Un sursis accordé au FAR à Bourg

1018 visites

Le Tribunal de Grande Instance de Bourg-en-Bresse, suite à l’audience du 9 mai, a donc finalement décidé de prolonger la période d’observation de l’association OSER jusqu’au 21 juin, et rappelant la convention liant les deux parties, met l’état face à ses résponsabilités.

Le mercredi 2 mai, soit huit jours avant l’audience du Tribunal de Grande Instance (TGI) qui doit statuer sur le sort d’OSER, le Préfet confirme par fax à l’administrateur qu’il verse la dotation mensuelle du mois de mai, plus les deux tiers de celle d’avril.

Quelles sont les raisons de ce retournement ?
Nous avons longuement discuté et émis plusieurs hypothèses lors de la dernière assemblée générale. Chacune des analyses avancées, sans déterminer à elle seule le changement d’attitude du Préfet, recèle probablement une part de pertinence.

Suite à la levée du camp et à l’inspection diligentée pour constater la réouverture du FAR, le Préfet formule de nouvelles exigences : il nous fait parvenir une série d’injonction auxquelles nous sommes sommés de répondre dans les 24 heures. Dans le cas contraire, il continuera à suspendre le paiement de ce qu’il nous doit.

Dans la série d’injonction, figurent des demandes concernant les salaires, les fiches de postes, et même l’exigence du nom des personnels grévistes (!).

Nous avons répondu très vite (hormis sur les noms des grévistes) et le Préfet a déclaré qu’il lui paraissait que le travail fourni était conséquent. Donc, conformément à ce qu’il a annoncé, il fait un pas…

Parallèlement, nous avons interpellé le cabinet Picard pour qu’il intervienne auprès du Préfet et de la Juge du TGI afin de les alerter sur :

- 1.La convention qui nous lie à l’Etat
Celle-ci prévoit en effet, qu’en cas de cessation d’activité, « le passif éventuel sera repris par les financeurs au prorata de leur engagement » (Art 12).
La conséquence est que l’Etat est garant de l’ensemble des dettes (qu’il a lui-même généré !). Mais il est également comptable du montant des primes de licenciements économiques estimé à environ 420 000€.
Le total (dettes + primes) avoisine le million d’euros.
Mis en perspective avec les 200 000€ supplémentaires que nous estimons nécessaires pour faire fonctionner le FAR, le « Temps des cerises » et l’accueil d’urgence des familles, cette somme paraît exorbitante.

D’autant que OSER liquidée, le problème de la gestion d’un accueil 24h/24h devra tout de même être résolu, et que cela coûte de l’argent…

- 2. Le rôle du tribunal
Dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, l’administrateur, le Tribunal et les pouvoirs publics doivent tout mettre en œuvre pour la continuation de l’activité et éviter la liquidation.
C’est encore plus vrai lorsque l’Etat est seul financeur et que les difficultés rencontrées par l’association sont en grande partie de sa responsabilité.

D’où la demande, formulée par l’administrateur et notre avocat Maître Salamand, d’une table ronde réunissant l’ensemble des protagonistes.
Enfin nous avons attiré l’attention de Mme la juge sur le fait qu’il n’est pas dans son rôle d’arbitrer des conflits politiques et idéologiques entre une association et sa tutelle financière.

Le Préfet a pour l’instant refusé la table ronde, mais accepté de verser une partie des sommes qu’il nous doit. Donc, il craint les contrecoups de ses actes, et il recule…

Les conséquences immédiates de cette reprise du financement sont d’importance.

- 1.La trésorerie de l’association est de nouveau positive et nous pourrons assurer nos charges (salaires, fournisseurs, etc.)

- 2.Le rapport remis par Maître Picard conclu à la nécessité d’une nouvelle période d’observation afin d’étudier sérieusement dans quelles conditions peut se poursuivre de l’activité d’OSER.

Le 9 mai, le TGI, après avoir entendu l’administrateur, notre avocate et les responsables d’OSER, a donc décidé de prolonger jusqu’au 21 juin la période d’observation.

Malgré tout la situation reste très précaire et rien n’est réglé.
Il nous manque toujours la dotation de mars. Celle d’avril et de mai nous sont versées à titre « conservatoire » ce qui, sous la plume du DDASS, signifie qu’il fera en sorte de nous la reprendre, s’il en a l’occasion.
En l’absence de plan de redressement, toujours à définir, la trésorerie va rapidement se détériorer à nouveau.

Nous n’avons aucune indication du montant des enveloppes qui vont être attribuées aux CHRS pour l’année 2007.
Pas plus que nous ne connaissons, aujourd’hui, les projets de la DDASS et du Préfet à notre égard.

Sauf qu’à deux reprises, ils ont essayé de nous liquider :
Le 22 mars, quand nous avons été sauvés par le geste de solidarité d’une partie des salariés et des adhérents d’OSER.
Le 9 mai, quand la levée du campement a déstabilisé les pouvoirs publics qui, pariant sur notre réputation de « jusqu’auboutistes » et notre isolement, pensaient en finir.

Et qu’ils pourraient bien être tentés de recommencer….

La mobilisation reste d’une actualité brûlante. La dernière assemblée générale a rassemblé 60 personnes. C’est remarquable après des mois de lutte.

Nous ne perdrons pas une minute de cette courte période qui nous est accordée pour reformuler et préciser nos propositions en demandant inlassablement la mise en places de réelles négociations sous contrôle de notre administrateur et du tribunal.
D’autre part nous continuerons à vous informer pour que vous puissiez continuer à nous manifester confiance et cette solidarité qui nous va droit au cœur

Extension du FAR :
« le cochon est dans le maïs »

Le Tribunal Administratif de Lyon vient de valider l’autorisation tacite accordée par le Préfet pour l’extension du CHRS le FAR.
Plus précisément, le Tribunal Administratif estime que ce dernier n’avait pas à retirer cette autorisation, en avril 2006.

Le Préfet est par ailleurs contraint de réexaminer les droits à subvention de l’association pour accueillir des familles avec enfants, dont il ne peut plus aujourd’hui refuser l’accueil au sein du CHRS.
Interpellé par la journaliste du « Progrès », Monsieur Soubelet s’est empressé, comme il l’avait fait lors d’un précédent jugement sur le 115 (numéro d’urgence), d’affirmer que cette décision n’aurait aucune conséquence pratique.
Ce n’est évidemment pas notre avis, ni celui de Maître Salamand, notre avocat.

En pleine période de redressement judiciaire, le Tribunal Administratif vient de donner tort aux pouvoirs publics.
Il serait paradoxal qu’une association qui vient d’être rétablie dans ses droits face à l’arrêt brutal du financement de deux activités soit aujourd’hui liquidée.

P.-S.

OSER (Objectif Solidarité Et Réinsertion)
5bis, rue des Crêts
01000 Bourg en Bresse
OSER-LeFar(Arobase)wanadoo.fr

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info