Ce texte constitue une version, modifiée et augmentée, d’un article écrit pour des militants britanniques et néerlandais. Il se concentre seulement sur les meurtres antisémites de Toulouse et n’aborde pas les autres motivations politiques ou éventuellement religieuses de Mohamed Merah car il est bien trop tôt pour le faire sérieusement.
5. « Le racisme nourrit le terrorisme. Cette tragédie est le fruit amer de la politique intérieure et étrangère française. Merah a affirmé qu’il a commis ses meurtres pour venger la mort d’enfants palestiniens, et contre l’interdiction du port du foulard dans les écoles, ainsi que contre le rôle de la France dans l’occupation de l’Afghanistan » (Socialist Worker, le journal du SWP britannique, 24 mars 2012). Bien que les enfants français juifs assassinés par Mohamed Merah n’aient aucune responsabilité dans les crimes ou les décisions politiques cités ci-dessus, ces trotskystes britanniques réalisent le sinistre exploit, dans ces deux phrases, d’illustrer de façon abjecte l’incapacité de nombreux groupes d’extrême gauche ou anarchistes de faire face à l’antisémitisme aujourd’hui. Et ces « révolutionnaires » ne réalisent même pas que le lien « logique » qu’ils établissent entre les enfants juifs de Toulouse et la Palestine est exactement le même que celui établi par les « sionistes » qu’ils dénoncent sans arrêt. Les politiciens israéliens déclarent que tous les enfants juifs pourraient être protégés s’ils vivaient en Israël, et les « antisionistes » (comme ceux du SWP) expliquent que les enfants juifs peuvent être « logiquement » tenus pour responsable des actes de l’État israélien. Quelle est la différence entre ces deux positions ?
En outre, quand un groupe « révolutionnaire » prend au sérieux les explications « politiques » d’un meurtrier fasciste, on doit se poser des questions sur son sens critique et son degré d’intelligence ... Il est difficile d’aller plus loin dans la déshumanisation des victimes juives et dans la négation de l’antisémitisme.
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