Lyon 2 : un nouveau réglement intérieur qui promet !

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La présidence de Lyon 2, fac de sciences humaines et sociales, concocte un nouveau réglement intérieur bien répressif... et qui fait concurrence à Lyon 3 en la matière.
Communiqué du SNESUP-FSU contre cette tendance sécuritaire !
Le projet de règlement à été refusé au Conseil d’Administration. Le vote d’un nouveau règlement est reporté.

Le projet de règlement à été refusé au Conseil d’Administration du 25 mai 2007. Le vote d’un nouveau règlement est reporté. D’ici là, l’équipe administrative prépare un nouveau projet. L’intersyndicale en prépare également un, qui sera examiné à titre consultatif.

Lyon 2 prêt à se doter d’un règlement intérieur répressif

Le Président Claude Journès entend soumettre à la consultation du CEVU et au vote du CA demain, vendredi 25 mai, un règlement intérieur de l’université, disposition nouvelle qui engage l’ensemble des personnels et des usagers.
La Présidence prétend avoir consulté largement les représentants des personnels. Pourtant, les organisations étudiantes n’ont eu accès au texte que cette semaine tandis qu’une organisation comme le SNESUP-FSU, pourtant largement majoritaire dans l’enseignement supérieur, a dû réclamer par elle-même le texte et une consultation à ce sujet.
Surtout, les remarques et propositions émises par nos organisations syndicales sont loin d’avoir été entendues. Le texte n’a pour l’instant été modifié qu’à la marge. Les élus au CEVU et au CA n’ont d’ailleurs pas reçu en préparation des conseils la bonne version et devront donc se prononcer tout en découvrant les quelques changements introduits dans le texte.
Tout ceci n’est pas sérieux ! Rappelons que ce texte a pour objectif d’encadrer nos conditions de vie et d’exercice des activités professionnelles à l’Université : il faut que les personnels soient plus largement informés et qu’ils aient le temps de réagir.

Nous demandons donc :

- un report de la présentation du règlement intérieur au CEVU et CA, des
consultations élargies sur le projet de règlement, un vrai travail
d’intégration des amendements.

Nos objections sont nombreuses :

Ce texte repose sur une vision sécuritaire de la vie dans les campus
universitaires, sous prétexte de lutter contre la délinquance et le vol. Que
des dispositions soient prises contre le vol nous paraît évidemment
important et l’installation des caméras de vidéosurveillance a déjà été
effectuée dans ce sens par l’équipe présidentielle. L’argument va-t-il donc
être utilisé pour construire tout un arsenal répressif ?
Que la suspicion soit systématique à l’égard des étudiants et que
l’université devienne un lieu de restriction des libertés syndicales, des
libertés et de mouvements est inacceptable.

Nous joignons à ce message le projet daté du 16 mai 2007. Ce projet n’a pas
été diffusé à l’ensemble des personnels par la Présidence. Nous en prenons
l’initiative, estimant que la communauté universitaire doit être informée et
consultée.

Parmi nos objections :

Article 3 : les tracts, avis et communiqués d’origine syndicale et ceux
relatifs à la vie de l’établissement..."ne doivent pas perturber les
activités d’enseignement, de recherche et d’administration".
Perturber ? Voilà qui est bien vague...

Article 6 : les agents de sécurité désignés par le président seront
autorisés à demander la présentation de la carte d’étudiant.
Voilà donc que l’on veut élargir les missions de nos collègues agents du
service prévention, hygiène et sécurité. Une telle disposition (obligation
de présenter la carte) risque de multiplier les incidents et les accrochages
sur le campus entre les étudiants et eux. Que se passera-t-il quand un ou
une étudiante n’aura pas sa carte ?
- ne pourra-t-il pas se rendre dans son TD ou son CM, se retrouvant ainsi
privé de l’activité pédagogique pour lequel il est à l’Université ?
- sera-t-il reconduit manu militari à la porte du campus ou à la station de
tram ? Les agents auront-ils également un pouvoir coercitif ? Leur
demande-t-on de se substituer aux forces de l’ordre ? Ces contrôles risquent de dégénérer, mettant en difficultés nos collègues chargés de la sécurité.
Cet article ne peut donc rester en l’état. Dans quelles circonstances seront
demandées ces cartes ? Quelles seront les conséquences de ce contrôle ? Sur
quels critères seront contrôlés les étudiants ? Nous exigeons des
éclaircissements et des précisions.

Ce texte énonce un nombre conséquent d’interdits parfois grotesques (avis
aux services : il faudra désormais demander l’autorisation du Président pour
organiser un pot de départ dans les locaux !) et passe complètement à côté
de l’énoncé de libertés protectrices pour les personnels et les usagers
(quid de la protection contre le harcèlement ? De l’information systématique
sur la vidéosurveillance ?)

