Appel de la CNT 69 pour la manif anti-EPR samedi 17 Mars

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Pas d’ EPR, ni de nucléaire, pour une politique énergétique autogestionnaire !

Jeudi 15 Mars à 20h
Soirée débat-projection

20h « Jusqu’ici tout va bien » ! , 2004, 65 mn
Les dessous des cartes du nucléaire en France révèlent mensonges, désinformation.. Des spécialistes, des scientifiques, des associations contre le nucléaire apportent leur point de vue engagé.

21H Débat-discussion sur le nucléaire, EDF la privatisation, les solutions altenatives avec des militants de la CNT.

A l’Atelier 91 rue Montesquieu Lyon 7e métro Saxe-Gambetta

Ouverture des portes 19h , un bar sera ouvert avant et après la projection.

Samedi 17 Mars à 14h place Bellecour
Manifestation nationale contre l’EPR

Pourquoi la CNT-Interco 69 appelle à manifester :

Aujourd’hui la production d’EDF repose à plus de 86% sur l’énergie nucléaire, faisant de la France le pays le plus nucléarisé au monde, avec 58 réacteurs installés sur le territoire.

Depuis une trentaine d’années, l’investissement publique a largement contribué au développement du tout nucléaire, malgré l’absence de débat populaire, d’une vive opposition d’une partie de la population et au détriment des autres moyens de production d’électricité.

Pour justifier un tel parc de centrales, de lignes très hautes tensions pour les desservir, de centres de stockages pour les déchets radioactifs, du centre de retraitement de la Hague, l’état (dont dépend EDF), quelque soit les gouvernements, et les lobbys nucléaires ont poussé pendant des années à la consommation, créant le mythe d’une énergie abondante et peu chère : chauffage électrique (10 % de la consommation française), éclairage des autoroutes, des monuments publics etc.

Ils tentent de justifier le nucléaire en affirmant qu’ainsi la France gagne en autonomie énergétique. Mais notre consommation de pétrole est équivalente aux autres pays européens et la part du nucléaire en énergie finale (électricité utilisée) n’est que de 18 % du mix énergétique. De plus l’uranium est entièrement importé du Canada et du Niger. Et de toutes manières les réserves mondiales d’uranium sont estimées à 60 ans ans environ, à consommation constante.

La nouvelle opération de propagande du lobby nucléaire, s’argumente sur le peu de rejet en gaz à effet de serre d’une centrale nucléaire, mais on ne met pas d’électricité dans sa voiture, ni dans sa chaudière. Le chauffage électrique est une aberration énergétique et sociale, montrant bien qu’on ne peut pas utiliser l’électricité pour n’importe quel usage. (Dans certains pays celui-ci est purement et simplement interdit).
A la moindre baisse de température la consommation électrique explose et le nucléaire doit être épaulé par les centrales thermiques classiques (gaz, charbon, pétrole, 10 % de la production française) qui elles sont bien émettrices de gaz à effet de serre ( - 1° = 1450 mw de consommation en plus, l’équivalent d’un réacteur de grande puissance).

De toute manière on ne pourrait guère augmenter la part du nucléaire en France : il n’est pas envisageable pour des raisons techniques de dépasser les 80 % actuel (sinon les centrales qui ne peuvent s’ajuster à la consommation en temps réels tourneraient à vide en dehors des pics de consommation). A l’échelle mondial s’il fallait faire appel massivement au nucléaire (aujourd’hui 6%de la consommation), les réserves d’uranium estimées à 60 ans environ, fonderaient comme neige au soleil.

Par ailleurs une des premières conséquences du réchauffement climatique risque d’entraîner des sécheresses à répétition l’été ce qui entraîne de nombreux problèmes pour le refroidissement des réacteurs comme ce fut le cas pendant la canicule de 2003.

Ce pseudo-choix entre la peste et le choléra n’est qu’une chimère. La seule solution est bien le développement des économies d’énergie (isolation des bâtiments, efficacité et sobriété énergétique, etc)

Mais l’exploitation de l’énergie nucléaire représente également un risque important pour la santé des travailleurs, travailleuses de ce secteur et des populations. Chaque années de nombreux incidents sont à déplorer, et d’autres plus graves où l’on est passé à côté de la catastrophe : inondation de la central de Blaye en 99. Plus récemment le réacteur de la centrale de Forsmark en Suède s’est emballé et on a échappé à la fusion du réacteur à quelque minute près.

Aucune exploitation industrielle n’est à l’abri d’un accident (AZF et autres). Un accident nucléaire a par contre des conséquences certaines pour des centaines de millions de personnes dans de multiples pays (sauf en France, ou c’est bien connu les nuages radioactifs s’arrêtent à la frontière).

La culture du secret et l’opacité du système nucléaire français, comme en 1986 lors de la catastrophe de Tchernobyl, la prise en charge de la sécurité civil par l’armée n’est pas près de nous rassurer sur la gestion d’un accident.

