Qui est Laurent Wauquiez, le nouveau président de la région Rhône-Alpes-Auvergne ?

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Pour le second tour des élections régionales, le 13 décembre 2015, le slogan de campagne de Laurent Wauquiez était « un nouveau souffle pour notre région ». Ce souffle qui sent pourtant bien le rance a réussi à le porter au pouvoir et il est désormais président de la (nouvelle) région Rhônes-Alpes-Auvergne. Portrait en forme de mot d’accueil de celui qu’on va devoir se fader pendant six ans.

Celui qui n’hésite pas à se qualifier lui-même d’« affreux réactionnaire » [1] a beau avoir nommé son mouvement La droite sociale, il fait partie des droitards les plus affirmés de son parti (Les Républicains). Pour vous mettre tout de suite au parfum, c’est le genre de type qui peut faire des déclarations dans le genre « Je n’aime pas les brevets de bien-pensance, qui consistent à dire qu’il ne faut pas parler avec Éric Zemmour, Michel Houellebecq ou Patrick Buisson ». On a les modèles qu’on peut...

Après cette entrée en matière, on ne s’étonne pas de ne pas avoir besoin de chercher bien longtemps sur ses tracts pour tomber sur des grands classiques du domaine et visiblement ce n’est pas grave si cela ne veut pas dire grand chose ou que certaines mesures ne correspondent pas à des compétences du Conseil Régional :

Aider ceux qui en ont vraiment besoin, lutter contre les dérives de l’assistanat
Emploi/formation : on a des droits mais aussi des devoirs :
plus d’aides pour ceux qui veulent travailler,
moins d’aides pour ceux qui refusent les formations

Sécurité : une région qui assume ses responsabilités

Protéger lycées, TER, gares : 100% de vidéoprotection
Des positions claires dans notre région :
- Fermeture des mosquées salafistes.
- Expulsions des étrangers liés aux réseaux terroristes.

On ne sait par exemple pas trop ce que signifie « 100% de vidéosurveillanceprotection » (chacun sa caméra personnelle ?) mais on comprend bien que le bonhomme ne nous veut pas du bien. Quant aux propos sur les mosquées et les étrangers liés au terrorisme, ils sont dans la droite ligne de la proposition, qu’il a été l’un des premiers élus à formuler, d’enfermer toutes les personnes faisant l’objet d’une fiche S [2].

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Trois jours après ce tweet, il allait d’ailleurs même un peu plus loin en proposant de modifier la constitution afin qu’il soit possible de « mettre hors d’état de nuire des individus radicalisés ». On ne sait pas exactement ce qu’il entend par là mais le dictionnaire en ligne Reverso nous dit que l’expression est synonyme de « détruire ». On ne saurait être plus clair... et plus flippant.

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Dans un tract diffusé entre les deux tours des élections régionales [3], Laurent Wauquiez va encore plus loin en reprenant littéralement la prose du Front National sur l’Europe et l’immigration. Ainsi peut-on y lire les éléments suivants :

Immigration ça suffit ! Nous n’acceptons plus de voir la France se désintégrer face aux coups de boutoir d’une immigration massive qui détruit chaque jour un peu plus notre identité.

Bruxelles ça suffit ! Nous n’acceptons plus cette Europe déracinée et technocratique qui se moque des peuples et des nations.

Ces deux extraits ne laissent que peu de place au doute à propos des convictions ou de ce que le nouveau président est prêt à dire pour espérer draguer quelques électeurs frontistes [4]. Le passage sur l’immigration reprend à fond la rhétorique d’une immigration militante et conquérante, ça s’approche gentiment de la théorie raciste du grand remplacement. Droite sociale qu’il dit ? Pour essayer de saisir à qui on a réellement affaire, on est allé fouiller un peu dans le parcours, les déclarations et les écrits de Laurent Wauquiez. Et le moins que l’on puisse dire c’est que tout cela n’est pas très rassurant.