L’adoption de ce règlement intérieur doit donc être reportée ! Il y a assez
de combats à mener face aux attaques contre l’université publique pour qu’on ne
procède pas, de l’intérieur, à une restriction des libertés d’expression.

SNASUB-FSU et SNESUP-FSU de Lyon 2

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  • Le 15 juin 2007 à 13:55, par e_ther

    Bonjour,

    A titre d’info, je fais suivre ce communiqué concernant la réforme des facs, arrivé dans ma boîte ce matin.



    LETTRE FLASH du SNESUP-FSU Numéro 37
    14 juin 2007
    DES INFORMATIONS ALARMANTES
    A l’issue des premières réunions tenues, à l’initiative du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, autour du projet de loi « autonomie renforcée » — et conformément aux engagements pris par le SNESUP et la FSU — nous alertons le monde universitaire, les milieux intellectuels, les démocrates sur les considérables régressions que prépare le gouvernement.

    Les faits =========
    Nos interpellations répétées, le plus souvent en convergence avec les autres organisations syndicales, amènent le ministère à dévoiler peu à peu les termes de son projet de loi.
    Conseils d’administration limités à 20 membres dont une forte part de nommés, renforcement des pouvoirs des présidents d’universités pour recruter les personnels, moduler les rémunérations, alourdir les charges d¹enseignement, pour disposer du patrimoine immobilier, « diversifier » les financements.
    Le (La) président(e) ne serait plus nécessairement un enseignant-chercheur en poste dans l’établissement, mais « toute personne ayant possibilité d¹y enseigner » ; il (elle) deviendrait un « professionnel » de la fonction, via un mandat renouvelable. La mise en place de CTP pour tous les personnels (y compris enseignants-chercheurs et enseignants)-dans chaque établissement introduirait une double évolution : elle ferait du président et de l’équipe présidentielle la « parité employeur » et rendrait possible tous les alourdissements locaux des charges de travail.

    Nos analyses et priorités =========================
    Une telle loi ouvrirait sur la remise en cause du rôle d’impulsion, de cadrage et de financement de l’Etat.
    La prétendue « autonomie » renforcée conduirait à faire reculer la démocratie, à faire exploser le statut des personnels et le Service Public d’Enseignement Supérieur et de Recherche.
    Ces orientations tournent le dos aux besoins de la société, aux aspirations des étudiants et des personnels. Le calendrier fixé par N. Sarkozy ne permet ni un débat sur les contenus et les priorités d¹une réforme de l¹université, ni une véritable négociation avec la communauté universitaire et les organisations syndicales.
    Beaucoup d¹organisations (SNESUP, SNCS, SNASUB, AI, SUP Recherche, SNPTES, SNTRS-CGT, UNEF,S), collègues et personnalités, demandent solennellement que ce projet de loi ne soit pas soumis dans la précipitation au cours de la prochaine session parlementaire exceptionnelle au mois de juillet.

    Les initiatives indispensables ==============================
    Chacun de nos lecteur est invité à diffuser le plus largement possible ces informations afin d¹alerter la communauté universitaire. Celle-ci est en capacité, dès les semaines à venir, d¹organiser dans les établissements, sur tous les sites, affichages, rencontres et débats dont toutes les organisations appelant aux « assises des universités » doivent prendre l¹initiative dans la période du 18 au 30 juin. Une coordination nationale de ces initiatives est en cours. Le SNESUP y joue tout son rôle.

    Le « moment national fort » du 2 juillet à Paris doit figurer dans tous les agendas !

    Paris, le 14 juin 2007

    Syndicat national de l’enseignement supérieur
    78, rue du faubourg Saint-Denis
    75010 Paris
    Tél. : 0144799610
    Fax : 0142462656
    Courriel : accueil@snesup.fr
    Site web : www.snesup.fr

    ==============
    Assises de l’enseignement supérieur
    Communiqué adopté par les organisations et institutions signataires le 24 mai 2007

    La réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche est un sujet crucial pour notre pays, qui nécessite l’implication de l’ensemble de la communauté universitaire et de la recherche, et plus largement de la société, (partenaires sociaux, collectivités territoriales,S)

    Le nouveau président de la République a clairement exprimé son souhait qu’une réforme soit engagée rapidement, ce qu’a confirmé le Premier Ministre il y a deux jours. Le succès d’une telle réforme, et sa capacité à répondre de façon cohérente aux besoins et aux ambitions de formation et de recherche du pays, requièrent une phase d’élaboration et de concertation avec l’ensemble des acteurs impliqués, dans la communauté universitaire et scientifique comme avec tous les partenaires en relation avec elle.

