Punir les pauvres

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A la généralisation du précariat, le gouvernement prétend répondre en luttant contre « la délinquance ».

Les couches sociales les plus menacées par les politiques économiques libérales ont voté non au référendum sur l’Europe.

Essentiellement les pauvres et ceux en passe de le devenir ont dit non aux politiques économiques qui précarisent de plus en plus leur vie. Ils ont dit NON. C’est presque une mutinerie sur le navire. Le Parti de la Presse et de l’Argent doit a tout prix continuer les réformes et notamment recentrer les activités de l’état sur les fonctions régaliennes. C’est l’occasion de le faire comprendre à ceux qui décidement ne comprennent rien de ce qu’on leur dit de faire et d’être.

En réponse au non, le gouvernement nomme au ministère de l’Intérieur un personnage à la poigne de fer : N. Sarkozy. Il saura faire punir, éloigner ou enfermer ceux qui osent défier l’ordre économique et moral. Sa première déclaration donne le ton, il va « chasser les voyous de France ». Lesquels ?
Celui ou celle qui a voté non ? Le lycéen gréviste ? Le fumeur de joints ? L’internaute téléchargeur ? Le citoyen progressiste ? Le manifestant ? Le fraudeur TCL ? Le squatter ? Le chômeur ? Le travailleur au noir ? Le clandestin ? Le petit délinquant ? Sarkozy a volontairement ratissé TRÈS large en utilisant le terme « voyou » pour pressuriser et décourager les citoyens susceptibles de s’opposer à l’ordre économique et moral.

Certains sont doublement menacés par l’ouverture de la chasse : chasser c’est aussi mettre en dehors, c’est à dire expulser.
Les citoyens qui n’ont pas la peau blanche sont victimes de la flexibilisation et de l’intensification du travail, du chômage de masse et ce sont eux qui sont juridiquement les plus facilement expulsables et dans les faits les plus expulsés. L’organisateur des chasses à l’homme les menace directement.

Comme aux Etats-Unis, le mot d’ordre est « punir les pauvres », et Sarkozy s’en charge. Il est le dirigeant des réformes néolibérales du gouvernement, ministre de l’Intérieur et sa principale réponse au refus démocratiquement exprimé de la généralisation de la précarité sera plus de police, plus de répression judiciaire et plus de prisons.

Partisans du Non, si vous n’avez pas bien compris, Sarkozy le hurle : il n’y a plus d’Etat providence, l’objectif pour la « France d’en bas » c’est d’exercer un boulot de merde payé des miettes sinon c’est la porte ou la prison.

Tous ensemble pour lui botter le cul !

Olivier

P.-S.

Sur le programme répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison comme d’un aspirateur social chargé de faire disparaitre les rebuts de la société de marché, on peut lire Les prisons de la misère (de Loïc Wacquant, Ed. Raisons d’agir) ou encore Punir les pauvres (de Loïc Wacquant, Ed. Agone).

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