Le lundi de la répression
Lundi 12 novembre fut le premier jour de la semaine d’action à l’Université du Québec à Montréal contre le plan de redressement imposé aux étudiantEs. Cinq des sept associations facultaires étaient déjà en grève soit près de 20.000 étudiants. La journée qui a commencé par une manifestation pacifique rassemblant près de 400 personnes afin d’inaugurer l’Université Populaire de Montréal, a été un succès évident. Cependant les choses ont mal tourné lorsque l’enseignant Claude Corbo a refusé de respecter la ligne de piquetage.
Alors qu’il avait annoncé son intention de briser les lignes de piquetage de la grève déclenchée démocratiquement par les étudiantEs, l’unique candidat au rectorat de l’Université, Claude Corbo, s’est présenté devant son cours accompagné d’une demi-douzaine d’agents de sécurité. Devant la foule de grévistes réunis en face de son cours, le futur recteur de l’Université du Québec à Montréal a refusé d’entamer le dialogue pour ensuite s’enfermer dans des bureaux de l’administration gardés par des agents.
Les étudiantEs ont alors entamé un sit-in devant ce local dans l’objectif d’engager un dialogue. L’Université a choisi de faire appel aux forces policières de la ville de Montréal qui ont pénétré dans l’enceinte de l’université pour intimider les étudiantEs et escorter Claude Corbo à l’extérieur. Cette présence a eu pour effet de provoquer les étudiantEs. La manœuvre policière a mené à l’arrestation musclée de trois étudiants, lors de laquelle les forces de l’ordre ont utilisées leurs matraques sans retenue. La brigade anti-émeute est intervenue en matraquant tout ce qu’il y avait à portée de mains. Le bilan est de plusieurs blesséEs et de trois arrestations.
Plus tard dans la soirée des étudiantEs en grève ont décidé d’accroitre les moyens de pression en occupant le pavillon Hubert Aquin. Les grévistes se sont barricadés solidement à l’intérieur de leurs locaux vers 22h. En parallèle, une manifestation spontanée en appui aux camarades occupantEs s’est déroulée dans les rues adjacentes à l’université. Bref vous voyez le topo : un bataillon de véhicules de flics dispersés dans le centre ville et quelques dizaines de manifestantEs gonfléEs à bloc qui prenaient la rue vers les 23h. Nous avons dénombré nous-mêmes plus de 40 véhicules de flics en deux endroits sans compter ceux qui patrouillaient. Démonstration de force, défilé militaire et paniers à salades, ils n’attendaient qu’un signal pour casser de l’étudiant. C’est vous dire la crainte que l’étudiant universitaire inspire à l’État. Évidemment la direction, selon sa tradition, a répondu en donnant le feu vert à la répression policière, et encore une fois, les policiers ont pénétré les murs de l’université pour mettre fin à l’occupation pacifique des lieux. On ne rapporte cependant aucune arrestation. Comme le dit le slogan : « Plus qu’ils coupent, plus qu’ils mettent de flics ! »
Les associations étudiantes de l’Université du Québec à Montréal déplorent cette attitude de confrontation injustifiée de la part de l’administration et les actions démesurées des forces policières.
Plus de 40.000 étudiantEs au sein de la manifestation nationale du 15 novembre à Montréal
Le gouvernement fait la sourde oreille à nos revendications, c’est donc le temps de crier plus fort notre mécontentement ! Prenons la rue pour revendiquer la gratuité scolaire, un réinvestissement massif en éducation post-secondaire et des services de garde adaptés à la réalité de parent aux études. Il n’est pas question de rester les bras croisé alors que des attaques sont perpétrées envers le droit à l’éducation.
Action de perturbation économique par les étudiantEs vendredi 16 novembre
« Le gouvernement, comme toujours au service des plus nantis, a procédé à un nouvel assaut envers les étudiants et étudiantes en procédant au dégel des frais de scolarité. En septembre dernier, plusieurs associations étudiantes au Québec, prouvant que la gratuité scolaire était possible, ont exigé la gratuité scolaire, passant par l’abolition des frais afférents et le gel des frais de scolarité, et une amélioration des ressources et services. Le gouvernement a refusé de nous écouter, préférant réduire l’impôt aux entreprises. De plus, la condition des parents étudiants tend à être de plus en plus précaire et nous attendons toujours des garderies publiques adaptées à leur condition. »
Un mouvement de grève se lève présentement. Après les ultimatums sans réponses, les pétitions, les manifestations, et les rencontres avec le gouvernement, plusieurs associations étudiantes ont fait le choix de continuer à lutter pour un réinvestissement massif en éducation. Elles ont voté des journées de grève, allant de 3 jours à des grèves générales illimitées, comme à l’Université du Québec à Montréal ou il est exigé l’abolition des mesures dégradant gravemement la qualité et l’accessibilité de l’Université. Un plan d’action a été adopté. Il est temps de faire valoir nos droits. Perturbons la tranquilité des gestionnaires capitalistes en leur montrant que nous avons un projet pour notre éducation, et qu’en tant qu’étudiantEs, nous exigeons qu’il soit entendu !
C’est pourquoi des étudiantEs ont décidé de manifester à la Tour de la bourse de Montréal le vendredi 16 novembre 2007.
Une centaine d’étudiantEs ont occupé le rez-de-chaussée de la Tour de la bourse de Montréal, vendredi matin, avant de quitter les lieux. Les étudiants ont ainsi perturbé l’arrivée au travail des employés de la bourse.
Sous l’égide de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), la manifestation visait à dénoncer la hausse des frais de scolarité et à revendiquer la gratuité scolaire complète.
Les étudiants, débarqués à la Tour de la bourse située au carré Victoria, ont investi l’immeuble vers 8h et ils ont bloqué l’accès à la tour ainsi que les ascenseurs.
La manifestation s’est déroulée sans incident et aucune arrestation n’a été effectuée malgré un important déploiement policier.
Les étudiantEs sont retournéEs à pied, marchant en sens inverse de la circulation, vers la Grande Bibliothèque où ils effectuent une occupation extérieure de lecture devant l’établissement. La Grand Bibliothèque a été fermée pour l’après-midi, car la direction craignait une occupation des lieux.
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