Toujours plus de fichage...

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Edvirsp se mettait en place il y a un an déjà et venait s’ajouter à Christina, Ardoise, Stic et ses 23 millions d’individus fichés (et 25% d’erreurs !), sans compter les fichiers des « pôles emplois » : on croyait déjà que l’état savait tout de nous. Mais pour répondre un peu plus au populisme qui demande des mesures après quelques vitres brisées à Poitiers, Hortefeux décide, par décrets parus dimanche 18/10 sans passage au parlement, de créer deux nouveaux fichiers.

Celui qui nous intéresse (et qui n’est pas encore nommé) se veut la suite logique d’Edvige : « ciblé sur les bandes, les hooligans et les groupuscules » mais est un fichier « préalable » c’est à dire qu’il fichera les individus avant qu’ils ne commettent ces actes, et donc sur des critères laissés à la discrétion des services de polices. On continuera à y ficher les mineurs (dès 13 ans), les origines sociales et géographiques, les opinions politiques ou religieuses, les implications syndicales, plus généralement les « activités publiques, comportement et déplacements ». Pour faire croire que l’on peut limiter les dérives d’un tel fichier l’état promet d’instituer, toujours par décret, un « référent national » magistrat nommé par le gouvernement (sic !) : personne n’est dupe.

Le deuxième fichier est censé être limité aux professions dites sensibles (polices, préfets, militaires, etc) mais on y trouve aussi certains travailleurs SNCF ou TCL (syndiqués ?) et plus surprenant encore : les membres de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté) !

Et si l’on comptait se révolter contre ces logiques totalitaires, Hortefeux promet de dissoudre tout groupe qui, selon lui « troublerait l’ordre publique » et annonce vouloir surveiller les squats et locaux du milieu libertaire. Criminalisation des mouvements sociaux et des groupes révolutionnaires donc, l’état affine un peu plus son arsenal répressif.

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Reste que dans notre vie de tous les jours la logique sécuritaire sous toutes ses formes est chaque jour plus présente. Cette logique qui fait que nous sommes filmés à chacun de nos pas (400 caméras fin 2007 dans les rues de Lyon, sans compter celles des magasins, banques, etc), qui autorise la police, sur simple soupçon d’un délit, sans preuve, à nous prélever notre ADN, nous fichant ainsi pour de nombreuses années jusque dans nos cellules. Les générations suivantes n’ont que peu de chance de se révolter contre cette logique : on les y habitue dès l’école où, sous l’œil des caméras, les enfants doivent poser leurs pouces sur des bornes biométriques où empreintes digitales (et bientôt cartographie de l’iris) leur permettent seules d’obtenir leur repas.

S’il nous arrivait de vouloir nous révolter, la police est plus que jamais présente, appuyé par les nouvelles technologies et les armes qui vont avec (TAZER, drones, etc). De même qu’un service de renseignement généraux désormais fusionné avec le contre-espionnage sous le nom de « renseignement intérieur ». La loi Perben II avait déjà autorisé en son temps les écoutes (4 millions de « réquisitions téléphoniques » en 2007 ), la pose de micros et la fouilles des domiciles, sans que la « cible » n’ait jamais conscience ni de ces atteintes à sa vie privée, ni des procédures enclenchées contre elle.

Nous ne devons surtout par lever la tête, sous peine que « Big Brother » soit immédiatement au courant ; il nous faut ainsi continuer une vie de petits soldats où nous ne pouvons, ne devons, que travailler puis consommer et ainsi de suite. L’intégration d’un surveillance constante est censée nous pousser à ne pas sortir du chemin que le gouvernement trace pour nous, du boulot au supermarché. La répression des différents mouvements sociaux est là pour nous le rappeler et maintenir en place une société où les inégalités sociales sont de plus en plus criantes. Logique renforcé par les annonces de dissolution de groupes faites par Hortefeux au lendemain des évènements de Poitiers.

Un tel constat ne peut nous laisser indifférent, l’État fiche chaque jour un peu plus les individus. Nous refusons que les êtres humains soient ainsi réduits, parqués, fichés, signalés, dès le plus jeune âge. Agissons dès aujourd’hui contre ces logiques et ne les laissons pas s’imposer dans nos vies, insurgeons-nous tant que nous le pouvons encore, utilisons tous les moyens à notre disposition, quitte à faire comme ces lycéens qui face à l’installation de bornes biométriques, ont préféré le sabotage à la soumission et au marquage.

Coordination des Groupes Anarchistes

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  • Le 29 octobre 2009 à 17:11

    en photo ci joint un moyen poétique (mais hélas très ponctuel) de lutter contre la video surveillance

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