RETRAITES, FONCTION PUBLIQUE, licenciements massifs, dérives sécuritaires, stagnation des salaires, chômage partiel, précarité galopante… combien de mots encore pour qualifier l’impasse sociale dans laquelle nous plonge le capitalisme ? La crise devait tout changer et rien n’a bougé. Étonnant ? Pas vraiment, car quand le patronat et l’État défendent leurs intérêts, la croissance des profits et la continuation de leur domination économique, politique et sociale, ils ne font pas dans l’humanisme.
La belle crise que voilà… Pourtant, la crise financière n’a pas fait mal à tous, elle sert plutôt de prétexte pour accentuer la pression sur les droits sociaux. Les salariés l’ont vécu de plein fouet, mais les patrons, dirigeants politiques et autres gestionnaires du système capitaliste ne s’en portent que mieux.
Après les larmes de crocodile versées sur le risque d’effondrement et de faillite du système financier mondial, est venu le temps de l’appel aux sacrifices… pour les travailleurs. Jusqu’à expliquer que franchement, non, ce n’est plus possible de continuer comme avant, il faut réguler.
Et plutôt que faire rendre gorge aux infâmes traders et spéculateurs, on réduit les dépenses publiques, on gèle les salaires, on procède à des licenciements économiques de masse, on précarise et on réforme les retraites. Étrange raccourci non ?
Tais-toi et marche ! Et pour parfaire le tout, rien de mieux que de mettre au pas ceux qui osent contester. Le plus simple, c’est de prendre le mal à la racine et d’entraver ce qui fait la force des travailleurs : le syndicat.
Depuis plusieurs mois, la CNT doit faire face à une vague de répression violente, entre contestations de ses créations de sections syndicales (Baud et Sévelnord par exemple), licenciements massifs de ses nouveaux syndiqués (People and Baby) et tentative de déstabilisation de ses sections déjà très bien implantées (Cinémathèque). Tout comme ce fût le cas aussi pour les travailleurs de Continental, Total, Caterpillar, Sony, 3M, Phillips-EGP Dreux, Brodard Graphique, et de bien d’autres encore.
Leur logique et la nôtre Quelques évidences subsistent : notamment que les richesses n’ont pas disparu, mais qu’elles sont juste toujours plus concentrées entre les mains d’une minorité.
De même que les prétendus déficits publics sont créés de toutes pièces : gel des cotisations patronales, exonérations massives de cotisations sur les bas salaires, généralisation des mécanismes d’intéressement (stock-options, épargne salariale, actionnariat d’entreprise, participation, primes diverses), tous exonérés de cotisations, dettes de l’État vis-à-vis des régimes sociaux, politique de bas salaires et donc de faibles cotisations et médiocres contributions au financement des régimes sociaux, chômage de masse et donc perte de cotisations, fraude massive des entreprises, placements financiers soumis à aucune cotisation sociale, etc.
Combien de dizaines de milliards d’euros au final pour un prétendu déficit de quelque 30 milliards ? Et on voudrait nous faire croire qu’avec le non-remplacement d’un fonctionnaire à la retraite sur deux et le report de l’âge de la retraite, on va arranger les choses.
Mais en toute logique, si certains travaillent plus vieux, les jeunes seront au chômage, et si on supprime des emplois dans la fonction publique, le chômage va encore augmenter… Réduire les déficits en augmentant le chômage, en voilà une belle idée. La seule force des travailleurs c’est leur nombre et leur capacité à bloquer la production des richesses qui font les jours heureux et les yachts classieux du patronat.
Plutôt que perdre quelques demi-journées de salaire tous les deux ou trois mois pour ne rien obtenir, ne vaudrait-il pas mieux tout arrêter quelques jours ? D’autres l’ont fait avant nous, lors des grèves de 1936 par exemple, personne ne s’en plaint aujourd’hui, surtout pendant ses congés payés. Reconstruisons un syndicalisme intransigeant, qui oppose la solidarité des travailleurs à la violence patronale, qui privilégie la mainmise des salariés sur leurs luttes plutôt que de déléguer leur voix à quelques permanents éloignés des réalités du monde du travail ! Le capitalisme n’est pas la fin de l’histoire.
Pour un syndicalisme de classe et d’émancipation sociale, ne battons pas en retraite, grève générale ! Pour la justice sociale !
Il n’ y a rien à négocier ! Abrogation immédiate de toutes les contre-réformes depuis 1993 !
Âge du départ à la retraite à taux plein à 60 ans et 55 ans pour les salariés ayant effectué des travaux pénibles !
Retour aux 37,5 annuités ! (Public/Privé)
Indexation des pensions sur les salaires !
Garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire brut (calcul sur la base des 6 meilleurs mois) !
Pas de pension inférieure au SMIC !
Refus des retraites par capitalisation
Exclusion du patronat des instances de gestion des organismes de solidarité et gestion par les salariés eux-mêmes.
Plus d’infos sur : cnt69
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