« Une révolution pour faire plier la mauvaise France » - Résistons Ensemble n°161 - mars 2017

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Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation. Le bulletin n°161 est lisible en intégralité et téléchargeable en version mise en page au format pdf sur le site du réseau. En voici l’édito et le sommaire.

« Une révolution pour faire plier la mauvaise France »

Ce sont les mots d’Assa Traoré qui parle pour son frère Adama assassiné et pour son frère Bagui emprisonné à Fleury, pour nous et nos enfants. C’est la « bonne France », celle des opprimés, des exploités, des pauvres, des chômeurs, des victimes du racisme de la société, des sans-papiers, de « ceux d’en bas » qui réclament justice et vérité, la fin de la misère sociale, de l’oppression.

À l’approche des élections, le parlement, la justice, les partis politiques s’enfoncent dans le cambouis. L’essentiel des candidats, qu’ils soient de gauche ou de droite, ne visent que le maintien du capitalisme encore plus vorace et dictatorial.

Les lois sécuritaires préparées par la « gauche » donnent au futur régime issu des élections tous les moyens « légaux » pour mettre à bas ce qui reste de droits et de libertés. C’est face au pourrissement de la « mauvaise France » que la « bonne France » d’Assa tente de s’affirmer. Les germes des graines semées par des luttes du passé commencent à apparaître ici et là. Il y a 10 à 15 personnes mortes entre les mains de la police chaque année mais, avant l’assassinat d’Adama, les luttes de solidarité, y compris les émeutes de 2005 pour Zyed et Bouna, n’avaient guère dépassé les quartiers populaires.

Avant cet assassinat et le viol de Théo, il y avait déjà eu des personnes violées, torturées à coups de matraque dans l’anus par des policiers, mais ces actes criminels se sont passés dans un silence presque total.
Alors comment expliquer que depuis quelques mois la réalité des « violences policières » rentre dans la conscience des dizaines de millions d’habitants de ce pays ? Pourquoi ces manifestations déterminées dans les quartiers, ces blocages des lycées qui se répètent ? Pourquoi les calomnies contre les victimes et leurs familles (d’abord celle d’Adama maintenant celle de Théo) comme celles contre les soi-disant « casseurs » ne passent-elles plus aussi facilement qu’avant ? Pourtant la justice et les médias sont toujours à la botte et le fait que la répression, suite à la lutte contre la loi travail, ait touché aussi les centres villes ne saurait tout expliquer.
Ne serait-ce pas parce que la crise de l’État, accompagnée d’une répression impitoyable, a commencé à nous ouvrir les yeux ? Parce que des millions de gens de la « bonne France » se disent que « le roi est nu » ? Que les violences policières et leurs accompagnements judiciaires sont ciblés ? Qu’à l’ombre des flashballs se pointeront demain sur eux les fusils d’assaut ?

Bien sûr, tout est possible mais rien n’est encore gagné, car la bataille de la « bonne France » contre la « mauvaise » est à peine engagée.

Nous sommes à la croisée des chemins. Et on en voit s’en profiler au moins deux. Celui qui mènera vers un régime policier fascisant, l’autre qui suit la marche difficile, tâtonnante des « damnés de la Terre » que les blancs et pas blancs de la « bonne France » traceront ensemble.

Au sommaire

« Une révolution pour faire plier la mauvaise France »

> chronique de l’arbitraire
Le viol comme méthode d’interpellation
La BST d’Aulnay : l’exception ou la norme ?
Ripostes : la révolte est légitime
L’État s’acharne et la famille Traoré ne se tait pas…
Affaire Wissam : le spectre du non-lieu
Un mort tué au flashball : 6 mois avec sursis pour le policier !

> Agir

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