Retour sur une prise de pouvoir

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« A défaut d’organisations révolutionnaires, le travailleur déçu par la social-démocratie et troublé par la contradiction entre l’appauvrissement et la pensée conservatrice, se jette nécessairement dans les bras du fascisme. » W. Reich

« A défaut d’organisations révolutionnaires, le travailleur déçu par la social-démocratie et troublé par la contradiction entre l’appauvrissement et la pensée conservatrice, se jette nécessairement dans les bras du fascisme. »
Wilhelm Reich

« Six millions et demi de débiles et de fous
furieux
qui sans interruption réclament à grands
cris à pleine gorge un metteur en scène
Le metteur en scène viendra
et les enfoncera définitivement dans
l’abîme »
Thomas Bernhard

« Ne pas rire, ne pas juger, ne pas déplorer mais comprendre »
Baruch Spinoza

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“Vers le fascisme ?” interrogeait la revue Lignes en 1992 [1]. L’élection de Nicolas Sarkozy à la plus haute fonction de l’Etat offre une réponse sans ambigüité : l’avènement du candidat de l’Union pour un Mouvement Populaire consacre la prise de contrôle de l’appareil d’Etat par le fascisme. Comment ? Comment est-on passé en l’espace de quinze ans de la légitime inquiétude devant ce qu’on nommait à l’époque “la montée du fascisme” - qu’on a nommé par la suite “la lepenisation des esprits” - à l’élection de Nicolas Sarkozy à la plus haute fonction de l’Etat français sur la base de mots d’ordre et de slogans d’extrême-droite : “Nettoyez la racaille au karcher”, “La France tu l’aimes ou tu la quittes”, ou encore “L’identité nationale” ?

“Fasciste !” crie-t-on en guise d’injure. Cette assertion est devenu un slogan, un mot d’ordre, une insulte ; elle blesse le corps tout en étant vidée de son sens. “Fasciste !”, le jet de ce stigmate à la face de quiconque ne peut plus être nié et dénié. Fasciste ? Sujet aux passions tristes - ces micro-fascismes qui nous font désirer notre propre asservissement - l’injure peut s’appliquer à chacun tant il apparaît qu’à moins de cultiver une sagesse philosophique confinant à l’ataraxie [2] et à se retirer du jeu social pour méditer dans une caverne - mais ne serait-ce pas encore une passion triste ? -, nous sommes tous porteurs des germes de la maladie. Pour autant doit-on en conclure que nous sommes tous fascistes ? Considérant avec Deleuze et Guattari que chacun développe ses micro-fascismes, ses passions tristes qui nous affaiblissent dans le moment même où nous croyons qu’elles nous fortifient, à l’image de cette substance noire venue de l’espace, qui fait délaisser à Spiderman l’habit de justicier pour endosser la cape du vengeur, la réponse ne peut être que positive. Mais alors si tout le monde l’est, personne ne peut plus reconnaître que c’est la domination sans partage du fascisme, sa réalisation, bref la fin de l’histoire. C’est son annulation, personne ne peut plus contester son existence. Bref, le règne des passions tristes et l’avènement du petit homme.

Qu’est-ce que le fascisme ? Il n’est pas l’anarchisme même si pourtant, comme lui, il est une manière de vivre, de respirer, de ressentir le monde avant d’être un système politique. Fantasme de mort s’opposant au rêve de vie, ces deux utopies s’opposent termes à termes : au “viva la muerte” des fascistes répond le désir de vie des anarchistes ; aux passions tristes cultivées par les premiers, les seconds préfèrent les passions joyeuses désirant la réalisation de leur désir, désirant leur désir quand les autres, ne pouvant se déprendre de la culpabilité du leur, ne souhaitent que sa destruction. L’anarchisme désire l’abolition du pouvoir, il rêve d’un monde où le pouvoir ne serait exercé sur personne et où personne ne jouirait de son exercice sur quiconque, quand dans le même temps le fascisme présente une architecture sociale pyramidale caractérisée par la jouissance de la domination : plaisir sado-masochiste de pouvoir être humilié par un maître et de pouvoir humilier celui qui est en-dessous de soi ; plaisir ultime de jouir d’une personnalité élevée au rang d’idole, d’un père qui n’a pas été tué ou qui l’a été avec regret et qui en fait désirer un nouveau. Enfin le fascisme consacre le règne du kapo, ce petit homme fort avec les faibles et faibles avec les forts, quand l’anarchiste s’associe, flirte avec la vie, élit une personne sur la base d’une rencontre, sur la reconnaissance d’affinités sans promesse, sans contrat, sans respect, juste dans la reconnaissance et le désir de l’autre - fut-ce une minute, une heure, une journée ou toute la vie - pour jouir et faire jouir. Si les hommes sont faits de leurs rêves comme le faisait remarquer - à peu près - Oscar Wilde, le petit homme fasciste rêve de sécurité et d’ordre, de domination et d’aliénation.

(micro-)Fascisme(s)

Dans Mille Plateaux, Deleuze et Guattari écrivent : « Désir d’argent, désir d’armée, de police et d’Etat, désir-fasciste, même le fascisme est désir. » [3]. Si le fascisme est désir, comment se saisir de ce désir ? Comment se réalise-t-il ? Si le fascisme est désir, comment s’est-il construit et développer au point de réussir à capter les masses et à prendre le contrôle des masses ? Si le fascisme est désir, comment lutter contre ce désir de répression, d’asservissement ? Comment lutter contre un désir, une passion avec la seule arme des arguments ?