    A cette fin, depuis plusieurs semaines, l’idée a été lancée d’organiser des Assises de l’enseignement supérieur, qui permettent la construction d’un tel projet. Ces Assises seront organisées rapidement, en prévoyant les durées nécessaires à la concertation.

    Dès à présent, l’adoption rapide d¹un collectif budgétaire significatif, en faveur des universités, dont l’état actuel de sous- dotation a été reconnu par tous les responsables politiques, sans exception, donnerait à celles-ci un signal clair de cette attention.

    Un comité de pilotage est mis en place afin que la réflexion puisse s’engager, dès le mois de juin, dans la communauté universitaire et au-delà.

    Signé : AI-UNSA / SNASUB FSU SGEN-CFDT / SNESUP-FSU Cé / SLR / SUP-recherche-UNSA CGT-UGICT / SNCS-FSU / UNEF CPU / SNPTES-UNSA / FAGE

  • Le 31 mai 2007 à 10:25

    Je ne savais pas où poster ce message.
    Nous organisons demain 1er juin à Villefranche sur Soane une contre manifestation lors de la venu du F-Haine avec Gollnisch (le négationiste et numéro 2 du parti).
    Nous souhaitons faire tourner ce message car il vient soutenir Barbier le candidat F-Haine dans cette circonscription et ce dernier a dit qu’il était chez lui dans cette circonscription. Nous voulous lui faire regretter ces propos, le front national ne sera jamais tranquil !

    Rassemblement 19 heures demain sous prefecture pres de l’auditorium, là où doit se tenir leur réunion !

    No Pasaran !

  • Le 29 mai 2007 à 13:05, par un autre étudiant

    « Tout acte, inscription, tag, graffiti, etc. susceptible de détériorer ce patrimoine est interdit. Il en va de même de l’introduction à l’université de tout matériel qui pourrait être utilisé à cet effet. »

    Alors ici ce sont les dessinateurs, géographes, et autres étudiants ayant à utiliser des marqueurs qui verront leur matériel confiscable...

    D’ailleurs, comment peut-on se rendre compte de la possession de ce type de « matériel » par un étudiant ?
    Fouille au corps ?
    palpation ?
    « simple » demande de vider son sac et ses poches ?

    Ce règlement me semble pêcher par la latitude qu’il offre dans les appréciations au cas par cas et donc au jugement subjectif des organes chargés de la surveillance de l’université et non aux étudiants, personnels et administration qui le votent. Ce qui laisse la part belle à l’arbitraire.

    Ps : je ne parle même pas des stylos bille ou des crayons papiers ou des craies ou des pinceaux ou des tubes de gouache ou des fleurs (si si, ça marche !) qui pourraient être utilisées afin de « graffiter »...

  • Le 28 mai 2007 à 15:42, par Simplement un étudiant

    Article 14 – Hygiène et sécurité alimentaire

    Pour des motifs d’hygiène et de sécurité alimentaire, la confection et la distribution, à titre onéreux ou gratuit, de produits alimentaires et de boissons dans les locaux et enceintes de l’université, sont interdites ...

    Ainsi, s’installe le monopole totale du CROUS et de la Coop’. De plus, les initiatives les plus simple et les plus anecdotiques, comme vendre des gâteaux pour payer des voyages à l’étranger, dans le cadre de cycle de conférence. Comme cela c’est déjà vu de nombreuse fois, sera illégale. Et pourra justifier un conseil de discipline ... de l’abus ???

    Autre point, je trouve que les « ... et ne troublent pas l’ordre public. » qu’on retrouve dans de nombreux articles ressemblent beaucoup aux « laissé au besoin du législateur » de la constitution. Ca permet de détruire de manière simpliste toutes les belles déclarations faites précédemment dès que le législateur, ou dans le cas présent, le président, décide que tel ou tel activité n’est plus à son goût.

    Pour finir, je peux vous dire que je suis moi-même étudiant de cette université. J’aime y vivre, j’aime y travailler, et je compte bien y faire mes études. Je ne lui est jamais rien volé, je n’y ai jamais rien dégradé, je n’y ai jamais insulté ou provoqué personne. Mais j’enfreins 12 des 21 articles présent dans ce règlement, ce qui pourrais facilement m’en faire renvoyer. Dans tous les cas, je ne changerais sûrement pas mon comportement. Car je compte bien continuer d’y VIVRE, même si je dois avoir une épée de Damoclès constamment au dessus de ma tête.

  • Le 28 mai 2007 à 14:14

    Il faut vraiment faire quelque chose ce reglement va détruire l’astosphère qui règnait dans la fac alors que faire concraitement pour empecher sa ?

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