Victoire à Feurs ! L’aciérie renonce à la filière nucléaire

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L’aciérie FeursMétal dans la Loire vient d’annoncer
l’abandon de son projet de refonte de ferrailles issues de la filière
nucléaire, qui aurait constitué une première en France. La population a obtenu gain de cause suite aux interventions insistantes des syndicats, des associations, aux pétitions, et à la manifestation prévue samedi à St Etienne (voir notre article)

La direction de l’aciérie de Feurs, filiale du groupe Aciéries et Fonderies de l’Est, indique dans un communiqué laconique :
« Des informations obtenues ces derniers jours auprès des autorités
nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de
perspectives d’industrialisation du procédé à court terme. De plus, nous sommes sensibles à l’image et à la bonne intégration de notre
usine dans son environnement et nous constatons que l’ensemble des soutiens
nécessaires à ce projet n’a pu être retenu »

Le projet consistait, au terme d’une phase d’essais prévus d’ici la fin de
l’année 2005, à fondre dans les prochaines années, entre 1.000 à 1.500
tonnes de ferrailles provenant de la Socatri (filiale d’Eurodif),
spécialisée dans la maintenance des installations d’enrichissement de
l’uranium du site du Tricastin, à Pierrelatte (Drôme).

Ce projet était complètement illégal et représentait un réel danger pour la population. Mais ce n’est pas ce qui empêchait les patrons de cette entreprise de le mettre en oeuvre, s’il n’y avait pas eu une telle mobilisation.

Le 11 janvier, une pétition de plus de 7.000 signatures contre ce projet
avait été remise au préfet de la Loire, Michel Morin, qui avait pris en
septembre dernier un arrêté autorisant des essais dans cette entreprise de Feurs.

Même si cette lutte a été gagnée, la manifestation prévue samedi 12 février est cependant maintenue.

La CRIIRAD (Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la
radioactivité) parle d’une « victoire totale » après l’abandon de
ce projet, lancé depuis deux ans, auquel elle était opposée.


CRIIRAD
471 avenue Victor HUGO
26000 VALENCE
contact@criirad.org
Communiqué de presse

Vendredi 4 février 2005
Dossier FEURSMETAL

Commune de FEURS, Loire

Victoire complète
des associations, des syndicats et de la CRIIRAD

Les dirigeants de la fonderie Feursmétal abandonnent leur projet
d’utilisation des ferrailles contaminées en provenance de l’industrie
nucléaire
pour la fabrication de pièces en acier moulé.
La SOCATRI (Areva) ne pourra pas se débarrasser de ses stocks radioactifs
en les bradant à la fonderie Feursmétal.

La CRIIRAD qui se bat depuis plusieurs années sur ce dossier se félicite de
ce résultat.

Le projet était en effet illégal. La CRIIRAD avait interpellé à ce sujet les
autorités et obtenu des audiences aux deux ministères concernés : celui de
la Santé (fin octobre 2004) et celui de l’Ecologie (fin novembre 2004). Au
cours du second entretien, le directeur-adjoint de la DGSNR (M. Bourguignon)
avait fini par admettre que le projet n’était effectivement pas conforme à
la réglementation. Il avait toutefois ajouté que ce n’était pas vraiment
grave puisque la fonderie n’obtiendrait pas l’autorisation de fonctionner
sur un plan industriel. Nous avions objecté que les promoteurs du projet ne
souhaitaient pas conduire des recherches ni des expérimentations mais bel et
bien une activité industrielle. Nous avions donc insisté pour que la DGSNR
en avise au plus vite la DRIRE Rhône-Alpes et les dirigeants de Feursmétal.

De toute évidence, la DGSNR n’a rien clarifié. De son côté, la CRIIRAD a
largement diffusé les informations obtenues aux ministères, mais les
dirigeants de Feursmétal n’y ont pas cru. Nos déclarations ont cependant
fini par les inquiéter puisquils ont finalement pris contact avec la DGSNR.

Leur communiqué de presse de ce jour indique en effet " Des information
obtenues ces derniers jours auprès des Autorités nationales de sûreté
nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de perspective
d’industrialisation du procédé à court terme ".

Ces incertitudes, ajoutées à l’opposition massive de la population et des
syndicats, ont provoqué la suspension sine die du projet.

Le projet était illégal et le choix du site ne pouvait être pire : on ne
peut accepter que le recyclage de matières contaminées (même faiblement)
soit confié à une entreprise non nucléaire, dépourvue de toute compétence en
radioprotection, confrontée à des difficultés économiques, située de plus à
l’intérieur de l’agglomération et marquée par la vétusté et un climat social
délétère.

Informations complémentaires à :
http://www.criirad.org

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