Le fascisme a investit le langage et en premier lieu le langage politique. Il a trouvé dans la substitution d’une représentation économique - riche / pauvre - remplacée par une représentation nationaliste - français / étranger - une niche dans le langage où se développer.

Pierre Bourdieu met en évidence le fait que l’entrée du Front National dans le champ politique a provoqué un changement dans la représentation du monde social : « La présence du F.N. a substitué à l’opposition entre les riches et les pauvres l’opposition entre des nationaux et des étrangers qui, notamment sous l’influence du champ politique, est devenue si importante dans la conscience politique commune. Il serait hélas facile de montrer qu’il n’y a plus de parti qui ne se définisse pas par rapport à cette référence, cette dichotomie, ce principe de division qui a été imposé et importé dans le champ politique. » [4]

Michel Surya, dans “Le sang de l’Europe" [5] met en évidence comment les idéologues du Front National ont investi le langage - condition de la prise de pouvoir - en investissant l’espace idéologique de l’adversaire (1), en s’emparant des mots-clefs par lesquels il se définit (2), en retournant le sens et l’enjeu (3) puis en faisant de ce sens une arme de contre-investissement idéologique (4). L’auteur donne l’exemple du retournement du concept de racisme, devenu une arme employée par le F. N., consacré dans l’expression “racisme anti-français”, laquelle a acquis la légitimité lors des manifestations en 2006 lorsqu’il a été répété à l’envi par les médias pour rendre compte des heurts qui opposaient les manifestants entre eux. Cette perversion de la langue retournée idéologiquement n’a pas eu d’effets seulement dans la reprise de termes utilisés et / ou investis par le Front National.

Le vocabulaire s’est “nationalisé” : des changements de noms ou des baptêmes ont remplis les vides ; ces appellations ont pris des accents nationalistes agissant et se répétant avec force, pénétrant les corps et les cerveaux, suggestions conditionnantes. C’est le cas du terme “France” : en septembre 1992, les deux chaînes de télévision publiques, “Antenne 2” et “FR3”, prenaient le nom de “France 2” et “France 3”. Quinze ans plus tard, trois chaînes (entre-temps est venue s’ajouter “France 5”) sur les cinq que comptent le réseau hertzien comprennent le mot “France”. De même, la victoire de l’équipe de France de football en 1998 a eu comme scène le stade de France construit pour l’occasion, lequel est aussi le théâtre de shows spectaculaires d’artistes parmi lesquels Johnny Hallyday ou Jean-Marie Bigard, tous deux soutiens de Nicolas Sarkozy.

Je pourrais poursuivre plus loin la démonstration et proposer un recensement exhaustif de tous ces termes investis par le nationalisme, le racisme ou encore l’autorité, termes manifestant les signes de la réaction capitaliste mais je me sens “pris dans mille petites monomanies, des évidences et des clartés qui jaillissent de chaque trou noir, et qui ne font plus système, mais rumeur et bourdonnement, lumières aveuglantes qui donnent à n’importe qui la mission d’un juge, d’un justicier, d’un policier pour son compte, d’un gauleiter [6] d’immeuble ou de logis [7]”.

Restons au stade de France : en 1998, après la victoire de l’équipe de France contre le Brésil et au vu des scènes de liesse, de joie et de bonheur du peuple communiant dans les rues dans la célébration du succès, les doxosophes [8] de toutes sortes, chiens de garde de l’idéologie capitaliste, ont salué la victoire d’une équipe rassemblant tout un peuple par la formule “Black-blanc-beur”. L’expression survécut quatre ans : Chirac fut élu au deuxième tour de la présidentielle 2002 recueillant plus de 80% des suffrages face à Jean-Marie Lepen. Dans la foulée, défaits par le Sénégal et le Danemark, les Français ne passaient pas le premier tour lors de la coupe du monde organisée en Corée et au Japon.

Le mythe du sport comme vecteur de paix, de fraternité, de rencontres, etc. entre les peuples, les cultures et les nations imprègnent tous les discours des propagateurs du spectacle, thuriféraires [9] du spectacle sportif agissant à la télévision, à la radio, dans la presse écrite et sur internet.

Qu’est-ce que le sport ? Le sport est l’opium du peuple [10], le football la peste émotionnelle [11]. Plus, le sport est le spectacle poussé à son paroxysme en tant qu’il est le corps devenu marchandise. Le sport n’est pas un jeu [12] : il est un des vecteurs privilégiés qui permettent de répandre les trois valeurs au fondement de l’idéologie fasciste : l’autorité (respect de l’entraîneur, de l’arbitre, des règles etc.), le nationalisme (drapeaux et hymnes avant les matchs, classement des pays aux jeux olympiques, etc) et le capitalisme (concurrence, performance, division du travail au sein des staffs techniques et des équipes sportives etc.).

L’idéologie sportive vante un corps exhibé, un corps à vendre et à acheter, marchandise sur laquelle est marquée non pas le prix mais le nom de celui qui se l’offre et dans le même mouvement s’offre à voir aux masses [13].

