Jubilé, l’esclavage, la crise et le capitalisme

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Oyé , oyé braves gens le capitalisme nous sauvera tous, la preuve en Angleterre et la politique gouvernementale du workfare (coût du travail ? ) , doux euphémisme pour le retour à l’esclavage.

La gerbe m’étreint, me tenaille, me noue l’estomac.

A grand coup de million de livres d’argent public, l’Angleterre célèbre le jubilé de la reine Élisabeth II aka la vioque aux hideux galurins, relent nauséeux d’une institution décadente, vestige putride d’une aristocratie anachronique.
Cette obscène démonstration du culte d’une vieille toquée à l’accoutrement ridicule me laisse sans voix, ébaubie devant tant de vacuité.

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la vioque aux hideux galurins

Son pouvoir bien réel assis sur la naissance est tellement désué qu’il en est ridicule.
La crise capitaliste a pourtant frappé sa majesté, sa rente annuelle passant de 32.1 millions de livres (35 millions d’€ à la louche) une baisse énorme de 5%, , sacrifice indispensable qu’elle subit avec dignité. Mais sans doute lui fileront-ils un yacht en cadeau pour son jubilé ( 72 millions de livres à peu près ) pour remplacer le vieux, faut pas déconner non plus avec les symboles.

Bref le pays du brouillard et du pigs, le berceau de la culture punk, célèbre le soixantenaire de la représentante d’un régime obsolète basé sur l’inégalité de naissance, tout un programme.
Émerveillez-vous les gueux et gueuses de ce spectacle que l’on vous donne, payé par vos impôts. Quittez vos écrans et ouvrez grands vos mirettes, tenez-vous bouches béantes, bave au coin des lèvres, émerveillé par cet aréopage constipé et méprisant.

La gerbe m’étreint, me tenaille, me noue l’estomac.

Certes les anglais expriment une certaine tendresse pour cette grand mère sacrée par l’ombilic mais cette tendresse ne leur est guère rendue.
Preuve en est le sort réservé par le gouvernement anglais aux mal nés, aux laissés pour compte, aux va-nu-pieds, aux populos et autres nécessiteux :
l’esclavage .
Le Guardian révèle dans un article le traitement humiliant d’une entreprise chargée de la sécurité du jubilé à l’encontre d’une trentaine de chômeurs « employés » sans rémunération, hébergés sous les ponts de Londres après des journées de 14 h de taf au pays du crachin, un récit digne du 19e siècle. Cet esclavagisme justifié par l’entreprise comme un test en vue d’acquérir une expérience professionnelle pour les jeux olympiques, un bizutage dirons les plus optimistes hein ! 12 millions pour pour voir passer des bateaux royaux et pas un penny pour la paie des agents de sécurité, priorité, priorité quand tu nous tiens.

Réponse laconique du 10 downing street : c’est un cas particulier, il s’agit d’un incident isolé et l’entreprise a présenté ses excuses.
Mais nulle raison pour le premier sinistre de pousser des cris d’orfraies, de s’offusquer, de dénoncer ce comportement d’un autre age, c’est l’application concrète et logique de son programme : permettre aux nécessiteux de trouver un emploi, un taf, une occupation quoi, on va pas les payer en plus pour les occuper. Ceux-ci n’ayant pas la chance de l’obtenir à la naissance avec les rémunérations sonnantes et trébuchantes qu’y vont avec, faut bien qu’ils prouvent leur capacité à supporter l’infamie du travail.
Le gouvernement permet aux entreprises de disposer ainsi d’une cohorte de désespérés, sacrifiés par la crise capitaliste, argument implacable pour remettre au gout du jour un vieux concept au sein des pays dits civilisés : l’esclavage, faire trimer les chômeurs pour que dalle, un service gratuit avant achat en quelque sorte, pas définitif hein, va pas rêver non plus malheureux, avant de signer un bon contrat précaire pour les plus chanceux.

La gerbe m’étreint, me tenaille, me noue l’estomac.

Pour sortir de cette crise du capitalisme, allons jusqu’au bout de cette idéologie absurde. Les nostalgiques de l’âge d’or se frottent les mains déjà devant l’aubaine puisqu’on ne peut plus payer et les salariés et les actionnaires, retour à la servitude pour les premiers. Les travailleurs ont l’habitude de se serrer la ceinture, les pauvres sont rodés , quand les bénéfices remplissent les caisses, on économise sur leur dos et quand le système capitaliste part en couille ce sont eux qui raquent.

C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, on ne va pas pousser jusqu’à appeler ça de l’esclavage, on pourrait aller jusqu’au camp de travail, ça s’est vu déjà, ah nan c’est connoté mince alors , un programme pour le travail alors comme quoi ils se bougent au gouvernement puisqu’ils ont un programme , ça passera mieux.
Mais c’est vrai, j’oubliais, la compétitivité, les agents de sécurité chinois vs agents de sécurité anglais, faut pas oublier la compétitivité des pauvres entre eux.
Si l’exploitation capitalisme et libérale néocon était une discipline olympique le chômeur anglais vient de gagner la médaille d’or du triathlon : le plus compétitif (hébergé sous les ponts, le travailleur chinois, logé en dortoir, s’arrache les cheveux, vert de rage), le moins onéreux (gratos, avec accord gouvernemental pas mal pour un pays dit démocratique et développé) et le plus discret (on lui a collé la peur au ventre avec la sanction aux allocs ).

Ca y est j’ai gerbé.

N.

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