Le 28 juin dernier, c’est avec force citations du règlement intérieur, que notre camarade, Sophie, avait été menacée et mise sous pression, pour une simple diffusion du tract-communiqué de presse qui rendait compte de l’annulation des arrêtés tirannesques qui lui interdisaient tout accès à Lyon 2 depuis 2,5 ans.
Après mur examen de ce réglement, la tête froide, il s’est avéré avoir été utilisé de façon totalement abusive à son encontre.
Pis ! On pouvait en réalité s’appuyer dessus pour exiger le respect des droits syndicaux et de certaines libertés étudiantes.
Aussitôt dit, aussitôt fait : une affiche à texte, humoristique et signée d’un redouté et mystérieux « syndicat des dangereux éléments extérieurs de Lyon 2 », fut confectionné.
Comme le texte tout seul ça peut être chiant, l’affichette a été aussitôt accompagnée d’une deuxième affichette, à dessin, sur le thème « guignol et les mandarins » (que tu viens de voir en entrant dans le présent article).
Avant de passer à la suite du présent récit, lecteur, lectrice, on te conseille vivement d’aller voir tout ça (eh oui, comme on est sur internet, y’a des liens hypertexte dans le texte). En cliquant sur l’icône, là. Tu ne regretteras pas le détour, promis, juré :
Maintenant que tu as vu le matos, bref, lu notre présentation, passons à l’action.
Sacs poubelle, scotch, affichettes, et, bien sûr, appareil photo et…la carte de visite de l’assistante du président, comportant le numéro de ligne directe ad hoc, soigneusement conservée depuis 2010 par Sophie, en poche, nous voilà paré.e.s.
Viens faire le tour des panneaux, en images, avec les 5 membres, sympathisant.e.s, futur.e.s membres, et associé.e.s, du syndicat des dangereux éléments extérieurs de Lyon 2 qui agirent avec ferveur, gaieté et détermination ce matin-là (on précise que si les visages sur les photos sont floutés, ce n’est point par lâcheté ou parce qu’on aurait des vilaines choses à se reprocher, mais parce qu’on ne prétend pas à une célébrité individuelle, surtout en des temps où les ratonnades fascistes menacent tout.e un.e chacun.e de nous) :
Une fois notre sac poubelle bien rempli, nous nous rendons au pied du bâtiment erato, un nom latin comme y’en a tant à Lyon 2 quais. C’est le bâtiment où se trouve la présidence. Et nous joignons, par téléphone, l’assistante du président, afin de lui expliquer la – dramatique - situation :
« Bonjour Madame l’assistante du président, Sophie Perrin à l’appareil.
Je vous appelle parce qu’on est plusieurs personnes, et on a constaté qu’il y avait un certain nombre d’affiches qui n’avaient pas lieu d’être à l’université selon le règlement intérieur, donc on a fait un petit peu le nettoyage, et on voulait savoir où est-ce qu’il fallait mettre euh…ce qu’on a nettoyé - en l’occurrence des affiches commerciales, publicitaires, etc. Et puis on a aussi un problème et une question, parce qu’on a appliqué le règlement je dirais de manière souple, parce que par exemple il y a des petites annonces pour des colocations d’apparts, des cours de soutien, etc, qui sont, a priori, du commercial et du publicitaire, mais on a estimé que les étudiants en avaient besoin donc on les a laissées en place ».
L’assistante du président, d’abord un peu surprise, propose de descendre dans dix minutes nous rencontrer, accompagnée d’un agent de sécurité.
Dix minutes plus tard, voilà qui est chose faite. Autour du sac poubelle grand format bien rempli, il sera dit à l’assistante du président que :
« on veut bien discuter des choses qui sont dans le règlement intérieur, mais ces affiches-là (commerciales et publicitaires), n’ont pas été arrachées par l’université.
Voici, par écrit, les motivations de notre action, avec les articles du règlement intérieur ad hoc cités (communication de l’affichette à texte) : on estime que le règlement intérieur doit être appliqué de manière impartiale, c’est à dire que les affiches syndicales, dès lors qu’elles sont signées de syndicats, n’ont pas à être…embêtées…y compris quand il s’agit de cas individuels défendus par ces syndicats (comme par exemple le cas de Sophie), et que par contre effectivement, dans le règlement intérieur, tout ce qui est dit, c’est « les affiches doivent être d’origine syndicale ou culturelle », et « les affiches commerciales ou publicitaires sont strictement interdites »…or, y’en a de partout. »
Le problème spécifique des affiches intéressant directement les étudiants (pour des colocations, des cours de soutien, des bricoles comme ça), qui empiètent fortement sur les panneaux d’affichage syndical et culturel, faute d’espace dédié, et que les gens doivent rechercher dans toute la fac vu leur dispersion de ce fait, sera également posé.
On conclut :
« on espère que la liberté syndicale et étudiante sera respectée dorénavant dans cette université…et dans ce campus plus précisément, parce que c’est bien sur les quais qu’il y a ce problème disons…de mauvaises relations avec certains acteurs de l’université, sur certains tracts de certains syndicats »
L’assistante du président s’engage à faire remonter nos remarques au président, et, sous nos yeux, le sac poubelle bien rempli disparaît, emporté par notre interlocutrice et son accompagnateur en uniforme.
Mais on ne va pas s’en tenir là : l’après midi, comme il y a quinze jours, il y a Conseil d’Administration de l’université.
On va donc passer aux travaux pratiques, en diffusant, cette fois-ci collectivement, le tract diffé par Sophie seule il y a quinze jours, aux membres du CA.
(Suspense : ceci vous sera raconté très bientôt…dans un très prochain article)
Signé : Le syndicat des dangereux éléments extérieurs de Lyon 2 (réseau d’étudiant.e.s et ancien.ne.s étudiant.e.s de Lyon 2, ainsi baptisé sous la présidence Tiran, en 2010-2011, et se caractérisant avant tout par leur participation opiniâtre aux luttes contre le CPE, contre la LRU, pour la défense du service public universitaire, et contre l’élitisme à deux balles qui pourrit l’ambiance d’aujourd’hui)
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info