26e édition de l’« Appel du 18 joint » le dimanche 17 juin

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Le Collectif d’information et de recherche cannabique (CIRC) de Lyon organise, en partenariat avec l’association Principes Actifs, les Jeunes Ecologistes Lyonnais, Europe Ecologie les Verts, la Ligue des droits de l’Homme, Culture Verte, Ananda et Cie., Lion Soldjah, AIDES et FAC Verte, son rassemblement festif annuel pour réclamer une réforme de la politique en matière de cannabis.
Le dimanche 17 juin 2018 de midi à 20 h, Parc des berges, Lyon 7e. (Entrée : Rue Jonas Salk Lyon 7e, Métro B Stade de Gerland, Tram T1 Halle Tony Garnier)

Et en avant pour la 26e édition de l’« Appel du 18 joint » !

Cinquante ans après Mai 68, faut-il rappeler l’importance de battre le pavé pour revendiquer une réforme de la politique des drogues en général et du cannabis en particulier ? Pour obtenir gain de cause, il faut faire entendre haut et fort nos arguments, qui résonnent, se propagent et s’appliquent déjà ailleurs dans le monde.

Et en premier lieu, aux États-Unis, où le cannabis médical est désormais autorisé dans 29 États et l’usage récréatif dans 9 d’entre eux. Des rapports évaluent les effets de la légalisation : au Colorado et dans l’État de Washington, l’usage du cannabis récréatif stagne chez les mineurs mais augmente chez les adultes (étude Cannalex, INHESJ & OFDT) et entraînerait une baisse de la criminalité. Autres effets inattendus du cannabis légal : baisse de la consommation d’alcool, des « bitures express » et de l’usage de toutes les autres drogues ! De quoi encourager, au besoin, le Canada, qui légalise dans quelques mois. Le Territoire du Nord (Australie) prévoit de dépénaliser l’usage récréatif et la Nouvelle-Zélande va organiser un référendum. La Catalogne légalise les Cannabis social clubs, la Norvège dépénalise toutes les drogues et la Suisse va expérimenter des « projets pilotes » de légalisation du cannabis.

Mais ce sont les vertus thérapeutiques du cannabis qui lui valent un engouement et une reconnaissance légale croissantes dans de nombreux nouveaux pays : Afrique du Sud (Durban), Australie (Territoire du Nord), Géorgie, Mexique, Paraguay, Pérou, Pologne, Saint-Marin, Suède, Uruguay, et bientôt Belgique, Grèce, Inde, Lituanie, Luxembourg, Suisse, Thaïlande, Zambie... Jusqu’à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui examine le statut du cannabis selon les lois internationales et se dit en faveur de son utilisation médicale.
Selon une étude, le marché mondial du cannabis médical va croître de 8,3 Mds de $ en 2017 à 28 Mds de $ en 2024, sous l’effet conjugué d’une demande explosive, d’une légitimation accrue des effets thérapeutiques et d’une recherche & développement (R&D) en hausse.

Qu’en est-il en France ?

La légalisation globale du cannabis est défendue par diverses initiatives : le député Joaquim Pueyo (Nouvelle Gauche) veut l’expérimenter dans l’Orne ; Me Caballero, le Pr. Benyamina et Génération Libre en démontrent la nécessité dans un rapport, tout comme cinq médecins (dont Lowenstein et Kouchner), dans le livre Toxic, et le syndicat France Police prône même la légalisation de toutes les drogues ! Mais on en est loin : la seule innovation législative, c’est l’instauration d’une amende forfaitaire délictuelle (300 € max.) par la ministre de la Justice, suite au rapport parlementaire Reda (LR) et Pouillat (LREM). Mesure qui vise à sanctionner l’usager de manière « certaine et rapide », à soulager police et justice, à axer la lutte contre le trafic et à financer les « consultations jeunes consommateurs »... Ou comment faciliter la répression par une procédure plus expéditive et toujours aussi discriminatoire envers les jeunes et minorités ethniques, surreprésentées dans les interpellations... et les prisons.

