». On suppose qu’elle veut parler du transfert modal (c’est à dire transporter des marchandises sur des trains plutôt que sur des camions). Mais elle a dû être mal renseignée, y a un sous-fifre qui a oublié de lui passer la fiche qui dit que ça existe déjà, et que ça marche pas du tout. Faut pas causer des dossiers qu’on connaît pas, sinon on glisse.

- Suit l’habituel chantage à l’emploi : le projet va « faire travailler un certain nombre de personnes ». Le nombre est plutôt incertain, justement : LTF annonce 10 000 emplois sur dix ans pour l’ensemble du projet, dont 3500 pour le tunnel international au maximum du chantier. On est sympa : même avec ce chiffre très optimiste (les travaux du tunnel suisse du St-Gothard en 2009 n’ont employé que 1000 personnes en pointe), c’est un investissement de 2,4 millions d’euros par emploi créé. Un peu cher non ? Et combien d’emploi dans l’agriculture ou le tourisme ne seront pas créés dans les territoires détruits par les travaux ?

- Et puis elle lance un slogan, qui tonne comme un coup de canon : « Il faut désenclaver Grenoble ». Ha bon. Pourquoi, on a bouché la vallée du Grésivaudan ? Le Vercors et la Chartreuse ont fusionné la nuit dernière ? Désenclaver Grenoble ... pourquoi pas désenclaver Lyon, ou Paris tant qu’on y est. Ils ont d’ailleurs l’air tout coincés, les Lyonnais, dans leurs collines, faut vite faire quelque chose pour eux. En fait, dans ce cas précis, désenclaver signifie raccourcir le trajet Grenoble-Paris d’1/4 d’heure. C’est vrai que c’est fondamental, surtout pour elle qui passe ses semaines « dans des trajets TGV entre Grenoble et Paris »... À l’heure ou le pays entre en récession, il faut de bonnes infrastructures de transport à nos polichinelles d’état pour qu’ils puissent répondre à des journaleux béats.

Fioraso va même jusqu’à dire que « si on fait cet investissement et qu’on n’en profite pas pour désenclaver Grenoble, on est les rois des c... » (sic). Ha, non, pour l’instant vous n’êtes que ministre, mais vous avez de l’ambition.

Les infos sur l’opposition conservatrice en Italie : www.notav.info et en France : www.no-tav-savoie.org

Voir aussi tous les articles liés au No Tav.

Pierrette Rigaux

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