Un parcours d’élite et quelques arrangements avec la réalité pour « faire peuple »

Laurent Wauquiez, qui prône sans cesse l’effort et le mérite, est l’héritier d’une famille d’industriels du Nord (ayant notamment fait de l’argent dans la tannerie et les chantiers navals). Agrégé, diplômé de l’ENS, de Sciences Po et de l’ENA, il est un bon représentant de ces personnes bien nées pour qui il a été compliqué de choisir une voie parmi les formations destinées à la reproduction des élites.
Et quand il vante, oralement ou par voie de tracts, son attachement à la région et le fait d’être du coin, Laurent Wauquiez oublie simplement de préciser qu’à l’image de la grande bourgeoisie française il a surtout fréquenté les beaux quartiers parisiens où il a notamment été collégien, lycéen et étudiant. Pour la jouer homme simple et fils du peuple, Laurent Wauquiez n’hésite pas à s’arranger quelque peu avec la réalité [5] en racontant par exemple qu’il a fréquenté un collège de village (et non un prestigieux établissement parisien), qu’il est le fils d’un simple employé de banque (et non d’un cadre dirigeant de la dite banque) ou qu’il a fréquenté assidument Sœur Emmanuelle (alors qu’à part lui, personne ne se souvient de la moindre rencontre). Selon une de ses amies, il surjoue même sa syntaxe dyslexique pour se rapprocher d’un supposé parler populaire et faire oublier ses véritables origines sociales.

On se pince carrément quand il déclare en 2014 au Dauphiné (à propos des plans de sauvegarde de la faune sauvage) qu’« on n’acceptera pas que les bobos parisiens nous expliquent comment vivre » [6]. Ça donne carrément envie de le paraphraser : on n’acceptera pas qu’un arriviste parisien nous empêche de vivre comme on le souhaite.

Les diplômes de Laurent Wauquiez semblent plaider pour le fait que le type soit une tronche, ou en tout cas ait un peu de culture. Mais ses prises de position politiques – qui jonglent en permanence entre démagogie et bêtise – démontrent s’il en était encore besoin qu’il n’existe aucune corrélation entre niveau d’études et pertinence des jugements portés et des positions défendues.

Lorsqu’on fait quelques recherches sur le personnage, on s’étonne en effet de la quantité de conneries que ce quarantenaire a réussi à prononcer ou écrire. On ne reprend ici que quelques exemples des sorties idiotes qui ont émaillé la trajectoire du nouveau président de la région. Les plus instructives sont ses sorties récurrentes sur l’assistanat, sa proximité avec les réacs angoissés de la Manif pour tous ou encore sa conception un peu particulière de la laïcité.

Derrière l’épouvantail de l’assistanat : la chasse aux pauvres et aux étrangers

L’assistanat est devenu le thème phare de Laurent Wauquiez lorsqu’en 2011, ministre chargé des Affaires européennes, il déclarait sur Europe 1 [7] que « l’assistanat est aujourd’hui l’un des vrais cancers de la société française parce que ça n’encourage pas les gens à reprendre un travail, parce que ça décourage ceux qui travaillent ». En ligne de mire lors de cette intervention les récipiendaires du RSA et les étrangers qui ont l’outrecuidance « très facilement, de bénéficier de nos différents outils de solidarité ». À l’époque, le journal Le Monde avait publié un article qui faisait la démonstration que les exemples chiffrés donnés par Laurent Wauquiez pour justifier ses propos sur l’assistanat étaient bidons. Depuis, il a pris différentes positions dans la même veine, suggérant notamment qu’il serait plus responsabilisant de ne pas être payé lorsqu’on est en arrêt maladie :

Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact. (RMC Info, le 16 novembre 2011).

