Mise à Jour : Vendredi 9 octobre 21H00
Selon France 3 : Seul un des quatre BACeux sera finalement entendu devant la justice. Ce Brigadier aurait ensuite été réaffecté à un autres services de la BAC ...
LyonMag nous apprend dans ses colonnes que, mercredi matin, quatre de ces "Baceux" ont été convoqués pour être auditionnés dans les locaux de l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), la police des polices.
PV falsifiés et Vidéosurveillance à charge
Ils sont suspectés de faux et usage de faux dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Lyon.
Rappel : le faux et usage de faux commis par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions sont passibles de la cour d’assises et punis, en théorie, de 15 ans de réclusion et de 225 000 euros d’amende selon les dispositions de l’article 441-4 du Code pénal.
Tout est parti d’une interpellation d’individus sur les berges du Rhône "avant l’été", sans autre précision de date. Ivres, les personnes auraient pris d’assaut la nacelle d’un engin de travaux en stationnement sur la voie publique. Mais l’interpellation tourne mal et les hommes de la BAC ont eu, semble-t-il, recours à la violence.
Mais les procès-verbaux dressés par l’équipage de la BAC ne coïncident pas avec les déclarations des individus interpellés. Problème, les images de la vidéosurveillance de la ville infirmeraient même la version policière couchée sur PV et rendraient, du coup, illégitime l’usage de violence. Les fonctionnaires de la BAC auraient en fait falsifié des PV et menti à leur hiérarchie pour couvrir une affaire de violences en réunion !
Les quatre fonctionnaires lyonnais visés par l’enquête seraient impliqués à des degrés divers selon une source proche du dossier.
Une source judiciaire citée par LyonMag se justifie d’avance en expliquant : "Il faudra déterminer dans quelle mesure ils sont solidaires ou bien si l’un d’eux a pu entraîner ses collègues dans sa bêtise", commente cette même source. "Il est déjà difficile de juger des affaires où tout ce qu’on a, c’est la parole des policiers contre celle de suspects. C’est toujours la parole policière qui l’emporte. Donc, on ne peut avoir le moindre doute, il faut qu’on aille au bout de ce dossier et qu’on investigue pour éliminer tout doute".
On sait bien que les procédures contre les flics n’aboutissent quasiment jamais. La relaxe des flics qui ont buté Zyed et Bouna (voir ici) n’est d’ailleurs que l’iceberg de la connivence globale entre la justice et la police !
Même si depuis l’explosion de l’affaire Neyret, certaines langues se délient et si plusieurs dossiers s’accumulent sur le bureau de la police des polices, le fait que 3 des 4 baceux aient été disculpés et que seul l’un d’entre eux soit poursuivi pour violence fait craindre une condamnation pour l’exemple voire un énième non-lieu... mais pas une remise en cause complète de cette BAC qui devrait être dissoute depuis déjà bien longtemps !
Rappelons que la Brigade Anti-Criminalité est issue de la Brigade Nord-Africaine (BNA) chargée depuis les années 1930 de contrôler les « quartiers musulmans » de Paris. Si elle disparait en 1946, elle est remplacée par la Brigade des Agressions et Violences (BAV) qui lutte contre la « criminalité nord-africaine » ou autre "Brigade Z" qui dans les années 60 harcèle les bidonvilles avant d’être regroupée dans les années 70 au sein de la Brigades de Sécurité de Nuit (BSN).
En 1974, la BSN est remplacée par la BAC "créée sur le principe d’une pacification désormais intérieure pour laquelle il faut des unités policières particulièrement rentables et productives, susceptibles de mener une guerre de basse intensité - autrement dit, des commandos policiers"..
La BAC est reconnue pour ses méthodes agressives et ses résultats impressionnants, dus notamment à leurs interventions sans ménagements et leur pratique quotidienne du contrôle au faciès. Elle est devenue une force d’occupation des quartiers, qui s’impose par la terreur qu’elle suscite. A défaut d’avoir pu mettre sur pieds une police « proche de la population » (ce qui constitue un mythe urbain), l’Etat a été contraint de remettre au goût du jour les méthodes de contre-insurrection éprouvées dans les anciennes colonies. [1].
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