Enfin le sport spectacularisé donne à voir un corps dont on espère qu’il ne constitue pas la réponse définitive que notre civilisation apporte à la question de Spinoza : qu’est-ce que peut un corps ? Le corps du sport mis en scène, spectacularisé est un corps fantasmé, sur-entraîné, militarisé ; corps-fasciste dont l’épanouissement s’accomplit dans la réalisation de l’acte : décharge orgastique [14] que constitue l’accomplissement de la performance, renforcement du sentiment d’appartenance à une équipe, à un club, à une nation et sentiment du devoir accompli. Le sport, violence contrôlée et aliénation au travail par un entraînement poussé et méthodique auquel le sportif se sacrifie, nie l’acte sexuel, réprime l’orgasme en proposant aux masses un orgasme de substitution qui électrise tout le corps au moment où l’athlète accompli la performance : marque un but, franchit la ligne, tape le mur ou smashe.

Dans les années 1990, le sport a connu sinon une forme de consécration, tout au moins une reconnaissance publique [15] et médiatique [16]. A l’origine de la création des trois événements sportifs (Les jeux olympiques furent crées par Pierre de Coubertin, la coupe du monde de football par Jules Rimet, et le tour de France par le journal l’Auto [17]) les plus regardés au monde, les Français ont attendu les années 1990 pour obtenir une reconnaissance sur la scène sportive internationale et jouer un rôle dans l’euphémisme de la grande guerre qu’est le sport.

En 1993, deux clubs français - le C.S.P. Limoges en basket et l’Olympique de Marseille en football - gagnèrent la coupe d’Europe la plus prestigieuse, une première pour une équipe française. En 1995, quelques mois avant que Jacques Chirac ne devienne président et abolisse le service national, des soldats français remportèrent pour la première fois une guerre mondiale : les handballeurs français devenaient la première équipe de sport collectif à monter “sur le toit du monde” comme l’écrivent les faiseurs d’histoire du sport. En 1996, à Atlanta, les athlètes rentraient dans le top cinq mondial au classement des médailles avec une quarantaine de médailles olympiques. 1998 marquait le point d’orgue de la conversion de la France à l’idéologie sportive et à la fascination pour les stars suantes : Zidane and co remportaient la coupe du monde de football face au Brésil. La fête dura toute la nuit : les visages des joueurs défilèrent sur l’Arc de Triomphe, Jacques Chirac, le président de la République, endossa un maillot bleu floqué à son nom pour venir saluer les héros. La masse pouvait jouir : “On a gagné, on est les meilleurs !”. Sortez les drapeaux et chantez la Marseillaise !

Au début des années 1990, aucun - ou presque - des joueurs composant l’équipe de France n’entonnait la Marseillaise avant les matchs internationaux. Quelques temps après la victoire “blacks-blancs-beurs”, Jean-Marie Lepen s’étonna à plusieurs reprises qu’aucun ne chante l’hymne national. L’erreur fut vite réparée, pour prouver leur patriotisme et faire taire la critique les footballeurs s’exécutent [18]. On peut voir maintenant nos footballeurs chanter l’hymne national avec une ferveur non dissimulée. Elle a connu des fortunes diverses, notamment lors du match amical opposant les équipes françaises et algériennes au stade de France le 6 octobre 2001. “La Marseillaise” fut sifflée par une partie du public provoquant le courroux des hommes politiques et des chiens de garde voyant dans cet acte un manquement à la neutralité sportive et au respect dû à l’adversaire.

N’est-ce pas l’expression d’un mépris exprimé dans toute son indécence que toute une équipe et un stade derrière lui chantent “qu’un sang impur abreuve nos sillons !” quand l’adversaire est un pays qui a subit le joug de la France pendant plus d’un siècle [19] ?
Sommes-nous arrivés à un degré d’insensibilité et d’inconscience tel que nous ne puissions comprendre cet acte de protestation ?

Pour autant on ne saurait comprendre comment le sport a contribué au développement du fascisme, à préparer la masse à son accomplissement, sans prendre en compte deux éléments : 1) il a pris une place vide, un espace à combler dans le développement de l’industrie du spectacle en demande de programmes pour satisfaire les chaînes de télévision et 2) il tend à se substituer à deux structures au fondement de la république : le service militaire et l’école. Le premier a été supprimé dans le moment même où le sport français connaissait ses premiers succès européens et mondiaux. Ainsi, à l’initiative de Jacques Chirac, le gouvernement français a supprimé le service militaire (avec tous les risques que comportent l’existence d’une armée de métier dans une démocratie), un des fondements de la République depuis la Révolution qui instituait le droit et le devoir pour le citoyen de défendre le territoire français, qui lui permettait d’apprendre le maniement des armes, dans le même temps où la France voyait ses sportifs-soldats revenir des terrains disséminés aux quatre coins du monde la tête couronnée de lauriers et le cou alourdit par une breloque dorée.

La seconde substitution consiste en une inversion dans la représentation que nous avons des acteurs du monde sportif et des acteurs du monde éducatif. Pour plus de clarté, j’exposerai cette idée sous forme d’hypothèses : 1) le prestige et la reconnaissance des métiers de l’éducation a tendu à diminuer à mesure que croissait le prestige et la reconnaissance accordés à ceux du sport ; et 2) dans le même temps, le sport s’est substitué à l’école sur deux points : il tend à accomplir une mission d’éducation et de socialisation ; et il tend à disposer les agents engagés dans le sport à investir dans cette pratique ce qu’ils investissaient auparavant dans l’école : la réussite, l’ascension sociale, la reconnaissance etc.

Désir d’argent, désir d’arbitre et du respect des règles et désir d’uniforme ; le sport est désir, désir-fasciste.

Liberté, liberté chérie...

