École inégalitaire : Société réactionnaire ! Appel aux lycéens et étudiants pour le 29 janvier

1238 visites

Les réformes en cours de l’éducation s’inscrivent dans une logique globale de transformation sociale et politique. Quelques éléments de réflexion dans l’optique d’une convergence des luttes à partir du 29 janvier (manifestation 10h30 manufacture des tabacs)

Textes extraits de la feuille idées noires du groupe durruti de la Coordination des Groupes anarchistes.

Ecole inégalitaire : Société réactionnaire !

Le système éducatif français est aujourd’hui
sujet à des transformations profondes à tous ses niveaux,
dont témoigne les multiples réformes en cours. De l’application
de la LRU dans les universités tendant à créer des « pôles
d’excellence » en concurrence avec des universités au financement
inférieur, à la création dans les lycées de filières spécialisées
répondant au besoin d’une entreprise en particulier ; de la
suppression des RASED dans les écoles, à la transformation du
CAPES dont découle la suppression des IUFM et donc la fin de
tout enseignement pédagogique pour les futurs enseignants, une
liste non-exhaustive permet de se rendre rapidement compte que
c’est l’ensemble du système éducatif français qui connaît des
transformations de profondeur.

Ces transformations, loin de ne toucher que la
forme, caractérisent un changement du rôle du système
public d’enseignement dans la société. L’élitisme affiché d’un
petit nombre de filières longues hautement rentables sur le marché
du travail et la création d’autre part de filières courtes en
lycée correspondant au besoin d’une entreprise en particulier
nous montrent la volonté d’aligner le système éducatif sur les
intérêts économiques. En plus d’être une
machine à perpétuer les inégalités et les statuts
sociaux hérités des parents, l’école est ici
une machine à fabriquer une main d’oeuvre
répondant exactement aux besoins
des entreprises. Dans la même
logique on transforme le mode de
fonctionnement des structures éducatives
pour les aligner sur celles des
entreprises : mise en concurrences des
structures, privatisation progressive,
influence grandissante du privé sur les
choix pédagogiques. La hiérarchisation des
matières qui en découle, avec la mise à mal dans
les filières générales des disciplines culturelles, et
des filières correspondantes dans les structures universitaires,
témoigne d’un mépris pour la culture jusqu’ici
inégalé. Elle n’a plus sa place dans le système éducatif et est
bien souvent ramenée à sa valeur économique, comme on peut
le percevoir hors du système éducatif avec la volonté de rentabiliser
le patrimoine ou les musées.

La contestation à long terme est sapée par une autre
évolution du système éducatif : l’entrée dans celle-ci d’une
obligation d’adhésion à l’autorité qui n’est pas sans rappeler
l’école du XIXe siècle : lobotomie dès le plus jeunes age à
coup d’une « marseillaise » dont les enfants sont bien en peine
de comprendre le sens, adhésion martelé à une identité nationale
nouveau fer de lance culturel des gouvernants et témoin d’une
vision rétrograde de l’histoire ramené à son statut national, propagande
forcené dans les écoles tant des multinationales que du
gouvernement à leur solde. L’intériorisation, presque inconsciente
de cette obéissance est assuré par l’implantation de caméras,
de bornes biométriques, la présence de vigiles, qui habituent
dès le plus jeune age à des structures de contrôles pourtant
dignes d’un univers carcéral. Pour ceux qui n’auraient pas bien
compris la leçon la répression féroce et les condamnations pleuvent
sur les lycéens ou les étudiants qui sortent du rang, quand
les mesures disciplinaires ne les ont pas encore exclus de système
éducatif.

L’ensemble de ces logiques découlent d’une évolution
globale de nos sociétés où l’économie dicte l’ensemble de
la vie sociale, dans un ordre inégalitaire dont l’état, par ses
mesures sécuritaires et répressives, assure la conservation,
leurs intérêts étant bien sûr les mêmes, et bien loin des nôtres.
D’où la casse du code du travail ou la disparition progressives
des services publiques dont le but n’a jamais été la rentabilité, et
que l’on cherche donc à rendre rentable à court (privatisation) ou
long terme (transformation du système éducatif) ou simplement
à faire disparaître !

