OSER : à Bourg les sans-logis sont liquidés par le préfet !

981 visites

Le préfet de l’Ain a nettoyé le département de ces irréductibles qui n’avaient comme arme contre l’exclusion, que leur sincérité. Place nette étant faite, les dents longues et autres langues râpeuses vont pouvoir se délecter du cadavre d’OSER, et assouvir leur soif de notoriété. Les Charognards auront finalement le FAR, mais l’esprit demeurera.

Liquidés !

La justice a donc été rendue, et l’on ne commente pas une décision de justice.

Encore que, au point ou nous en sommes, quelques observations ne sont pas superflues …

A-t-on le droit de dire que Madame la Vice-présidente du Tribunal a débuté l’audience en accusant le Préfet d’avoir menti (tiens donc !) au moins sur un point ? Malgré plusieurs demandes, il a refusé obstinément de se rendre à l’audience pour exposer sa version de l’histoire et chercher une solution alternative à la liquidation judiciaire.
Peut-on évoquer le malaise provoqué par l’étalement, devant le tribunal, des multiples irrégularités commises par les services de l’Etat pour parvenir à la disparition d’OSER ?
Est-il permis de se demander, lorsqu’un magistrat vous annonce qu’il « n’est pas le juge de l’équité », quel est exactement son rôle dans cette affaire ?

Ils sont tous bien tristes. Notre administrateur judiciaire, le liquidateur, et même le procureur qui n’en rajoute pas dans la plaidoirie.
Mais que voulez-vous ? On n’a plus de sous. Et le Préfet, qui nous les a pris, ne veut pas nous les rendre. Et on ne peut pas le contraindre.
Bien sur, plus tard, on pourra poursuivre et réclamer notre dû. Un jour, ailleurs, à titre posthume. On aura même droit à l’aide juridictionnelle …

Liquidés !

Dans notre belle langue française, dont Monsieur le Préfet se pique de connaître toutes les subtilités, il existe un grand nombre de synonymes.
Le premier qui vient à l’esprit des 18 salariés du FAR, convoqués pour un entretien préalable en vue d’un licenciement, est le verbe « tuer ».
Sans équivoque et sans appel, il correspond tout à fait au sentiment qu’ils éprouvent.

D’autres vocables peuvent également correspondre : soldés, débarrassés, abandonnés, sacrifiés. Au choix.
Mais la plus immédiate est, dans le dictionnaire, l’expression « vendu. »
Vendus, sans doute, et depuis longtemps.
Mais à qui ? Le Préfet affirme qu’il n’a pas de « plan B. » tout en faisant état d’un rendez-vous avec le Directeur Général de la Sauvegarde de l’Enfance, Alain BOUCHON, en vue d’une reprise.
Cet ex-salarié du FAR, dont l’ascension sociale est due au partage des responsabilités, au partage des salaires, à l’autogestion, ne sera pas le bienvenu.

En attendant, c’est le vide juridique.

Le courrier reçu dès samedi par les salariés précise qu’ils ne sont plus tenus d’être présents sur leur lieu de travail. Le Préfet, joint par téléphone confirme qu’il « ne peut rien nous demander » !

JPEG - 35.1 ko

Et les quarante deux personnes hébergées au FAR, elles bouffent comment ?

Si le Préfet peut se permettre une telle désinvolture c’est qu’il sait que notre engagement, notre morale, nous imposent de continuer à prendre en charge les personnes qui nécessitent notre aide.
Il sait également que, dans toute cette affaire, l’enjeu principal n’était pas les postes de travail des dix huit salariés.

Pendant plus d’un an nous avons défendu une certaine idée du travail social qui privilégie la solidarité active à l’égard des plus démunis plutôt que l’encadrement et la stigmatisation des pauvres.
Nous avons échoué.
Mais ils ne nous ont pas fait plier, ne nous ont pas fait taire.
C’est une maigre consolation. Dans la période difficile que traversent ceux qui résistent, ce n’est pas rien.

P.-S.

Association O.S.E.R. 05 bis rue des Crêts
01000 Bourg en Bresse.
Site : www.oser-lefar.org
Mail : OSER-LeFar [at] wanadoo.fr

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info