Le fascisme est désir : micro-fascisme désirant entendre des mots d’ordre et micro-fascisme jouissant du spectacle des gai-robots qui courent, désir et jouissance perverse. Mais ce n’est pas assez de savoir qu’il est désir, ou bien cela est-il trop parce qu’il n’y aurait qu’à attendre sa réalisation et se laisser emporter par son élan destructeur, son suicide.

Parmi les composantes favorisant la cristallisation du fascisme, son appropriation de l’appareil d’Etat esquissé dans le langage et la place qu’a pris le sport, je désire faire un retour sur la démocratie, dessiner les traits saillants qui ont marqués sa naissance et son développement.

Dans l’éditorial de Lignes, M.Surya invite à « se ressaisir de ce mot, s’en ressaisir aujourd’hui, a ce sens, ou du moins met-il ce sens à l’essai, en guise de questionnement dramatisé : que manque-t-il dès lors (la contagion se propageant) au nationalisme, au populisme, au racisme, à l’antisémitisme etc., pour que les sociétés, où l’assentiment les laisse croître et prospérer, se fascisent, et se fascisent majoritairement. Si c’est affaire de nombre (et ce l’est, bien sûr, en démocratie ; c’est même le revers de la démocratie que le nombre suffise à le permettre), l’histoire enseigne - à peu près - qu’il y faut un basculement des classes moyennes [20] ».

Ainsi la démocratie aurait ce revers, cet effet pervers de permettre l’accession au pouvoir du fascisme entendu comme l’exacerbation du nationalisme, du racisme, de l’autorité, etc par la seule force du monde ? « Démocratique, c’est le droit d’être esclave de tout le monde » constatait Karl Kraus [21] dans un élan de cynisme.

Claude Bourdet constate que « nulle part, ailleurs que dans cette France qui se vante d’être le berceau de la démocratie etc., on ne voit un personnage comme Jean-Marie Le Pen prendre, mois après mois, de plus en plus d’importance [22] ». Si la connaissance de l’histoire sert à comprendre le présent, il apparaît que nous ne puissions nous targuer du prestige d’un passé démocratique sans tâches : le premier président (le neveu de Napoléon 1er, futur Napoléon III et auteur de plusieurs tentatives de putschs avant son élection) élu au suffrage universel garde le pouvoir par la force, les femmes ont obtenu le droit de vote parmi les dernières en Europe et la tentative de démocratie directe esquissée par la Commune a été réprimée par l’armée française. Si la France est le berceau de la démocratie, il est à craindre qu’elle ait été bercée trop près du mur ! Trop près du mur du fascisme comme le rappelle Zeev Sternhell. « Encore un effort pour être républicain ! » criait le Marquis de Sade du fond de sa cellule. Et pour être démocratique ajouterais-je.

La démocratie dans laquelle nous vivons ressemble à s’y méprendre à la démocratie américaine que Mills dépeignait dans les années 50 : « Les Etats-Unis d’aujourd’hui sont démocratiques essentiellement par la forme et par la rhétorique des beaux lendemains. En fait, si on va au fond des choses, ils sont souvent antidémocratiques ; dans de nombreux secteurs institutionnels, ce n’est que trop clair. Ce ne sont pas des assemblées provinciales qui gèrent l’économie de grandes entreprises, ce ne sont pas des pouvoirs responsables devant ceux que leurs activités intéressent principalement. C’est également le cas de machines militaires et de l’Etat [23] ». Dans Lignes, Jean-Paul Curnier dresse un constat similaire : « Déjà, on le sait, l’essentiel des choix qui décident du destin commun s’effectue en-dehors de toute procédure d’examen, de délibération et de décision collective, déjà, la vitesse des interactions de plan mondial, qu’il s’agisse d’armement, de politique internationale, d’économie ou de finance, réduit à peu de choses la souveraineté des peuples. De ce point de vue-là, les démocraties ont déjà renoncé à elles-mêmes, et ce, depuis longtemps. Leur apparente inertie ne réussit plus à cacher l’actuelle délégation du pouvoir réel vers l’automaticité des systèmes. [24] »

Ainsi, les deux auteurs se retrouvent sur ce point : nos démocraties se caractérisent par le fait que l’essentiel des choix qui orientent les pratiques quotidiennes, qui édictent les règles, qui dictent nos conduites sont effectués en-dehors de tout contrôle. J.P.Curnier va plus loin en écrivant que les démocraties ont renoncé à elle-même. Quel est ce renoncement ? Est-il celui de la Commune à poursuivre les Versaillais et à prendre le pouvoir ? Celui des citoyens à participer activement à la vie publique, à exercer de près un contrôle des institutions démocratiques ? Peut-on parler de renoncement quand à la tentative utopique des communards, la réponse de l’armée fut l’exécution et le bagne ? Si renoncement il y a, il est dans le repli sur le foyer du citoyen et son désir d’oppression. Désir que les dominants ont fait désirer en réprimant avec dureté ses velléités de démocratie et d’émancipation : la Commune n’est peut-être pas la société enchantée que nous dépeignent les militants tristes remplis d’une nostalgie toute dix-neuvièmiste, mais elle reste l’expérience la plus démocratique qu’aucune autre depuis deux siècles [25]. “Le pouvoir ne protège plus mais se protège contre chacun” écrivait Raoul Vaneigem [26] en 1967 et ce n’est pas le moindre des tours de force du pouvoir que d’avoir réussi à faire croire au citoyen qu’il le protège quand il développait son désir qu’il se protège de lui ; désir construit par la répression, l’emprisonnement et le meurtre.