Reconnaissons quand même qu’élu député en 2004 à l’âge de 29 ans, après quelques années de carrière comme haut-fonctionnaire [8], Laurent Wauquiez s’y connaît en assistanat puisque ça fait 11 ans qu’il vit sous les dorures de la Républiques et qu’il encaisse des salaires très confortables grâce à l’État depuis des années. Bon, lui donne dans l’assistanat quatre étoiles puisque pour débiter des âneries à l’assemblée il touche environ dix fois le montant du RSA chaque mois (5 148,77 euros nets auxquels il faudrait ajouter son salaire de maire du Puy-en-Velay et, donc, celui de président du Conseil Régional).

Son rapport à la question, il l’a théorisé (enfin quand Laurent Wauquiez théorise en général ça ressemble plutôt au café du commerce) dans un livre publié en 2011 et intitulé La lutte des classes moyennes. Quiconque a un peu de culture politique ou de connaissances sociologiques s’étouffe dès la lecture du titre. Qui a le courage d’aller un peu plus loin dans la lecture (et surtout pas mal de temps à perdre) ne peut que constater l’indigence des pages suivantes. Le nouveau président de la région se vante de briser un « tabou » en donnant la parole à ceux qui seraient des « sans voix » ayant « des difficultés à boucler leur budget en fin de mois ».
Soit, mais qui sont les classes moyennes dont parle Laurent Wauquiez ? Et bien les foyers dont les revenus se situent entre 1500 et 5000 euros mensuels, soit pas moins de 43 millions de personnes. La fourchette laisse rêveur… et montre par son ampleur toute la mauvaise foi du personnage qui suggère que la situation économique et sociale des personnes considérées est homogène. Ce bouquin sert en réalité surtout à Laurent Wauquiez à vomir une fois de plus sa haine du pauvre et de la solidarité. En effet, le propos défendu est que ces classes moyennes (qui, vu la fourchette, comprennent aussi pas mal de pauvres) seraient « sacrifiées » et se sentiraient coincées entre d’inaccessibles riches et une masse de pauvres fainéants vivant grassement de l’assistanat.
Appuyant sa volonté de faire des classes moyennes le pivot d’une politique de droite sur un point Godwin très contestable historiquement, l’idée selon laquelle Hitler serait arrivé au pouvoir parce que la République de Weimar n’avait « pas su entendre [ses] classes moyennes », Laurent Wauquiez développe quelques propositions destinées à faire comprendre aux pauvres que la belle vie c’est fini. Il souhaite ainsi notamment soumettre les bénéficiaires du RSA à cinq à sept heures hebdomadaires de travail d’utilité sociale ou privilégier les salariés dans les demandes de logements sociaux.

En 2013, dans une tribune publiée par Le Figaro [9], il dénonce l’illusion du « tout-gratuit » et propose d’instaurer des tickets forfaitaires pour l’accès aux aides ou services sociaux, répétant que ce sont les classes moyennes qui payent pour les pauvres. Il en profite pour se vautrer dans un grand classique de la rhétorique droitière en affirmant que le système social français incite à l’immigration. En 2014, il enfonçait le clou en dénonçant « l’immigration du social — ceux qui viennent toucher nos prestations sociales — qui a remplacé l’immigration du travail » [10].

En 2015, et pour en revenir au local, c’est dans la lignée de ce type de mesures que Laurent Wauquiez nous promet la fin des tarifs réduits dans les transports régionaux pour les bénéficiaires du RSA et les chômeurs de longue durée qui refuseraient une formation. Logique, pour lutter contre l’assistanat rien de mieux que de priver les pauvres de mobilité. Affaire à suivre.

