Rencontre avec la Ruche des Citoyens et la CNT69 - Episode Deux - Le travail social à l’épreuve de la lutte

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Nébuleuses et le canut info du vendredi (émission qui passe sur radio canut) vous proposent une série de reportages issus d’une rencontre avec deux militants de la CNT69 et la Ruche des citoyens. On a pu échanger avec eux sur leurs pratiques de luttes mais aussi leur pratiques professionnelles, interroger les limites du travail social. De petites actions en petites actions, ils et elles posent les bases d’une bouffée d’air qui redonne espoir.
Dans ce deuxième épisode nous continuons notre ballade avec la Ruche des citoyens et la CNT 69. On parle maintenant de luttes et de travail social. Quelles limites se posent aujourd’hui les travailleuses et les travailleurs sociaux dans leurs luttes. Quels risques pourraient on prendre et surtout comment s’en défendre. On retourne un peu notre regard et on découvre que des luttes sont possibles.

A retrouver sur Nébuleuses.info et sur le blog des Canut-Infos
Et vous pouvez aussi réécouter le premier épisode : Rencontre avec la Ruche des Citoyens et la CNT69 - Épisode 1 - Les occupations

Rencontre avec la Ruche des Citoyens et la CNT69 - Episode Deux - Le travail social à l’épreuve de la lutte
Dans ce deuxième épisode nous continuons notre ballade avec la Ruche des citoyens et la CNT 69. On parle maintenant de luttes et de travail social. Quelles limites se posent aujourd’hui les travailleuses et les travailleurs sociaux dans leurs luttes. Quels risques pourraient on prendre et surtout comment s’en défendre. On retourne un peu notre regard et on découvre que des luttes sont possibles.

Mais du coup concrètement comment on fait quand on est travailleuses ou travailleur sociale pour aller occuper les locaux du CCAS ou de la MDR qui habituellement sont les genTEs qui vont plutôt financer ou prendre les décisions. Quels risques on prend et comment on fait pour amener les genTEs à venir occuper ces locaux malgré les risques potentiels ?

Après c’est vraiment une question de posture professionnelle et militante. C’est parfois compliqué hein surtout sur les petites localités, les genTEs veulent nous mettre un peu sur toutes les mêmes places. C’est un truc de se dire ok je fais mon taf en tant que travailleuSEr social mais j’ai aussi une posture politique et militante sur un acte que je pose. Ça a pu être compliqué à­ un moment donné pour une militante de notre syndicat, qui par exemple a été en même temps salariée d’une mairie, d’être dans cette position-là. Pour certainE c’est plus simple parce qu’illes sont par exemple salariéE d’une association. C’est pas parce qu’il y a une subvention de l’État, de la mairie que ça doit nous empêcher d’avoir des initiatives. On est face après à un choix est ce que ces financeurs sont aidants ou sont maltraitants ? S’ils sont maltraitants c’est de la responsabilité à mon avis des travailleuSErs sociaux de les interpeller en tant que financeurs et responsables des actes qu’ils posent. Parce qu’il me paraît clair sur l’ensemble des communes ce qui est important pour les maires c’est que y ait pas de décès sur leurs communes donc après le reste on a rien à taper si les genTEs dorment dehors ou pas …

Du coup on parle d’occuper des CCAS on parle d’ouvrir des bâtiments vides, comment on se retrouve en fait avec cette question du légal ?

La question du légal à mon avis elle n’est pas à questionner professionnellement, c’est comment on se situe personnellement. On peut retrouver sur ce type d’actions des genTEs totalement différentEs avec des professions et des ages totalement différents. J’ai le souvenir de l’ouverture d’une maison où il y avait la présence d’une femme de 80 ans qui était là. Donc faut qu’illes arrêtent les travailleuSErs sociaux avec la loi, je crois que y a un moment si la loi elle est pas bienveillante avec les personnes dont on s’occupe y a d’autres stratégies à mettre en place quoi. Tant que la loi elle est dans quelque chose de sécurisant d’apaisant pour les personnes ça va quand elle l’est plus faut se situer autrement.

