Le 3 juillet dernier, le président de la république de certains français est venu au Creusot pour annoncer la construction d’un second EPR en France en un emplacement qui serait choisi avant 2009…
Cette décision unilatérale est bien sûr scandaleuse. Rappelons que l’on avait tenté de faire avaler à la France-d’en-bas le premier EPR, en cours de construction à Flamanville, en le présentant comme un simple démonstrateur que le parlement aurait à évaluer après 2 ans de fonctionnement (vers 2014). A l’issue de cette évaluation, le même parlement aurait eu à statuer sur l’éventuel lancement d’un programme EPR pour remplacer les réacteurs actuellement en service.
Mais bon, quelle importance ? On nous a tellement baladés sur le thème depuis les années 1960. Dire que certains se berçaient d’illusions après le « Grenelle de l’Environnement » !

Cette annonce en accompagnait une autre : 140 millions d’Euros d’investissement sur les sites creusotins d’ArcelorMittal et d’Areva. L’objectif proclamé par Madame Lauvergeon, patronne d’Areva, étant de permettre aux usines du Creusot de produire à terme 100 % des pièces forgées nécessaires à l’EPR, à raison de 2.5 EPR construit par an... Cela pérennisant pas mal d’emplois dans le bassin, André Billardon, maire socialiste du Creusot, et Arnaud Montebourg, président socialiste du conseil général de Saône et Loire se sont empressés de célébrer cette manne financière si judicieusement employée. Peu importe la dangerosité des monstres que l’on va enfanter pourvu que cela crée de l’emploi le temps d’un mandat électoral ou deux. La Grande Politique.

Aussi la ville du Creusot renoue-t-elle avec les démons de la mono-industrie : creusotin réveille-toi, Schneider est de retour ! Il est important que la population de ce bassin se convainque qu’Areva [1] et Arcelor sont des géants au pied d’argile et que l’avenir ne passe pas par eux : bien que l’on nous ait matraqués depuis quelques années que les centrales nucléaires étaient propres car faiblement émettrices de CO2, les gueux que nous sommes comprennent que le risque accidentel augmente avec le nombre et l’âge des réacteurs nucléaires, que le devenir des déchets radioactifs n’est toujours pas solutionné, que le nucléaire militaire n’est toujours pas sevré du nucléaire civil. Le nucléaire est une impasse et les habitants du Creusot ne doivent pas une nouvelle fois subir les conséquences des fins stratèges capitalistes !

Ne laissons pas se développer l’atomecratie sur nos territoires, boycottons les emplois mortifères et mortigènes, redéfinissons les besoins sociaux et réappropriions nous notre avenir !

Nic Ramet, Nihi Radié

PS :

Sourions un peu : le Pôle Nucléaire de Bourgogne (PNB) tire la gueule.
Le PNB fait partie des 71 pôles de compétitivité labellisés par le gouvernement en 2004. Ce dernier a rendu public le 18 juin dernier le résultat d’un audit extérieur chargé d’évaluer le travail de ces pôles. Résultat : 39 pôles ont atteint leurs objectifs et sont confortés, 19 ont atteint partiellement leurs objectifs et 13 « pourraient tirer parti d’une reconfiguration en profondeur », autrement dit sont très menacés de se voir retirer le label et les financements qui vont avec. Le PNB fait partie de ces 13 mauvais élèves… Or, à notre connaissance, pas d’article dithyrambique dans le Journal de Saône et Loire pourtant habituellement très bavard sur les moindres pets de lapin du PNB.

Ne boudons pas notre plaisir : achevons-le !