Décrochage lundi 4 juin à partir de 20H.
Avec DanceHall Club 102.2 (DJset old school reggae) et Oblique Penché (DJ set électro des forêts) + impression de stickers (live sérigraphie)

Cette exposition présentée par le Cri de l’Encre comprend une vingtaine d’affiches dont la plupart sont sérigraphiées. Les affiches ont toutes été réalisées à Lyon entre 1970 et 1990 par des collectifs dans lesquels chacun était libre d’entrer, de discuter, d’imprimer, de participer à la lutte de son cœur, puis de partir. Elles proviennent de trois ateliers situés dans les pentes de la Croix Rousse fonctionnant tous sur un mode participatif et libertaire, dans lesquels ceux qui connaissaient la technique de la sérigraphie ou de l’offset formaient les autres.

Allez, un peu d’histoire Xroussienne…

Le premier de ces trois ateliers, celui qui a plus ou moins initié les autres est né en 1974. Il s’agit du Comité Populaire de la Croix Rousse. Ce collectif fut un regroupement des habitants contre la rénovation de la Montée de la Grande Côte, rénovation qui entrainerait (a entrainé bien des années plus tard) une forte hausse des loyers. De ce collectif est né la célèbre affiche « La Croix Rousse n’est pas à vendre » ainsi que « le journal de la Croix rousse », journal qui a connu 22 numéros en quatre ans et qui était vendu à la criée sur les marchés.

L’Atelier de la Coordination Libertaire s’est occupé, lui, de propagande libertaire et a imprimé nombre d’affiches promouvant la démilitarisation, la lutte anarchiste, les squats et autres idées pas vraiment bienséantes.

Puis, en 1977 est né le Collectif Utilitaire Lyonnais qui regroupe les préoccupations des deux collectifs précédents en s’occupant et de luttes locales croix-roussiennes et de propagande libertaire. Une grande quantité d’affiches fut produite au sein de ce collectif qui est resté actif jusqu’en 1990.

La fonction première de ces affiches, qu’elles soient dégoulinantes d’encre et faites dans l’urgence ou imprimées proprement en quadrichromie était de toucher la sensibilité du public. Toutes, avant d’être déposées dans des cadres au Lavoir Public, ont orné sauvagement les murs de Lyon et interpelé les individus passant par là en leur contant les luttes de leurs auteurs.

L’exposition de ces affiches, réalisées par des artistes amateurs et anonymes dont Papy a toujours fait partie est un hommage à ces personnes qui, au fond d’un atelier mal ventilé, ont donné une part d’eux même pour défendre de nobles causes. Elle met en avant une partie de l’histoire qui n’apparait pas dans les livres scolaires.