En ce sens, le désir-fasciste est le désir éprouvé de subir la protection d’un pouvoir, de subir son joug, la mise en place de moyens coercitifs dans le but de se protéger de la personne même qui désire cet agencement. Le fascisme est désir, désir pervers et masochiste de subir le joug d’un pouvoir. Dire que le fascisme est désir revient à consacrer son annulation en tant qu’il est un processus et qu’on peut ne jamais en voir la fin sans montrer le rôle qu’a joué le pouvoir dans cet agencement, sans comprendre la répression qui s’est abattu sur tous ceux qui ont des velléités de révolte et d’émancipation.

Le fascisme est aussi un système politique pouvant prendre possession de l’appareil d’Etat. Et contre une certaine vision de l’histoire qui prétend qu’il reste circonscrit à l’Italie mussolinienne, il faut rappeler que le fascisme n’est pas une forme de gouvernement politique circonscrite à une période et à une zone géographique donnée.

La conquête de l’appareil d’Etat

De la défense de la sécurité sociale à la lutte contre l’insécurité

Dans Lignes, plusieurs auteurs insistaient sur la montée du Front National tant sur le plan électoral que sur le plan des idées et la persistance de la crise économique dont il est devenu un lieu commun de dire qu’elle constitue une des conditions au développement du fascisme. Entre-temps, ces deux phénomènes se sont amplifiés : le Front National a dirigé plusieurs villes (Vitrolles et Orange notamment) et vu ses élus siéger dans les conseils régionaux et la crise économique persister malgré le retour au pouvoir de la “gauche plurielle”.

Wilhem Reich écrit dans Psychologie de masse du fascisme qu’« A défaut d’organisations révolutionnaires, le travailleur déçu par la social-démocratie et troublé par la contradiction entre l’appauvrissement et la pensée conservatrice, se jette nécessairement dans les bras du fascisme ».

Le retour de la gauche au pouvoir en 1997 après le succès remporté lors des élections législatives a marqué une déception. Dans quelle mesure le gouvernement de Jospin, regroupant trois composantes de la gauche (P.S., P.C. et les Verts) a joué un rôle dans le fait que les électeurs se sont jetés “dans les bras du fascisme” en 2002 et 2007 ? Elue sur l’élan des mouvements de grève de 95, la majorité n’a pas su ou pu répondre au désir de protection sociale qui a mué en un désir de protection policière. Plus, elle a participé à l’élaboration d’une politique sécuritaire en contribuant à la restriction des libertés individuelles en votant la loi sur la sécurité quotidienne en 2001, à laquelle les citoyens avaient été préparés par l’activation et le renforcement continu du plan Vigi-pirate à la suite des attentats de 1995.

1995, 2002, 2007 : Une prise de pouvoir en trois actes

Réaction, le fascisme se déploie contre les différents mouvements revendicatifs. Comme le fait remarquer Debord, il « se porte à la défense des principaux points de l’idéologie bourgeoise devenue conservatrice (la famille, la propriété, l’ordre moral, la nation) en réunissant la petite bourgeoisie et les chômeurs affolés par la crise ou déçus par l’impuissance socialiste, il n’est pas lui-même foncièrement idéologique. Il se donne pour ce qu’il est : une résurrection violente du mythe, qui exige la participation à une communauté définie par des pseudo-valeurs archaïques : la race, le sang, le chef [27] ».

En ce sens 1995 marque une première rupture. Elu sur “la réduction de la fracture sociale”, Jacques Chirac a continué l’oeuvre de destruction des acquis sociaux, se heurtant dans les mois qui suivirent son élection à un mouvement de contestation de grande ampleur : les grèves de novembre - décembre 1995. C’est un des procédés fascistes consistant à être élu sur un programme social et à l’abandonner dans la foulée pour accentuer la libéralisation de l’économie.

Sa réélection en 2002 a marqué le deuxième mouvement, il a préparé la capture de l’appareil d’Etat dans un scénario en trois actes : la création d’un parti [28] (Union pour la majorité présidentielle devenu fin 2002 l’Union pour un Mouvement Populaire), la consécration du caractère paternel de l’exercice du pouvoir (Jean-Pierre Raffarin déclarant qu’il gouvernera la France en “bon père de famille”) et la mise en place d’une politique sécuritaire menée par le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. L’hystérie déclenchée (savamment relayé par les médias) par la présence du candidat de l’extrême-droite au second tour a créé l’illusion d’un sauvetage de la démocratie dans le moment même où elle s’écroulait. Le dit-rempart contre la démocratie a verrouillé toutes les institutions : assemblée nationale, sénat, conseil constitutionnel, conseil supérieur de l’audiovisuel, etc. : tout est devenu bleu, bleu comme le maillot de nos sportifs, bleu comme la France, bleu comme l’U.M.P., bleu comme le sang du roi. Le metteur en scène est venu, ce n’était pas celui qu’on redoutait.

Ministre de l’intérieur (et des libertés locales...) dans le gouvernement Raffarin puis dans le gouvernement de de Villepin, Nicolas Sarkozy a été l’architecte de la politique sécuritaire promise par le candidat Chirac, maîtrisant à merveille la propagande, le ministre de l’intérieur a développé avec efficacité la communication autour de sa personne dont le point d’orgue a été la provocation qu’il a faite en 2005. Jouant les pompiers pyromanes, il a touché au coeur et provoqué un mois d’émeute instaurant un climat de peur conclut par la mise en place de l’état d’urgence en assénant qu’il allait “nettoyer la racaille au karcher”.

