Manif sauvage du 4 avril : la répression au rendez-vous

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Après la manif syndicale du matin, deux à trois cents personnes ont décidé de poursuivre leur déambulation à travers les rues lyonnaises...

Suivi-es par une vingtaine de flics en civil (du genre gorille), les manifestant-es « sauvages » se contentent d’occuper illégalement la route, et évitent ce qui pourrait provoquer des interpellations.
Arrivé-es devant la chambre de commerce et d’industrie, la tentation est forte de l’occuper (les portes sont ouvertes), mais la cinquantaine de miliciens du capital en civil (dont certains casqués), et les trois ou quatre cars de gendarmes mobiles découragent le gros des troupes. Tout le monde se replie sur les terreaux, où un type au mégaphone crie : « bon, y’a plein de CRS partout, mais pour les obstinés, ON VA PRENDRE L’HÔTEL DE VILLE ! ». La plupart des gens suivent, mais les CRS veillent.
Du coup, le cortège se rabat sur le pont Morand, où le bloquage ne dure pas longtemps : des condés casqués bloquent le pont, les gendarmes mobiles se regroupent et donnent la charge sur la cinquantaine de manifestant-es restant, aidés par la BAC, qui fait au moins une arrestation.

La poursuite dure jusque dans les pentes, où il y aurait eu plusieurs arrestations, et un début de riposte (quelques jets de pierre depuis la place Croix-pâquet).

Le lendemain, G. passe en comparution immédiate pour violence sur agent. Il avoue s’être saisi d’une pierre dans un bac à fleurs lors de la charge et l’avoir rageusement lancé en direction des flics. Un geste de colère qui n’était pas réellement destiné à faire mal explique-t-il. Son avocat fera remarquer qu’on trouve dans ces bacs des graviers, tout au plus des petits cailloux. Il évoque aussi « ceux qui ont lancé des pavés et brûlé des voitures en mai 68 et qui sont aujourd’hui inspecteur dans l’éducation nationale », pour souligner combien le geste de cet assistant d’éducation est dérisoire, ne méritant même pas une enquête sérieuse (seulement la déposition du prévenu et le PV des flics ayant fait l’arrestation au dossier), et n’ayant pas sa place devant le tribunal en comparution immédiate.

Le procureur quant à lui insiste sur le rôle des forces de l’ordre, qu’elles n’ont à aucun moment depuis le début des manifestations outrepassé (ce en quoi nous tombons d’accord : elles sont là pour maintenir à tout pris cet ordre inégalitaire, c’est ce qu’elles font) : « Les gendarmes mobiles veillent à ce que la rue reste à ceux à qui elle appartient, ceux qui ont le droit de se déplacer ». À quand un laisser-passer pour se promener dans Lyon ?

Répondant au consignes de sévérité donné par le gouvernement, le proc’ requérira trois mois ferme avec mandat de dépôt. G. écopera finalement de trois mois de sursis, et de 120 h de travaux d’intérêt général.

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