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La démagogie est la seule chose qui motive cette proposition totalement stupide. Quiconque a un jour fréquenté une agence Pôle Emploi sait que le cas le plus courant est celui où c’est le « demandeur d’emploi » qui propose une formation qu’il se voit refuser.
De plus, cette rhétorique moisie est la poursuite d’un mensonge perpétué par une majorité de politiciens depuis des lustres : les personnes sans emploi seraient des feignasses qui n’auraient qu’à se bouger pour trouver du boulot [11]. Dans un pays qui a un taux de chômage d’environ 10,3%, le taux de chômage structurel est de 9,5% [12], ce qui signifie qu’en dehors de ses 0,8% de décalage, les actions éventuelles qu’entreprendraient les chômeurs n’auraient aucun effet puisque le reste est incompressible par leur action. Dans ces conditions, présenter les pauvres comme des profiteurs est, en plus d’être dégueulasse, absolument malhonnête.
Enfin, pour ceux qui choisiraient de suivre une formation, le mieux ce serait qu’elle soit au goût du nouveau président de la région. Celui-ci s’est en effet fendu la semaine passée d’une déclaration dans laquelle il appelait à fermer « les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes ». Pour plaire à Laurent Wauquiez on vous conseille plutôt de réclamer au pôle emploi local de vous former comme flic, trader ou huissier.

Une conception de la laïcité aux accents identitaires et islamophobes

Laurent Wauquiez l’affirme, « le catholicisme structure [sa] vie » [13]. Ce qui, on aurait été étonnés du contraire, ne l’empêche pas de revendiquer son attachement à une laïcité qu’il qualifie d’intransigeante... dont la conception est quand même un peu particulière.

Sur son site [14], Laurent Wauquiez confie sa vision de la laïcité. Comme on pouvait s’y attendre, ce n’est pas triste :

Entre temps, j’ai participé à la mission sur la laïcité sous la direction de Bernard Stasi. Cette expérience m’a donné l’occasion de mettre à contribution mes connaissances sur le monde arabe et d’aborder les problèmes d’intégration en France, mais aussi les questions de la laïcité à l’école.

Laurent Wauquiez, comme du reste la quasi-totalité de la classe politique, agrège à la truelle la question de la laïcité avec celle de l’immigration et du « monde arabe » (mais qu’est-ce que ça fout là ? [15]). Procédant ainsi, il transforme un principe de neutralité en un principe d’exclusion d’une partie de la population en affirmant tout haut son islamophobie.

En mars 2015, au micro de RTL [16], Laurent Wauquiez, se targue ainsi de « [poser] la question du communautarisme dans la République ». « Interdiction du voile à l’université, refus des menus diversifiés dans les cantines scolaires… ».

Lorsque Jean Michel Aphatie lui demande si « ne pas proposer de menu de substitution au porc à l’école, c’est un message d’accueil ? », Laurent Wauquiez répond « Le meilleur accueil c’est qu’on s’adapte à la République, ça n’est pas la République qui s’adapte (…) il existe toujours "la possibilité d’aller dans une école confessionnelle." ». « Est-ce ainsi que vous entendez détourner les électeurs de l’UMP du Front national ? » demande l’intervieweur. La question ne fait même pas ciller Wauquiez : « Vous savez qui a fait ces propositions ? Le Haut Conseil à l’intégration ».

Pourtant, si le rapport préconise de « ne pas céder aux revendications religieuses de menus religieux » (p.98), la recommandation numéro 44 suggère de prévoir « des menus de substitution dans les espaces de restauration scolaire ». Soit le contraire de ce que laisse entendre Wauquiez. Une position confirmée plus tard dans Pour une pédagogie de la laïcité à l’école, un ouvrage [17] rédigé par des membres du HCI après sa dissolution, et préfacé par l’alors ministre de l’Education nationale Vincent Peillon. De même aucun rapport officiel du HCI ne préconise l’interdiction du voile à l’université, une mesure qui a d’ailleurs fait l’objet d’une proposition [18] de loi déposée par le député UMP Eric Ciotti en février. En 2003, un rapport [19] mené par la « commission Stasi » rappelle que cette interdiction n’a pas lieu d’être à l’université, où les élèves majeurs sont libres d’exprimer leurs convictions.

Comme une évidence, il fait aussi partie de la petite cohorte de maires des Républicains qui se vantent publiquement d’avoir installé des crèches dans l’hôtel de ville de leur commune, démontrant une fois de plus une vision un peu particulière de la laïcité.