Dans le monde du travail précarité et licenciement
attendent les pions formatés du système éducatif pour en
faire les larbins trop dociles d’actionnaires qui continuent de
s’enrichir quand les salariés se tuent à la tache à payer les pots
cassés de la crise économique. C’est donc un lutte globale
qu’il faut mener : travailleurs, lycéens et étudiants, à la fois
dans la rue comme lors de la grève interprofessionnelle du 29
janvier mais aussi en créant des structures de luttes et d’entraides
collectives et autogérées, afin d’organiser
l’école, l’entreprise, la vie
sociale, selon nos intérêts et non
pas ceux d’une poignée de politiciens
et d’actionnaires. Préparer
notre futur au lieu de se contenter
de se battre contre une loi, une
réforme, quand c’est l’ensemble de la
société qu’il faut changer !
Le faire avant qu’il ne soit trop tard,
avant que l’alliance pouvoir politique/
pouvoir économique ne
devienne le totalitarisme du XXIe
siècle, un totalitarisme nouveau où nos
vies, centrées sur un boulot toujours
plus ingrat aux conditions de travail inhumaines, ne
connaîtraient comme seul assouvissement que la consommation
avec le sécuritaire et la répression comme limites à nos vies
sociales et à notre expression politique et collective. Une vie,
finalement, où nous ne sommes que les pions rentables, les fourmis
qui font tourner une énorme machine capitaliste à faire des
profits.

Sur nos lieux d’études et de travail organisons des
assemblées générales, des collectifs, autogérés et démocratiques,
non pas seulement pour organiser les échéances de
mobilisation mais pour réfléchir collectivement au lycée, à
l’université, à l’entreprise que nous voulons pour le futur,
sans chefs et organisé selon nos intérêts, et pour en poser collectivement
les bases.

Sans flics, ni patrons, luttons !

JPEG - 113.3 ko

Ils nous traîtent de terroristes pour mieux nous terroriser
 !

Pour réprimer une contestation sociale qui s’organise
et s’exprime directement et en dehors des institutions
sclérosés que sont les partis politiques ou les grandes centrales
syndicales l’Etat utilise maintenant pleinement l’arsenal
legislatif des lois anti-terorristes mis en place graduellement
ces dernières années.

C’est ainsi que, ces derniers temps, les militant-e-s
Bruno, Yvan, Isa, Juan, Damien et (pour l’affaire de Tarnac)
Julien Coupat, Yldune Levy et 9 autres, se sont vues placés
sous le coup de procédures anti-terroristes et ont vécus ou
vivent encore de long mois de prisons (jusqu’à plus d’un an
pour Isa).

Leur tort ? Ne pas avoir les bonnes idées, êtres
solidaires de sans-papiers ou vouloir changer cette société
pourrie. Il n’y a jamais eu mort d’homme ou même tentative,
pas d’attentat dans les cafés ou de prise d’otages, pas d’attaque
de banques. Mais des manifestations, des tracts et des livres
écrits, des fumigènes pour se faire voir et tout au plus des
clous rouillés pour crever les pneus de voitures de flics...
Voilà ce sur quoi s’acharne la justice de l’Etat, dans le but de
nous terroriser pour que l’on ne sorte pas du rang, et, par un
battage médiatique, d’essayer de justifier une presence policière
et des lois toujours plus répressives et liberticides.
Mais face à la repression de nos luttes la solidarité
est toujours la meilleur arme (avant que poser effectivement
des bombes chez nos ennemis les bourgeois reste la seule
chose à faire...). C’est pourquoi différents collectifs de soutien
aux embastillé-e-s se sont constitués en France. Ils appellent
notamment à une manifestation nationale le 31 janvier à
Paris. A Lyon auront lieu également plusieurs activités en soutien
aux inculpés de Tarnac (et aussi aux autres).


Ni tsahal, ni hamas : Liberté en Palestine !

L’offensive israélienne contre Gaza, qui a commencée
le 27 décembre 2008, a fait plus de 1300 morts,
dont 410 enfants. Etant donnée l’ampleur et l’organisation
de cette opération militaire, nommée « Plomb Durci », nous
comprenons que ce n’est pas une simple riposte contre deux
tirs de roquette sur Israël, mais bien un plan préparé de
longue date pour exterminer ce qu’il reste de la résistance
palestinienne et d’un peuple décimé par 60 années de
guerre.

