Valérie Pécresse vient de dévoiler les modifications du statut des enseignants chercheurs (décret n° 84-431 du 6 juin 1984) qu’elle souhaite réaliser. Après plus de 10 ans de commissions (rapports Espéret et Belloc) qui préconisaient toutes la fusion des métiers de chercheurs et d’enseignants chercheurs, Valérie Pécresse se propose d’opérer ce bouleversement du paysage universitaire et de la recherche.

La modulation de service est enfin affirmée, un enseignant-chercheur pourra dorénavant faire plus de 192 heures équivalent TD par an si son activité de recherche ne répond pas aux nouveaux critères d’évaluation, principalement bibliométriques. Les activités de recherche ne seront réservées qu’à une « élite » autorisée à enseigner moins et à partir en délégation pendant une durée de 5 ans, renouvelable. Cette modulation de service sera décidée par le président de l’université et son conseil d’administration. Ils prendront leurs décisions, c’est à-dire attribueront leurs punitions, en regard d’une évaluation de l’activité d’enseignement et de recherche imposée par le Conseil National des Universités. Les instances locales se verront également attribuer la gestion des ressources humaines, le pouvoir de titularisation et
d’avancement des carrières.

Pures déclinaisons de la LRU, ces modifications de statut attribuent les pleins pouvoirs aux instances universitaires locales et non collégiales.

Avec le démantèlement parallèle du CNRS, elles entérinent la suppression des postes de chercheur. Elles renforcent le discours élitiste et la vision dégradante de l’enseignement. L’enseignement est vu comme une véritable punition : un mauvais chercheur fera davantage d’enseignement, « l’excellence » fera de la recherche ! Ceci aura des conséquences négatives sur la qualité de l’enseignement offert aux étudiant(e)s : les cours seront donnés par des profs détachés de la recherche, surchargés de cours et tâches administratives et qui se sentent punis d’être de mauvais chercheurs.

La CNT FTE appelle tous les étudiants et personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche à rejoindre et amplifier les mobilisations en cours (IUT en lutte, rassemblements et occupations dans la recherche, etc.).

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