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Un soutien de La Manif pour Tous

Durant la campagne, les associations LGBT ont organisé le 1er décembre une « rencontre pour l’Egalité » ouverte à tous les candidats. Elles ont essuyé un refus de participation, non motivé, de la part de Laurent Wauquiez. Un mois plus tôt (le 2 novembre), celui-ci avait pourtant trouvé le temps de se rendre à une rencontre organisée par La Manif pour Tous. Il y avait notamment débattu avec Christophe Boudot, tête de liste du Front National.

Cet épisode est en fait la suite logique d’un engagement constant de Laurent Wauquiez aux côtés de ce mouvement ultra-réactionnaire et homophobe, un engagement qu’il partage avec nombre de ses colistiers (voir plus loin). Celui qui se positionnait, en 2014 lors d’une interview pour le site Famille Chrétienne, contre l’« idéologie égalitariste », est un fervent défenseur de l’abrogation de la loi Taubira qui autorise le mariage de couples de même sexe.

En 2013, lors d’un débat avec Jean-Luc Roméro sur BFMTV, il avait laissé sous-entendre que l’homosexualité était contraire à ses valeurs avant de se reprendre piteusement et sans convaincre [20] :

« Moi ce qui m’importe, c’est que dans une société très compliquée, où on a déjà tellement de mal à transmettre des repères et des valeurs à nos enfants... », commence-t-il.

Jean-Luc Romero interpelle alors Laurent Wauquiez. « C’est-à-dire que l’homosexualité est contraire à vos valeurs ? », interroge le conseiller régional d’Île-de-France. Laurent Wauquiez peine à trouver ses mots. « Non pas du.. Oui elle est contraire... Elle, elle... », répond le vice-président de l’UMP. Jean-Luc Roméro ne lui laisse pas le temps de terminer : « Oui elle est contraire à vos valeurs. Je comprends maintenant », rétorque-t-il.

Laurent Wauquiez est finalement parvenu à expliquer sa position. « Ce qui est contre mes valeurs oui, c’est qu’un enfant n’ait pas un père et une mère », a-t-il affirmé.

Peu après, il déclarait qu’en tant que maire il ne marierait jamais d’homosexuels. Il a ensuite soutenu la nomination comme secrétaire nationale de l’UMP de Madeleine Bazin de Jessey, active dans les mouvements homophobes Les Veilleurs et Sens Commun [21]. Enfin, il fait partie de ceux qui sont effrayés par la supposée « théorie du genre », théorie inexistante mais véritable vocabulaire utilisé par les droitards pour s’opposer à toute éducation à l’égalité hommes-femmes.

Des colistiers eux-aussi répulsifs

Les élections régionales étant un scrutin de liste, on a logiquement jeté un œil au profil des colistiers de Laurent Wauquiez. Et ils ne sont pas moins effrayants que lui.

Parmi eux figure notamment Anne Lorne, en quinzième position sur la liste de la Métropole de Lyon [22]. Cette secrétaire nationale en charge de la petite enfance au sein des Républicains est connue pour ses prises de position radicales. Outre un fort engagement dans la Manif pour Tous, elle conteste ainsi la légitimité du mariage civil pour ne reconnaître que le religieux, défend la suppression des subventions aux associations LGBT et antiracistes et a notamment félicité le maire FN Steeve Briois pour avoir privé la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) de locaux dans sa commune.

On trouve aussi Philippe Meunier, en deuxième position sur la liste pour la Métropole de Lyon et qui propose de supprimer dans les lycées de la région les informations sur la contraception. Comme Anne Lorne et Olivier Pirra (vingt-deuxième de la même liste), il est par ailleurs un fervent opposant à l’IVG.

Brice Hortefeux, ancien ministre [23] de Nicolas Sarkozy figurait aussi sur la liste, en première position dans le Puy-de-Dôme il est désormais conseiller régional pour les 6 ans à venir. On ne va pas revenir ici sur le pédigrée intégral parce que ce serait bien trop long. On rappelle quand même qu’il avait en 2009 dit à propos d’un militant de l’UMP d’origine maghrébine « quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».