La colonisation de la Palestine a commencé en
1948, lorsque l’ONU a pris la décision de partager ce
territoire en se passant de l’avis des peuples l’occupant,
ce qui aurait été légitime et logique. Nait alors Israël, l’Etat
du peuple juif, avant poste de la politique impérialiste nord
américaine dans le Moyen Orient. Mais la superficie
offerte à cet Etat ne correspondait pas à ce que prévoyait
l’idéologie sioniste sur lequelle il a été formé. Ainsi
soutenue politiquement et militairement par les Etats-Unis,
et dernièrement, l’Union Européenne, Israël oeuvre depuis
60 ans à vider la Palestine des palestiniens. Sur les 27 000
km² où vivaient ensemble 1 269 000 arabes et 608 000 juifs
en 1946, il ne reste plus au peuple palestiniens que 6 236
km² où s’amassent 3 150 000 personnes.

Selon Israël, la guerre contre la Bande de Gaza
est un acte de légitime défense. Mais contre quoi ?
Contre un peuple qui tente de résister à la colonisation !
Contre1,5 millions de personnes qui survivent dans 360
km², sans nourriture, sans eau courante, sans éléctricité
et qui vivent dans la peur constante d’être tués lors des
bombardement réguliers !!! Lorsque des centaines de chars
et de soldats sur-armés avancent sur un peuple qui se bat
désarmé, ce n’est plus une guerre mais un rouleau compresseur
qui ne peut être arrété. Israël, encore une fois
soutenu par Sarkozy et Bush/Obama, se justifie en affirmant
que seul l’organisation politique islamiste Hamas, définie
comme terroristes par les pays du Nord, est visée. Ils tentent
criminaliser le Hamas en l’accusant de refuser l’aide
des 60 camions d’aide humanitaire qui sont bloqués aux
portes de Gaza par l’armée israélienne. Il faut cesser de
punir toute une population au nom d’une prétendue "lutte
contre le terrorisme", comme cela s’est déjà produit en
Afghanistan et en Irak.

Pourtant, nous ne cautionnons, ni ne soutenons le
Hamas qui reste un groupe d’extrème droite et islamiste
qui tente de récupérer le mouvement de résistance pour en
faire une lutte communautaire et haineuse contre le peuple
juif. Cette guerre n’est pas une guerre de religion mais celle
des palestiniens qui luttent pour leur droit à l’autodétémination
et pour vivre une vie décente.

Halte au soutien des Etats occidentaux à la
politique coloniale d’Israel ! Halte aux
fournitures d’armes et au soutien financier
à cette sale guerre coloniale ! Les
Etats occidentaux cherchent à faire oublier
leur propre politique néocoloniale et
passé antisémite, tout en soutenant
Israël dans une perspective d’appropriation
des ressources de la région,
sous le masque du « conflit de civilisation ».

PDF - 161.2 ko
idées noires fin janvier 09

P.-S.

JPEG - 24.7 ko

Groupe Durruti / Coordination des Groupes Anarchistes
- www.c-g-a.org
- www.laplumenoire.org
- groupedurruti[at]no-log.org

c/o Librairie La plume noire, 19 rue Pierre Blanc, 69001 Lyon. Tel 04 72 00 94 10
Permanences du Mercredi au Vendredi de 17h à 19h, le Samedi de 15h à 19h

Le café libertaire est ouvert, à la même adresse, tous les Vendredis soirs de 21h à 01h, entrée par l’allée.

Emission de Radio “idée noire” tous les mercredis de 20h à 21h sur le 102.2 de Radio Canut.

Groupes associés à l'article

CGA - Coordination de Groupes Anarchistes

  • La plume noire, 8 rue diderot, Lyon 1er
  • groupe-lyon (at) c-g-a.org
  • Autres infos :

    Site Web : https://www.cgalyon.ouvaton.org/

    Twitter : https://twitter.com/cgalyon1

    Fbk : https://www.facebook.com/coordinationdesgroupesanarchisteslyon

    Ouverture de la librairie La Plume Noire les mercredis de 17h à 19h et les samedis de 15h à 19h

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info

Derniers articles du groupe « CGA - Coordination de Groupes Anarchistes » :

› Tous les articles "CGA - Coordination de Groupes Anarchistes"