État d’urgence : État de guerre et racisme d’État

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Petit texte anonyme trouvé au rassemblement contre l’état d’urgence, ce 17 novembre devant la préfecture du Rhône

L’État d’urgence prolongé pour trois mois par l’actuel gouvernement donne d’avantage de pouvoir aux flics et plus de latitude aux instances judiciaires dans leur travail de maintien de l’ordre et de contrôle des pauvres qui se montreraient trop indociles. Après le renforcement continu de l’arsenal policier, il faut bien définir un cadre juridique qui permette de s’en servir. Et évidemment cela tombe au moment où nous sommes confronté-es à une offensive sociale sans précédent, entre la généralisation de l’emploi précaire, le démontage de pans entiers des systèmes de redistribution et de protection sociale (sécu, retraites, réforme de l’I.S.F...) ou le flicage des chômeurs-euses.

L’inégalité et l’exclusion se développent, les conditions de vie se dégradent pour la majorité de la population, et la seule réponse de l’État, c’est la matraque et une gestion coloniale de l’ordre public : rafle et déportation des sans-papiers déjà soumis aux formes les plus dures d’exploitation économique, expulsion des pauvres qui auraient réussi à se trouver un toit en dépit du sacro-saint principe de propriété privée, harcèlement policier des populations déjà reléguées aux marges du système économique et social...

Face à un ordre républicain qui ne signifie que le contrôle et l’exploitation, l’émeute définit les conditions d’un affrontement direct avec l’État, une fête offensive qui arrache à la tristesse et à l’humiliation ordinaires. Dès lors, refuser l’état d’urgence et ses logiques implique de définir des formes de solidarité concrète avec les émeutier-ères :

  • soutien juridique et financier aux personnes arrêtées et incarcérées (les comparutions immédiates se multiplient, les condamnations, même sans preuve, à des peines de prisons ferme tombent quasi systématiquement, la double-peine est rétablie pour les sauvageon-nes : l’état d’urgence justifie aussi une justice d’exception).
  • un travail de contre-information face aux analyses qui veulent réduire une insurrection populaire à une « guerre ethnique » ou à une « affaire de bandes mafieuses ».
  • une solidarité en actes, ce que les média bourgeois appellent la contagion, pour étendre la situation insurrectionnelle à tous nos lieux de vie et de travail.

L’état d’urgence officialise une situation de guerre sociale : reste à mettre en place les tactiques collectives pour y prendre part efficacement.

Pas de justice, pas de paix !

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