État de la répression à Lyon au soir du mardi 19 octobre

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À Lyon, 75 interpellations selon la préfecture en fin de soirée (les premières ont eu lieu tôt le matin devant les lycées, les dernières vers 19h dans le centre-ville). Ce qui porte le nombre de personnes arrêtées à 135 si on prend en compte les journées de jeudi et vendredi. Du jamais vu sur Lyon...

Selon les hôpitaux, au moins 8 blessés du coté des manifestants (certains assez gravement), beaucoup plus selon les différents témoignages : un mec aurait pris une balle de flashball dans l’œil (qu’il va peut-être perdre), un autre aurait eu le crane défoncé à coup de matraque, un troisième se serait pris un tir de flashball dans la mâchoire, etc. On ne compte plus les gazages et les coups de tonfas donnés à l’occasion des charges successives et des arrestations. Par endroits, quand les flics sont suffisamment nombreux et se sentent assez forts, on assiste à des chasses à l’homme : les jeunes en survet-baskets et ceux un peu masqués se font courser dans les rues.

Pour ce qui concerne les garde-à-vue, un gamin de 13 ans est toujours enfermé depuis lundi. Accusé de violences volontaires sur agents et de jets de projectiles, son arrestation a été extrêmement violente (plusieurs témoins le confirment). Il passe mercredi 20 octobre devant un juge pour enfant.

Un lycéen de 17 ans a fait une trentaine d’heures de gardav’, pendant laquelle les flics lui ont fait avouer à coups de claques dans la gueule qu’il avait lancé des pierres sur les policiers. Lors de son arrestation, il a été plaqué violemment au sol. Quatre points de suture au visage.
Ce ne sont que deux exemples parmi une multitude d’autres...

Pour que le mouvement continue et qu’il s’amplifie, il faut, entre autres, ne pas laisser tomber tous les gens qui se font chopper, tous ceux qui vont prochainement avoir des procès. Pour cela, les témoignages sont primordiaux. Il est nécessaire de prendre contact avec la Caisse de Solidarité pour organiser les défenses (caissedesolidarite@riseup.net et 06.43.08.50.32). Il est nécessaire aussi de récolter de la thune : dons ou prélèvement automatique.

Autre info pratique : malgré ce que peuvent dire des avocats inexpérimentés, il faut pratiquement toujours nier ce dont les flics vous accusent. Dès que vous avouez, vous ne pouvez plus revenir sur vos déclarations. Les dossiers que montent les flics sont basés sur les seuls éléments à charge qu’ils récoltent et construisent. En ne reconnaissant rien, on risque peut-être de longues garde-à-vue mais on facilite ainsi le travail de la défense juridique.

Enfin, pour Claire*, le parquet fait appel de sa condamnation – lundi, elle s’était pris 2 mois avec suris, 400 euros d’amende et 1000 euros d’amende avec sursis pour avoir dégradé un panneau de pub JC-Decaux et fourni une fausse identité en garde à vue. Condamnation trop clémente a donc estimé le parquet.

Il en est de même pour l’étudiant en art du spectacle condamné à 3 mois avec sursis pour outrage et violences sur agent (un sac de feuilles mortes jeté sur un flic, ce qu’il a toujours nié). L’autre étudiant, Frédéric, est, quant à lui, toujours maintenu en détention à Corbas dans l’attente de son procès le 5 novembre. Pour lui écrire, prendre contact avec la Caisse de Solidarité.

Du coté des manifestants, il y a une belle solidarité qui se met en place. Par exemple, ce matin à Bellecour, une arrestation de bacqueux a été empêché, et les condés sont repartis sous une pluie de caillasses.

* Les prénoms ont été changés.

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Caisse de Solidarité - Témoins

  • Tel : 06.43.08.50.32
  • 91 rue Montesquieu 69007 Lyon
  • caissedesolidarite /at/ riseup.net
  • Autres infos : Permanence les 1ers jeudis du mois à 19h à la Luttine, 91 rue Montesquieu (Lyon 7eme) Possibilité de permanence en mixité choisie à 18h30, les 1ers jeudis du mois à la Luttine, 91 rue Montesquieu (Lyon 7eme). Pour les dons : -par chèque à l’ordre de Témoins-Caisse de Solidarité à envoyer au 91 rue Montesquieu 69007 Lyon -via le site helloasso : https://www.helloasso.com/associations/temoins-des-acteurs-en-mouvement/formulaires/2 La caisse de solidarité est membre du réseau RAJCOL https://rajcollective.noblogs.org/

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  • Le 27 octobre 2010 à 22:41, par NAMYOUÏSSE

    Témoigner est bien joli,
    mais probablement inutile, si on veut éviter que le fait se banalise, à Lyon ou ailleurs...

    Porter plainte ?

    Voir Code pénal (Cf. LégiFrance)

    Version consolidée au 13 octobre 2010
    • Partie législative
    o LIVRE IV : Des crimes et délits contre la nation, l’Etat et la paix publique.
    TITRE III : Des atteintes à l’autorité de l’Etat.
    CHAPITRE Ier : Des atteintes à la paix publique.


    Section 1 : Des entraves à l’exercice des libertés d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation.
    Article 431-1 En savoir plus sur cet article...
    Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
    Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende.
    Le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations au sens du présent code, l’exercice d’une des libertés visées à l’alinéa précédent est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
    Article 431-2 En savoir plus sur cet article...
    Les personnes physiques coupables de l’une des infractions prévues par l’article 431-1 encourent également les peines complémentaires suivantes :
    1° L’interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités prévues par l’article 131-26 ;
    2° L’interdiction, suivant les modalités prévues par l’article 131-27, d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise ;
    3° L’interdiction de détenir ou de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme soumise à autorisation.

    Il faut agir !
    Laissons le baratin aux politiques et autres publicitaires...

    I. NAMYOUÏSSE

  • Le 22 octobre 2010 à 17:50, par la bavouille

    en effet j’ai bien pris un coup de flashball mais c’est dans la joue au niveau de la machoire supérieur, 3 points de suture .... ils m’ont eu !!! mais j’ai eu beaucoup de chance !!
    hasta la victoria

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