Autre effet pervers de la prohibition toujours vivace : l’insécurité liée au trafic (ex. à Marseille : policiers menacés par des dealers, réglements de compte sanglants). Réactions stupéfiantes du président Macron : il se plaint des effets — « des trafics qui conduisent aux pires des crimes » — tout en chérissant leur cause, la prohibition (il s’affirme contre la légalisation du cannabis)... Et il reconnaît qu’ « on a perdu la bataille du trafic dans de nombreuses cités » mais annonce un nouveau plan de lutte pour juillet... « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » (A. Einstein). Selon l’INSEE, le trafic de drogues génère chaque année près de 3 Mds d’€ (dont 1 Md pour le cannabis).

Mais comme à l’international, la multiplication des initiatives en faveur du cannabis thérapeutique montre combien le sujet est devenu incontournable : Eric Correia, président (PS) du Grand Guéret et infirmier anesthésiste, sensibilisé par ses patients, juge « scandaleux qu’[ils] soi[en]t dans l’illégalité pour se soigner » et demande à l’État l’autorisation d’installer « une filière de production encadrée de cannabis thérapeutique » dans la Creuse. Une patiente saisit le comité d’éthique de la Ligue contre le cancer pour dénoncer le caractère « inéthique » de l’interdiction du cannabis médical qui lui fait courir des risques, même juridiques. Le député et neurologue Olivier Veran (LREM, Isère) organise à l’Assemblée nationale une audition d’experts, autorités sanitaires et patients à propos du cannabis médical. Enfin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, reconnaît que la France « a pris du retard » et demande « un état des connaissances sur le sujet, parce qu’il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes. »

Il est temps, en effet. Car un nouveau phénomène se développe dans une « zone grise légale » exploitée par des marchands : la vente de cannabis et d’articles à forte teneur en cannabidiol (CBD) et à taux légal de THC (moins de 0,2 %). Besançon, Mandelieu, Béthune... les boutiques se multiplient et les clients affluent. Non psychotrope, le CBD est paré de nombreuses vertus thérapeutiques, mais rappelons qu’il en possède surtout en synergie avec du THC à taux équivalent. Taxes pour CBD légal, amendes pour THC illégal ? Et quelle reconnaissance pour les modes d’usage plus sains (gélules, vaporisation, teintures...), les techniques d’extraction (BHO, budder, rosin tech...) ? L’incohérence et l’arbitraire règnent. Des clarifications législatives s’imposent car, de fait, les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des enjeux, et ce n’est pas avec l’amende forfaitaire qu’ils le seront !
« Je souhaite une évaluation complète de tous les textes importants (...) et même qu’on évalue l’utilité des lois plus anciennes afin d’ouvrir la possibilité d’abroger celles qui auraient par le passé été trop vite adoptées », déclarait Macron devant le Congrès (juillet 2017).

Ah, chiche !

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Le dimanche 17 juin 2018 de midi à 20 h, Parc des berges, Lyon 7e. (Entrée : Rue Jonas Salk Lyon 7e, Métro B Stade de Gerland, Tram T1 Halle Tony Garnier)
Musical entertainment by Bredda Soundsystem & Family, Blaze up Sound, Highly Seen.
Buvette, stands d’information, prise de parole à 16 h 30

P.-S.

En France, les usagers de cannabis et tous les citoyens indignés par l’absurdité criminelle de la prohibition sont invités à se rassembler à l’occasion de l’Appel du 18 joint le dimanche 17 juin de midi à 20 h et à soutenir la campagne “Support, don’t punish” http://supportdontpunish.org/fr/ (“Soutenez, ne punissez pas”), le 26 juin, et à signer la pétition : « Cannabis : L’amende ne changera rien, il faut réguler d’urgence ! »
Contacts Circ : 06-11-53-10-07 - circ-lyon@no-log.org

dimanche 17 juin 2018

26e édition de l’« Appel du 18 joint »

12h00 - 20h00
Parc des berges 69007

(Entrée : Rue Jonas Salk Lyon 7e, Métro B Stade de Gerland, Tram T1 Halle Tony Garnier)

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