Répression à l’université Lyon 2 : la lutte continue

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A Lyon 2 la lutte s’organise pour défendre nos camarades et nos libertés. Rassemblement jeudi 15 février à 14 h sur les quais (arrêt T1 Rue de l’université).

Lors du festival libertaire grille ta fac sur le campus de Lyon 2-Bron, trois étudiant-e-s ont été arrêté-e-s à la suite d’une action collective anti-sécuritaire et sont, après plus de 40h de garde-à-vue, poursuivis injustement pour « dégradation grave en réunion ». A Lyon 2 le soutien s’organisait : récit des évènements ici.

Mardi 13 Février a eu lieu une Assemblée Générale des étudiant-e-s sur le campus, la troisième depuis les arrestations. On y a appris plusieurs éléments intéressants. Rappelons d’abord que le festival avait lieu contre les logiques sécuritaires que M. Journès (président de l’université Lyon 2) et M. Schvetzoff (vice-président) mettent peu à peu en place sur le campus (caméras de surveillance, barrières autour du campus et de ses lieux de vies, vigiles toujours plus nombreux, etc...). N’évoquons même pas le coût de ces décisions arbitraires alors que certains bâtiments de la fac de Bron (bat. L entre autres) tombent en ruine !

Depuis la dernière AG plusieurs éléments nouveaux sont apparus. Premièrement il semble que, depuis un an, l’administration de l’université et les vigiles, avec l’aide de quelques délateurs, ont constitué un dossier volumineux contenant des informations sur le milieu militant étudiant, images et noms à l’appui. Un vrai flicage dont les étudiants ne sont pas informés et qui n’est pas bien loin des méthodes fascistes. L’université n’a aucune légitimité pour constituer un tel dossier. Que M. Schvetzoff soit déçu d’avoir raté une vocation de RG est une chose, qu’il nous en fasse subir les conséquence en est une autre. Il « semblerait » de plus que l’université ait versé ce dossier dans le dossier d’instruction et essaye donc de mettre sur le dos de nos camarades l’ensemble des actions sans aucuns liens ayant eu lieu depuis un an sur le campus. Ces méthodes ne sont en rien acceptables et nous nous devons de nous y opposer, tant sur le fond que pour empêcher la condamnation lourde que l’administration appelle de tous ses voeux contre nos camarades qu’elle a fait inculper.

De plus un CA (Conseil d’Administration) s’est réuni sur l’université depuis les arrestations. Certains points de ce conseil nous ont été communiqués. Alors que l’affaire n’était pas signalée sur l’ordre du jour de cette réunion, M. Journès a commencé directement par ce sujet, affirmant « que si les étudiants voulait la guerre ils l’auraient ». Lui même ne se cache plus de sa volonté de répression. Un premier vote a eu lieu afin de savoir si l’université devait ou non se constituer partie civile contre les trois inculpé-e-s. L’équipe d’administration votant bien entendu pour. L’UNEF dont la tendance majoritaire au CA désirait voter pour (et donc contre les trois étudiant-e-s) s’est finalement abstenu, le seul vote contre étant celui de l’élu FSE. Par la suite la possibilité de Conseil de Discipline (et donc de sanction disciplinaire) a été évoqué. Dans ce type de situation la bureaucratie universitaire prévoit qu’un délégué étudiant, élu par ses collègues, siège lors du conseil de discipline. On s’étonnera sûrement d’apprendre que l’UNEF, majoritaire parmi les délégués étudiants, a élu pour ce rôle le délégué d’extrême droite représentant l’UNI à Lyon 2. Le syndicat étudiant se proclamant de gauche a donc délégué son pouvoir de décision a un militant d’extrême droite ! On se doutera bien qu’avec une telle personne face à eux, nos camarades n’ont que peu de chances d’échapper aux sanctions disciplinaires en cas de conseil de discipline, mais aucune décision n’est prise.

Pour finir c’est le "repas-bio", bouffe autogérée bihebdomadaire à prix libre, qui se voit dès mardi 13 février interdit. M. Journès ayant pris un arrêté interdisant ce qui était devenue à Lyon 2 une quasi-institution. L’argument des conditions d’hygiène avancé par l’équipe d’administration est risible quand on sait que l’interdit ne tombe que maintenant alors que ce repas existait déjà avant le mouvement anti-CPE et a continué sans rupture depuis, fournissant café, thé, tartines et nourriture pour plus de cinquante personnes par jour ! En fait, ce que craint l’administration ce n’est pas l’hygiène, c’est l’espace social qui s’est constitué chaque mardi et jeudi autour de ce repas. Espace social d’échanges d’idées, de discussions et d’élaboration de lutte. En interdisant le repas-bio c’est la contestation que Journès veut museler !

L’AG s’est ensuite transformée en manifestation en direction du secrétariat de l’université où M. Schvetzoff, caché derrière les portes vitrées, n’a pas osé affronter notre colère et/ou nos arguments. Seule la responsable de la sécurité du campus a osé discuter avec quelque uns d’entre nous mais en esquivant la discussion sous des arguments administratifs bidons.

L’assemblée générale a donc décidé d’appeler les étudiants, comme toutes les personnes sensibles à cette injustice, à un

Rassemblement, Jeudi 15 Février, à 14h00 à l’arrêt « Rue de l’université » du tram T1.

Dans le but de faire pression sur l’administration sur la base des revendications suivantes :

- Arrêt des poursuites contre nos trois camarades.

- Fin des logiques sécuritaires sur le campus et suppression du dossier sur les militants.

- Lever de l’interdit touchant le repas-bio.

Une autre journée d’action aura probablement lieu durant la semaine de rentrée universitaire. Il faut faire passer l’information aux maximum d’étudiants possible. L’AG a aussi vu la constitution d’une commission « presse » pour laquelle les volontaire sont les bienvenus.

Nous rappelons une fois encore au soutien pour les trois camarades poursuivis dont le procès aura lieu le Mardi 14 Mars à 14h à la 8e chambre du nouveau palais de justice (67, rue Servient). Il convient d’être nombreux ce jour là pour les soutenir, ils ont besoin de nous, de vous !

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  • Le 14 février 2007 à 18:16

    Et quand est il de la convergences des luttes avec le cpe Interné de force par le prefet ?
    On pourrait fair quelque chose la dessu , c’est porteur comme dirait nos amis :)
    Et puis elargir ces revendications peu souvent etre profitable...
    Je dit ca , je suis ni profs ni diandiant .....
    Mais bon c est la meme politique de criminalisation de l’action organisé ....
    Ils nous attaquent d’un seul front nous répondons en ordre dispercé..

  • Le 14 février 2007 à 10:20

    Petite précision : Journes n’a pas déclaré la guerre aux étudiant-e-s mais aux gauchistEs... ça revient au même, mais ça montre à quel point la répression est politique. Bientôt, la fac enverra ses dissident-e-s au goulag, déjà qu’une fac grillagée, ça fait un peu beaucoup prison...

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