Le fascisme au pouvoir

Président de l’U.M.P. en 2005 et plébiscité à 98% par les militants, l’élection de Nicolas Sarkozy marque l’instauration en France d’un régime fasciste. Comment ? L’analyse du spectacle qui a suivi les résultats de l’élection suffit à le comprendre.

Méprisant avant son élection quand il voulait “nettoyer la racaille” ou encore quand il cessa d’écouter son adversaire lors du débat télévisé du 2 mai, jetant négligemment un regard sur ses notes, ses premiers gestes de président élu ne furent que confirmation de son mépris. Le premier consista à se rendre dîner dans un restaurant réservé à une élite restreinte sous l’oeil bienveillant des caméras [29].

Le second consista à partir le lendemain pour une destination inconnue ignorant le fait que la charge présidentielle implique le droit pour les citoyens d’avoir un droit de regard sur les déplacements du chef de l’Etat, même s’il n’est pas encore intronisé. « Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme » fait remarquer Camus [30]. Du mépris à la reconnaissance de la toute-puissance d’un monarque et d’un chef imposant son diktat, le pas est vite franchit.

Enfin son élection constitue la troisième phase du développement du fascisme tel que le modélise Paxton [31] : la prise du pouvoir par le parti fasciste. Dans le premier discours qu’il prononça salle Gaveau, on trouve les traits caractéristiques du fascisme : autorité, travail, nation et volonté de totalité : « Je veux leur dire [aux électeurs qui n’ont pas voté pour lui] que par-delà le combat politique, par delà les divergences d’opinion, il n’y a pour moi qu’une seule France ! » avant d’ajouter peu après : « Je veux réhabiliter le travail, l’autorité, la morale, le respect, le mérite. Je veux remettre à l’honneur la nation et l’identité nationale. ». Les choses ont le mérite d’être exprimées en toute clarté. La devise de la République (« Liberté, égalité, fraternité ») et son principe (« le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ») sont curieusement absentes de ce discours.

Sa première sortie publique comme président de la République nouvellement élu le fut comme président de l’U.M.P. lançant à ses fidèles du « Mes chers amis », tout en parvenant à créer l’illusion de s’adresser aux téléspectateurs. Le petit homme promis de partir en guerre soutenu par une armée de guerriers prêts à en découdre avec les assistés et les mauvais travailleurs : « Je vous ai promis le plein emploi, je vais me battre pour le plein emploi ! J’ai dit que le pouvoir d’achat était un problème, je vais me battre pour le pouvoir d’achat ! J’ai dit que l’identité de la France, l’engagement culturel au service de l’histoire et de la culture de notre pays étaient des priorités, elles le seront ! » Tout de suite après son discours, on célébra le nouvel élu dans une fête oscillante entre le culte de la personnalité et « la confiance infantile en la toute puissance du père » [32]. La soirée s’acheva dans la célébration du président en chantant : “When Nicolas Sarkozy was born !” précéda “Qu’elles sont jolies les filles de Sarkozy !” et tout le monde entonna “La Marseillaise” dans le bruit et la fureur. Le metteur en scène est venu faisant converger vers lui tous les regards, toute la lumière, tous les faisceaux. S’il est permis d’en douter, dans la semaine suivant son élection, il a multiplié les signes d’ouverture renouant avec l’étymologie. Sa volonté de former un gouvernement où toutes les composantes seront réunies marquent le règne du “fascio” entendu comme “union de forces politiques réunies dans un but commun [33]. Quel but ? Celui d’échapper au pire apparemment. Dans son premier discours de président il a déclaré que le 6 mai était la « victoire de la France qui ne veut pas mourir », la lutte contre la décadence et le fantasme de mort : les thèmes réactionnaires sont en passe de devenir des dogmes d’Etat. L’Union pour un Mouvement Populaire est au pouvoir, Le metteur en scène est venu, le spectacle peut commencer.

Résister ?

Reconnaître le caractère fasciste du parti à la tête de l’Etat, et de son président, n’est pas suffisant. Il n’est pas non plus assez de connaître comment cette prise de pouvoir a eu lieu, elle ne livre pas le fin mot de l’histoire, ni à ses partisans, ni à ses détracteurs.

Le processus a déjà commencé : les arrestations se multiplient [34] et le président envisage de réformer la constitution pour lui permettre de se présenter devant le parlement, cela au mépris de la séparation des pouvoirs. Est-il nécessaire de rappeler l’emprise qu’il a sur les médias et la peur qu’il inspire et la zèle avec lequel certains journaux colportent la désinformation [35] ?

Et maintenant ? Que faire ? Où aller ? Déjà les appels se multiplient pour s’opposer au pouvoir, ne pas céder sous sa force. Alors résister ? Bien sûr qu’il faut résister. Mais ce n’est pas assez. Résister, défendre les acquis sociaux, c’est le dernier mot depuis quelques années ; le mot de l’impuissance : résister consiste trop souvent à retarder la chute, à jouir de l’inéluctabilité du pire. Résister est encore une manière morbide de se complaire dans la nostalgie, une façon d’expier le crime de la France moderne : fantasme de se sentir occupé, peur, colère, réaction contre le fascisme.

