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Les mirages électoraux se sont définitivement dissipés. De la rupture annoncée par le gouvernement, il ne reste que les traditionnelles grosses ficelles pour passer à la hussarde une série de mesures toutes plus anti- sociales les unes que les autres, profitant d’une période peu propice aux luttes. Cependant, fort de sa nouvelle légitimité le rouleau compresseur libéral en profite pour accélérer le rythme de la démolition sociale.

La vague de mesures prises par le gouvernement cet été ne constitue pas comme il le prétend une série de réponses pragmatiques à des problèmes concrets. Il bâtit au contraire un ensemble cohérent et idéologique qui renforce les inégalités et fait de la précarité un instrument privilégié du mode de gestion capitaliste.

Aux patrons les cadeaux fiscaux, aux salariés le trou de la sécu.

A commencer par le paquet fiscal en faveur des plus fortunés qui limite désormais à 50% les prélèvements sur les revenus soumis à l’ISF. Les capitalistes pourront aussi réduire les charges de leurs entreprises, le nombre d’heures défiscalisées pouvant atteindre 25% du temps de travail pour les salariés au lieu du précédent plafond fixé à 10%. Au total, selon le gouvernement, le festin des capitalistes devrait coûter entre 10 et 11 milliards d’euros en 2008 (prévision basse).

Une fois de plus ce sont les salariés qui devront payer la facture. Les cadeaux faits aux patrons alimentent les déficits sociaux qu’il nous faudra combler par la TVA (anti) sociale et la franchise médicale. La suppression de 22700 fonctionnaires s’inscrit également dans cette logique d’économies sur le dos des services publics. Pendant ce temps la situation au travail ne cesse de se détériorer, le recours au service minimum dans les transports remet en cause un droit de grève déjà fragilisé. La souffrance au travail, du fait des pressions constantes à la productivité, de la flexibilité, de l’intensification des rythmes, de la mise en concurrence exacerbée, sacrifie des individus et bousille l’existence des autres ( suicides et accidents du travail en hausse).

Pas d’embellie à l’horizon.

Ces sacrifices n’amélioreront pas la situation de l’emploi car la mise en quartiers du code du travail encourage les entreprises à licencier quitte à réembaucher dans des conditions qui leur sont encore plus favorables. Rien ne semble pouvoir freiner des vagues de licenciement massives, annoncées chez Airbus (plus de 10000), Peugeot (4800, 7000 l’an dernier), Alcatel (12000, à l’occasion de sa fusion avec Lucent).

Le tableau risque de se noircir encore dans les mois à venir : la ministre de l’emploi est ainsi chargée par lettre de mission, de supprimer la dispense de recherche d’emploi pour les seniors. Il lui est aussi demandé de favoriser la création de 2000 PME, structures beaucoup plus favorables au patronat, au niveau des salaires, des charges et de la représentation syndicales notamment. 2008 devrait également voir la mise à mal des régimes spéciaux des retraites et sans doute un nouvel allongement de la durée de cotisation.

Alors qu’il a en ligne de mire l’abolition du code du travail et la suppression des garanties salariales F. Fillon évoque « la sécurisation du parcours professionnel » et le contrat unique. Il ne s’agit évidement pas d’un retour au CDI mais plutôt d’un nouveau contrat précaire au service des capitalistes ou pire d’un contrat précaire généralisé.
Il faudra de toute façon qu’il puisse faire renoncer les patrons au large panel de possibilités dont ils disposent déjà. Cela ne se fera que pour accentuer l’esclavage salarié.


Organisons l’alternative sociale.

Une nouvelle fois la mobilisation s’annonce difficile et la nécessaire riposte globale difficile à construire. Les syndicats officiels, convoqués, sont sommés de négocier par le gouvernement. Mis en concurrence dans la cogestion et une fois de plus divisés, ils ne semblent pas vouloir d’une mobilisation si ce n’est l’avant-veille des élections municipales. Les nouvelles règles sur la représentativité syndicale : le renforcement du « critère électoral » les soumettront un peu plus au bon vouloir patronal.

Seules le développement de luttes autonomes, solidaires interprofessionnelles et offensives peuvent permettre au mouvement social de sortir la tête de l’eau. Au mois de juin les salariés d’Alcatel se sont invités à l’assemblée des actionnaires. Chez Airbus les bureaucraties syndicales ont eu du mal à contrôler un mouvement de grève sur plusieurs cites. Nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience du décalage entre le sort qui nous est réservé et les gains colossaux des capitalistes. N’attendons rien des urnes gérons la société nous même !

extrait de l’égalité économique et sociale, feuille locale des groupes lyonnais de la CGA, numéro de septembre 2007.

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