Après le directeur de publication Jean-Olivier Arfeuillère, c’est au tour du rédacteur en chef Philippe Chaslot d’être débarqué sans ménagement. En faisant ainsi tomber, une à une, les têtes de la direction et des fondateurs de Lyon Capitale, l’actionnaire majoritaire porte une grave atteinte à la liberté éditoriale du journal.
Ce matin, mardi 3 janvier 2006, les journalistes de Lyon Capitale devaient reprendre le travail après une semaine de congés. Ils apprennent que leur rédacteur en chef Philippe Chaslot est convoqué le jour même au siège d’Evolem pour un entretien préalable au licenciement « pour faute grave ».
Pire, il est sous le coup d’une mise à pied immédiate.
La rédaction n’a donc plus de rédacteur en chef. Après le limogeage du directeur de publication et fondateur Jean-Olivier Arfeuillère le 13 décembre 2005, c’est un nouveau coup porté à la liberté éditoriale du journal.
Désormais, les rédacteurs n’ont plus pour interlocuteur qu’Isabelle Grosmaître, imposée PDG par le patron d’April, qui revendique comme compétence « directrice du marketing ».
Le choix des sujets, l’élaboration du « chemin de fer » [1], la validation finale des articles seraient donc effectués sous la responsabilité directe d’une directrice du marketing. C’en est fini de l’indépendance du rédactionnel par rapport au commercial.
Une menace réelle pèse sur la pérennité des emplois à Lyon Capitale.
Le personnel de la rédaction, suivi par d’autres salariés, a décidé à l’unanimité un mouvement de grève pour s’opposer aux suppressions d’emplois, d’ores et déjà initiées ou à venir, et pour défendre l’indépendance de la ligne éditoriale.
Le personnel sollicite à titre de premières mesures l’annulation de la procédure contre Philippe Chaslot et, comme depuis le début du conflit, la réintégration de Jean-Olivier Arfeuillère.
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