Résister s’impose comme une évidence : la propagande est à son comble et déjà la censure est légitimée, la répression s’est abattue avec force sur les premiers manifestants. Résister ne doit pas être le dernier mot, il n’en constitue que le premier. Hors résister consiste trop souvent à défiler dans les rues dans des manifestations qui ressemblent à des enterrement de seconde classe.

Non plus seulement résister mais se révolter, devenir révolutionnaire.

Non plus seulement désirer une suite d’instants de résistances mais un grand moment révolutionnaire. Créer et non plus résister. Prendre une arme : l’arme des mots et de la connaissance, l’arme du corps et du désir et non plus faire fuir et dans la fuite se saisir d’une arme. Se réapproprier le rêve et le désir révolutionnaire qui s’est évanoui dans la mystification de la bureaucratie russe et la révolution culturelle chinoise. Désirer et créer ce rêve, lui qui ne semble plus être à peine qu’un songe que l’on croit avoir caressé, une nuit, sur une plage, au clair de lune, dans le sommeil de la pensée. Déployer ce rêve et investir la réalité de ses potentialités dans la vie quotidienne pour retourner la situation ici et maintenant dans les corps et les mots, pour en finir une bonne fois pour toutes avec les passions tristes : l’ordre et la sécurité, la domination et l’aliénation ; pour non plus libérer le travail mais se libérer du travail.

Battiste Fanesi

Notes

[1“Vers le fascisme ?”. Lignes. Ed Hazan. n°15. 1992

[2Paix intérieure atteinte grâce à la maîtrise ou à la mise à distance de ses passions. (note de modère)

[3G.Deleuze, F.Guattari. Mille Plateaux. Ed de Minuit. p 204.

[4P.Bourdieu. Propos sur le champ politique. Ed. P.U.F. de Lyon. 1999. p 62.

[5M.Surya, “Le sang de l’Europe”. Ibid. pp56-69

[6chef de district en Allemagne nazie, administrateur allemand d’un territoire occupé rattaché au Reich d’Hitler. (note de modère)

[7G.Deleuze et F.Guattari. Ibid. p 279

[8glorificateurs (note de modère)

[9personnes qui encensent, flattent. (note de modère)

[10J.M. Brohm. Sociologie politique du sport.

[11J.M.Brohm, M.Perelman. Le football, peste émotionnelle.

[12Il s’agit de distinguer sport, activité physique et jeu.

[13Il faudrait analyser plus en détail l’acte consistant pour un supporter à acheter le maillot-uniforme de son joueur préféré : acte d’identification qui confine à l’embrigadement.

[14qui tient de l’orgasme (note de modère)

[15Ainsi, lors de la saison qui a suivie la coupe du monde 1998, le championnat de France de football a connu son plus fort taux d’affluence.

[16Les journaux généralistes tendent à consacrer une place de plus en plus grande au sport.

[17Dans le but de concurrencer son concurrent : “Le vélo”, l’entreprise a réussi au-delà de toutes les espérances : le journal “l’Equipe” qui a succédé à “L’Auto” a le monopole sur la presse sportive quotidienne. Présentées comme des traditions, des jeux qui se seraient transformés, les compétitions sportives ont été crées dans un but idéologique.

[18Bourdieu Méditations pascaliennes. Note sur l’exigence de l’insignifiant pour faire passer l’essentiel

[19Même si ce genre de comparaison recèle toutes les faiblesses inhérentes à la pure spéculation intellectuelle, je ne peux résister à la tentation de poser cette question : que se serait-il passé si lors du premier match de football entre la France et l’Allemagne après la seconde guerre mondiale, l’hymne allemand s’était terminé par “Deustschland über alles ! ?

[20Ibid. p 9.

[21K.Kraus. Pro Domo et Mundo. Ed. p17

[22C.Bourdet. “De Bugeaud à Le Pen”. in Lignes p 25

[23C.S.Mills. L’imagination sociologique. Ed La Découvrerte. p 193.

[24J.P.Curnier. “Vers le pire ?” in Lignes. p 96

[25Tout au moins dans les sociétés occidentales. Oaxaca au Mexique a tenté de développer le même type de société et subit un siège.

[26R.Vaneigem. Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations. Ed Folio. p 126.

[27G.Debord. La société du spectacle. Ed Folio. p 105.

[28L’U.M.P. a rassemblé différentes composantes de la droite : le R.P.R., la parti républicain et une partie de l’U.D.F.

[29Ce n’est bien sûr pas un acte de mépris pour les électeurs de Neuilly (dont plus de la moitié payent l’impôt sur la fortune) et du seizième arrondissement de Paris qui ont votés à plus de 80% pour lui.

[30Dans L’homme révolté. Ed Folio. p 231.

[31R.O.Paxton. “Les cinq phases du fascisme” in M.Dobry (dir) Le mythe de l’allergie française au fascisme. 2003.

[32W.Reich. Ibid. p 75.

[34Près de 600 arrestations dans la nuit du 6 au 7 mai. Pour quoi ? Quelques canettes lancées et des poubelles incendiées...

[35Ainsi l’information concernant sa volonté de réformer la constitution pour pouvoir s’exprimer devant les députés et les sénateurs a été savamment étouffée par l’information ô combien importante du départ d’une nageuse de son club. Ainsi, un journal dont on nous ne citerons pas le nom par magnanimité titrait « Manaudou est une feignasse... » le jeudi 10 mai dans l’après-midi. Cet article faisait la part belle aux vertus du travail et à la xénophobie. Et dire qu’il ne s’agit que d’une gamine de 20 ans qui part vivre en Italie avec son amoureux...