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Du coup à partir du moment où on rentre dans l’illégalité ou qu’on se rapproche de l’illégalité, est ce qu’il a pas des moyens de défense collectifs comme par exemple un syndicat ?

Le syndicat il peut permettre qu’il y ait quelque chose de collectif qui se crée ce qui peut être un moyen de défense. Après il a aussi ses limites face à la question de l’illégalité. Il permet déjà de pouvoir défendre une certaine éthique, philosophie et de choix. Je pense que c’est moins compliqué quand c’est un choix qui est porté collectivement et qu’on sait qu’on peut être soutenu que quand c’est une prise de décision personnelle de faire tel ou tel acte. Mais est ce que ça appartiendrait qu’au syndicat je suis pas sûr je dirais que ce serait plus une question, des collectifs ou des orgas en général. Après pour moi la place des syndicats aujourd’hui dans le secteur social c’est déjà de défendre de bonne conditions de travail. On voit que y a une évolution du secteur qu’on passe sur des directeurs qui sont des gestionnaires du secteur marchands et plus du secteur social. Donc voilà je pense qu’il est important de défendre ses conditions de travail et que le syndicat il sert à ça. Le syndicat il doit être aussi dans l’intérêt des salariéEs pas dans une forme de dialogue social au même titre qu’on peut avoir un dialogue social avec l’État ou les mairie. Ça me me parait quand même stérile d’avoir un dialogue social avec des employeurs dans des associations qui sont dans des fonctionnement de gestion. Aujourd’hui je trouve qu’il a aussi de plus en plus de grandes associations. Quels réels pouvoirs ont les directRICEeurs de ces associations on a l’impression qu’illes sont les courroies de transmission des financeurs.

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Du coup sur les moyens d’actions collectif c’est vrai qu’on va souvent entendre les travailleuSErs sociaux dirent « oui mais alors je peux pas faire gréve parce que si je fais gréve je suis plus là pour les personnes bah du coup je perds le sens de mon travail », la gréve peut être aussi considérer comme une trahison plutôt que comme un moyen d’action collective ?

Après je pense qu’on a du similaire à ce moment là entre les personnels sociaux et médicaux où y a la même difficulté. Après je pense qu’il faut réinterroger le coté indispensable, c’est très valorisant d’un point de vue narcissique peut-être pour les travailleuSErs sociaux mais sommes nous vraiment enfin la question d’être indispensable. Les genTEs nous ont connu et avant de nous connaître ont vécu, ont fait des choses et arriveront bien à se dépatouiller sans notre présence et elle sera toujours debout et toujours en vie et que tant qu’on aura cette pensée qu’on est central et essentiel pour la personne et bah ça nous empêchera d’être sur des mobilisations.

Peut-être qu’on peut essayer d’imaginer d’autre formes de gréves ou d’action où on soient en collaboration avec les genTEs qu’on aide enfin leur dire discuter avec elles eux, leur dire voilà on est en gréve … Est ce qu’on peut pas être différemment avec elles eux dans ces moments là. Leur en parler enfin je veux dire dans une usine bon on s’arrête la production s’arrête là on s’arrête et effectivement y a des gens. Alors est ce que ça pourrait être l’occasion d’avoir avec ces personnes là un autre type de relation d’être plus directe plus humaine moins professionnelle

En fait je pense que peut-être remettre en place des choses comme des comités de quartiers ça peut être aidant. Parce que dans toutes les localités y a des genTEs pour qui c’est insupportable et qui savent peut être pas trop comment se situer là dessus. Je pense qu’un groupe comme nébuleuses est assez large et du coup peut peut-être amener sur des choses à fédérer des personnes parce que ça fait peut-être moins peur que sur des questions d’appartenance politique comme peuvent avoir certains groupes. Et puis la diversité, de pas être enfermé qu’avec des travailleuSErs sociaux, des vieux gauchos, d’avoir un peu une mixité une ouverture. Je vais reprendre cet exemple du collectif de Rivollet et de Maupas qui s’est monté et voilà sur dix familles du secteur qui toutes les quinze jours trois semaines, des genTEs qui habitent dans le beaujolais accueillent deux familles chez elles.

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P.-S.

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