EDF est aujourd’hui l’une des plus grosses multinationales d’électricité dans le monde, elle est implantée dans une vingtaine de pays, embauche 160 000 personnes et fournie 41 millions de clients (dont 28 en France).

Même si l’ouverture de son capital est relativement récente cela fait longtemps qu’elle se comporte à l’étranger comme n’importe quelle entreprise capitaliste qui se respecte.De plus le rachat de ces compagnies étrangères n’a été possible qu’en puisant dans le fond de réserve pour le démantèlement des centrales.

De faite sa privatisation est planifiée de longue date, le but inavouée étant de privatiser ce qui rapporte (production) et de garder public ce qui ne rapporte pas : démantèlement des centrales, gestion des déchets.

Aujourd’hui EDF réalise un bénéfice net de plus 5 milliards d’euros. Les actionnaires se frottent les mains et EDF lorgne déjà sur le rachat d’autres compagnies à l’étranger, grâce à la vente d’une électricité soit disant bon marché sur un marché international en hausse.

Tout ça sur le dos de l’investissement public (450 milliards d’euros) , sans prendre en compte le coup du démantèlement des centrales (400 milliards), le stockage des déchets , et les coûts cachés assurés par l’état : surveillance militaire des sites et des transports de matières radioactives, répression des opposantEs (notre camarade Sébastien Briat a payé son engagement de sa vie : Sur les rails comme ailleurs, le nucléaire tue !!! et La société nucléaire TUE ! Appel à rassemblement en mémoire de Sébastien BRIAT), ainsi que l’assurance industriel de l’état qui se porte garant en cas de catastrophes nucléaires.

Il serait illusoire de croire à un quelconque contrôle « démocratique » de la filière nucléaire même dans le cas d’un vrai service publique de l’électricité. De part son essence même l’énergie nucléaire est incompatible avec toutes formes de société libre : concentration des moyens de production, collusion d’intérêt entre l’état, les grand groupes industriels et les militaires etc.

Ainsi EDF amasse ses bénéfices en hypothéquant sur notre avenir : personnels exposés aux radiations, populations exposées aux risques d’accidents et générations futures qui hériterons de nos choix actuels ...et de nos déchets radioactifs.

Depuis 30 ans tous les gouvernements de droite comme de gauche ont défendu le tout nucléaire au détriment du développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie. A titre d’exemple le budget de l’ADEME pour la maîtrise de l’énergie et la lutte contre le réchauffement climatique n’est que de 117 million d’euros (environ 0,034 % du budget de l’état ).Et les candidats à la présidentielle nous submerge d’avalanche de discours sur l’environnement et autres promesses d’un avenir radieux. Mais derrière cet écran fumée médiatique on nous prépare discrètement mais efficacement le développement très durable du capitalisme : epr, iter, ogm, nanoscience, etc...

Alors que la première génération de centrales nucléaires arrive en fin de vie, le choix de construire le nouveau réacteur EPR (plus de 3 milliards d’euros) va nous enfermer pour des dizaines d’années encore dans la logique du tout nucléaire.Avec cette somme on pourrait construire des logements sociaux économes en énergie, rénover les quartiers populaires, financer les déplacements en commun etc. Ce qui créerait plus d’emplois que la filière nucléaire.

Les alternatives énergétiques ne sont pourtant pas un doux rêve. De nombreux pays européens ont fait d’autres choix : l’installation de panneaux solaires (thermiques et photovoltaiques) est devenue obligatoire en Espagne sur les bâtiments neufs ou rénovés.
Pendant ce temps en France le recours aux énergies renouvelables relève trop souvent d’un parcours administratif du combattant et celles-ci sont régulièrement discréditées par le lobby nucléaire (campagne anti-éoliennes etc...).

Arrêtons de nous leurrer sur un changement de politique énergétique des gouvernements. Prenons en charge nous mêmes notre production et notre consommation d’énergie :

- en s’informant et en diffusant les méthodes d’économie d’énergie.(le résidentiel représente la plus grande part de la consommation d’électricité : 35%)

- boycotter EDF et son tout nucléaire est possible : en juillet 2007, EDF n’aura plus le monopole de la fourniture d’électricité aux particuliers, on peut se poser la question de choisir un autre fournisseur ayant fait le choix de ne faire appel qu’aux énergie renouvelable ( une coopérative de distribution allant dans ce sens existe, voir L’Atelier a fait le choix de l’électricité verte) .

- lutter chez soi, dans son syndicat, dans son entreprise et dans la rue pour une politique énergétique alternative.

Le syndicalisme révolutionnaire de la CNT c’est aussi se poser la question du choix de nos moyens de productions d’énergie et de la finalité de ceux ci .

Pour une révolution sociale, libertaire et énergétique , tous et toutes dans la rue le 17 Mars, 14 h Place Bellecour.

CNT-Interco 69

Sur Valence
- Vendredi 16 mars à 20h au Laboratoire 8, place St Jean - Valence : préparation de la manif du 17 mars à Lyon.

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