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  • Le 1er juin 2007 à 00:00, par Matt

    Article tout bonnement génial, du début a la fin, avec en prime, une intense satisfaction en lisant les paragraphes ou il est question du sport !
    Bref, vous venez de gagner un lecteur régulier,

    Sur ce mes amis, ne lachons pas !

  • Le 31 mai 2007 à 01:01

    Même pas lu ! dire qu’il y a un type (voire plusieurs), sous-sous-produits de la gauche de la gauche, dont jamais quelqu’un de normalement inséré dans la société n’ira lire, s’est enquiquiné à écrire, il en a le droit, un texte que l’on peut facilement résumer. Comment voulez-vous créer un large mouvement contestataire et responsable, s’il n’est pas un minimum dans la norme ? « je ne suis pas contre le socialisme, je suis contre les socialistes » disait-on dans les années 30... L’extreme gauche n’est toujours pas « séduisante », mais on y arrivera !

  • Le 19 mai 2007 à 04:16

    Pourquoi, mais pourquoi donc la majorité à voter Sarkozy ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans ce pays ? Pourquoi une majorité a-t-elle eu le besoin de recourir à la rigidité alors qu’un peu de rigueur individuelle aurait suffit … qui sont ceux qui ont fait de la France un pays de mous du bulbe dans les sphères représentatives et à responsabilité de cette société ?
    Parce que nous sommes quand même bien obliger de le reconnaître nous n’en sommes pas arriver là par hasard … pourquoi Sarko représente-t-il l’espoir ? À propos de quoi exactement ? Ma génération à moi, la génération bobo : les enfants des « bourgeois » et des pseudo réussites de l’éducation nationale se sont regroupés en clan pour refaire le monde dans des brasseries nouveaux genre en écoutant de la pop’ branchouille et en fumant des pétards … pendant que d’autres formaient d’autres clans tout aussi désabusés et avachis en se racontant que l’avachissement était un signe de décontraction … et voilà … à force de prôner la larvitude en l’appelant patience, à force de se croire intelligent via deux trois connaissances médiatiques et pseudo culturelles … j’en passe et des meilleurs … Sarkozy est passé parce que l’antithèse de ce qu’il représente a échoué et puis c’est tout ! …
    Tout comme les médias ont été incapables de se remettre en question alors que le front national était au deuxième tour et que leur responsabilité était grande, je vois aujourd’hui un tas de gens prompt à critiquer, à s’énerver et à déambuler dans la rue mais aucune remise en question majeure à l’horizon … pourtant avec un peu plus de rigueur personnelle et particulièrement de la part de ceux qui aiment défendre leur liberté, on n’en serait pas là …
    Ah, qu’est-ce que je vois comme rebelles collectionnant leur digipack marketing en critiquant la société de consommation … j’ai jamais trouvé ça drôle, aujourd’hui, plus que jamais, ça me file la nausée !

    Et quand je lis : Je veux bien croire qu’il soit dynamique, mais à ce point, c’est surhumain. Ahahaha : surhumain … allons bon … mais qu’est ce que c’est ce genre de propos dépourvus de sens profond et de cohérence étymologique … Mais qu’est-ce qui s’est passé dans mon pays ? L’éducation nationale à force d’avoir éduquer les veaux en leur faisant croire qu’elle les rendrait intelligents, a-t-elle, elle-même pourrie la pertinence intellectuelle … thèse, antithèse, synthèse et viva la schizophrénia ... et fuck la méthodologie … l’avenir, c’est l’imagination réaliste ….

  • Le 18 mai 2007 à 10:18, par Emeline

    Des groupes de pression auraient-ils dessiné et concrétisé la prise de pouvoir français ?Il faut être attentif à ce qui se dit dans les bars,dans les rues.C’est pas pareil que ce que disent les politiques et les médias !

  • Le 17 mai 2007 à 16:39, par Silex

    Et puis tiens j’aimearis ajouter que c’est un très bel article.

  • Le 17 mai 2007 à 16:30, par Silex

    Ouais ben Alex, désolé mais la distinction n’est pas si « évidente », malgré tes propos si empreints de certitude (encore une fois, le « oh, ça va, n’en fais pas trop, tu ne sais pas de quoi tu parles... » tellement... supérieur ?)
    Pour une belle discussion, enfin à mon sens, sur le caractère fascisant - ou non - de l’UMP actuelle, je vous recommande chaudement la lecture, un peu longuette c’est vrai, de cet extrait de forum :
    http://help.berberber.com/forum78/26836-sarkozy-est-il-fasciste.html
    Voilà, moi pour ma part je me rends à l’idée que si Sarko n’est peut-être pas « fasciste », en tout cas il est « fascisant », manière de dire que certains rapprochements sont tout de même troublants.
    SiiL’

  • Le 17 mai 2007 à 14:54

    Il faut arrêter de crier au fascisme à toutes les sauces.

    Le fascisme date d’une épôque bien particulière, les années 30.

    Tout état autoritaire n’est pas fasciste.

    Ce qui distingue principalement le fascisme c’est le militarisme exacerbé et l’écrasement du mouvement ouvrier par un mouvement de masse organisé par les secteurs réactionnaires qui ont conquis l’appareil d’état.

    Il faut être un peu sérieux et responsables, surtout quand on s’adresse à la jeunesse.

    Alex

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