À Laurent Wauquiez qui dénonce bruyamment depuis des années le « cancer de l’assistanat », et à ses colistiers, les cellules cancéreuses annoncent qu’elles savent qui ils sont, qu’elles les ont à l’œil et qu’elles n’hésiteront pas à les combattre pendant les six prochaines années à grand coups de nodules, de lymphomes et de polypes.

P.-S.

Il se pourrait que l’élection ait une suite judiciaire. En effet, l’équipe de Jean-Jack Queyranne accuse celle de Laurent Wauquiez d’avoir détourné illégalement des données publiques, en l’occurrence des fichiers de contacts, pour diffuser sa propagande électorale. D’après Lyon Mag, les socialos auraient la preuve de ce qu’ils avancent. La justice est saisie, Laurent Wauquiez pourrait donc comparaître devant un tribunal et risquer cinq ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, l’élection pourrait être invalidée. En tout cas, s’il fallait encore le faire ça invalide les leçons de morale du bonhomme...

Notes

[2Une proposition qui séduit apparemment certains au ministère de l’intérieur, ce dont Laurent Wauquiez n’a évidemment pas manqué de se gargariser.

[3Tract authentifié et visible notamment en cliquant ici.

[4Notons au passage qu’à propos de l’Europe Laurent Wauquiez a longtemps tenu un discours totalement inverse. Il est donc probable qu’il ne s’agisse là que d’un appel du pied aux électeurs du FN

[8Il a d’abord travaillé pour l’ambassade de France au Caire et le Conseil d’État. Il a été député de la première circonscription de la Haute-Loire de 2004 à 2007, secrétaire d’État chargé de l’Emploi de 2008 à 2010, puis successivement ministre chargé des Affaires européennes et de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche de 2010 à 2012. Il est maire du Puy-en-Velay depuis 2008.

[11On peut par exemple rappeler ici la sortie d’Emmanuel Macron sur le sujet en février 2015 : « Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord (...) je serais inquiet, concentré et au combat ».

[12La source est une étude de l’IREF(Institut de Recherches Économiques et Fiscales).

[15A priori Laurent Wauquiez a un certain problème avec le monde arabe, il est en effet notable qu’il est l’un des opposants à l’hommage rendu par l’État aux milliers de victimes algériennes de Sétif (Algérie) en 1945.

[22Donc potentiellement éligible, à confirmer dans les heures qui vont suivre quand les résultats définitifs seront connus.

[23Il a été ministre de l’intérieur mais aussi du sinistre ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement .

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  • Le 11 octobre 2016 à 09:33, par gauthier willems françoise

    Élue minoritaire au Puy en Velay je m’ oppose totalement aux propos de L W au sujet de créche àla mairie....il n’ y a jamais eu de créche dans la mairie du Puy en Velay .il ment. Nous n’ aurions jamais accepté.

  • Le 15 décembre 2015 à 00:41, par

    C’est la marque de fabrique de cet homme politique de faire campagne contre « le cancer de la société » que serait selon lui l’assistanat. Pourquoi, même à droite, des leaders politiques sont discrets sur le sujet ? Parce qu’ils savent qu’il s’agit là d’un mépris profond à l’encontre des plus démunis qui doivent faire appel à l’assistance pour subsister, tandis que l’État lui-même a le devoir de leur venir en aide. Le pire est qu’une partie de la population de notre pays vit dans les difficultés sociales à cause de politiques économiques inadaptées, dont Monsieur Wauquiez partage la responsabilité. Il a lui-même contribué à la galère dans laquelle ont été précipités de nombreux citoyens, et il ose les insulter en les traitant d’assistés. Voir mon billet sur Mediapart.
    https://blogs.mediapart.fr/yves-faucoup/blog/141215/wauquiez-radote-encore-sur-lassistanat

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