Mon agression par les gendarmes le 29 Janvier 2009

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MON AGRESSION PAR LES GENDARMES le 29 Janvier 2009

MON AGRESSION PAR LES GENDARMES LE 29 Janvier 2009

Suite à mon agression par des gendarmes devant le Casino Le Lyon Vert à
Charbonnières Les Bains 69 dans lequel se déroulait le repas annuel du
CRIJF [1], je tenais, avant de vous relater les faits, à remercier très
sincèrement toutes les personnes qui m’ont apporté des messages de
sympathie, d’encouragements et de soutiens dans cette épreuve qui m’a certes
amoché physiquement mais renforcé moralement et politiquement et les
messages reçus de France et de l’étranger m’ont fait chaud au cœur et
renforcé ma détermination à continuer la lutte et à résister à l’oppression
et à l’injustice.

Compte tenu des massacres qui ont eu lieu à Gaza et sachant que des hommes
et femmes politiques(dont le président du Sénat Mr Larcher) complices par
leur silence ou leur approbation allaient venir à ce diner du CRIJF , nous
avons voulu manifester notre désapprobation en petit groupe et de manière
pacifique.

Arrivés sur les lieux et alors que nous aurions pu nous infiltrer par un
petit chemin jusqu’à l’entrée du Casino, nous avions opté pour la
transparence et la visibilité et avions marché sur la route principale en
direction de l’entrée en commençant à crier nos slogans ; c’est alors que
nous avons vus arriver sur nous un groupe de gendarmes très violents qui ont
commencé à nous brutaliser, nous bousculer, et tenter de nous enlever les
mégaphones , la percussion, en nous repoussant loin de l’entrée qui se
trouvait déjà à 100 mètres .

Nous avons expliqué que nous venions mener une action citoyenne non violente
qui visait à dénoncer les massacres commis à Gaza et le soutien apporté par
le CRIJF à l’action criminelle des sionistes. Les gendarmes ont alors
temporisé leurs actions en attendant du renfort , et au bout d’une heure
environ on a vu arriver des dizaines de gendarmes , qui étaient alors plus d
’une cinquantaine, pour une vingtaine de manifestants, nous foncer dessus et
nous obligeant à reculer pour être à environ 150 mètres (distance exigée d’
après eux par le Préfet pour que ces convives puissent manger sans être
incommodés par nos slogans) .

Devant cette brutalité et cette violence gratuite que rien ne justifiait ,
ni le nombre ni l’attitude ni les slogans, ni la proximité du lieu, nous
avons expliqué que nous ne faisons rien de mal et qu’on exprimait une
opinion politique ; j’ai personnellement pris le mégaphone pour expliquer
que c’était une manifestation non violente, qu’on ne devait pas provoquer ou
répondre aux provocations et que nous devions nous asseoir, ce que tout le
monde a fait. Mais rien n’y fait les gendarmes continuent à charger, à nous
transporter un par un et à un moment j’entends l’un d’eux dire « c’est lui,
tire le, tire le » et c’est alors que j’ai été arraché du groupe par cinq
gendarmes qui m’ont retiré en arrière pendant que leurs collègues en masse
ont continué à repousser notre groupe, de façon à ce qu’un rideau de
gendarmes se forme entre mes amis (qui ne voyaient plus ce qui se passe) et
moi.

C’est alors que le calvaire commence, après m’avoir soulevé en l’air ils m’
ont jeté à terre et se sont rués sur moi et m’ont littéralement lynché : une
rouée de coups de poing et de pieds qui m’ont mis à terre, j’avais beau
crier que je n’avais rien fait que j’étais prêt à les suivre rien n’y
faisait , alors que j’étais à plat ventre et que deux gendarmes me
tenaient le cou et les épaules à l’arrière , un autre me tenait les jambes
et deux autres se sont jetés sur mon dos pour me donner des grands coups de
genoux à hauteur des poumons ce qui m’a fait suffoquer , je n’arrivais plus
à respirer, ni à crier ni à faire quoi que ce soit, j’ai senti mon visage
écrasé sur le goudron par un coup de pied. Après m’avoir menotté les mains
dans le dos, ils m’ont relevé pour me mettre dans leur voiture et ont alors
réalisé que je n’arrivais pas à respirer et que je commençais à perdre
connaissance , j’ai trouvé la force de leur dire que j’avais un flacon de
Ventoline dans ma poche et que j’étais asthmatique, et c’est un homme en
civil (je pense un de leurs supérieurs) qui l’a pris et m’en a donné pour
que je retrouve mon souffle.

Ils m’ont ensuite chargé dans la voiture avec les mains menottées dans le
dos en me disant on va t’emmener au poste et on va t’expliquer les choses.
Puis à mi chemin ils ont reçu un message dans leur radio et ont fait
demi-tour pour me ramener au lieu du rassemblement. Les copains avaient
exigé fermement mon retour.

Alors que j’étais souffrant, que je respirai très difficilement et blessé
ils m’ont jeté sur la route dans un froid glacial sans répondre à ma
demande d’appeler le Samu, j’ai appelé moi-même le 112 qui m’ont orienté sur
le Samu qui me dit on vous envoie la Police, j’explique alors que j’ai été
agressé par des gendarmes et que j’ai besoin d’une ambulance ou d’un
médecin, mais rien n’y fait , on ne verra ni Police ni médecin, un médecin
de passage en voiture a voulu s’arrêter pour me soigner et voir mon état,
mais les gendarmes l’en ont empêché, et j’a attendu une heure sans
couverture sans soins et malgré les appels successifs des manifestants au 15
les pompiers ne sont arrivés qu’une heure après le ;premier appel, et lorsqu
’on leur a demandé depuis combien de temps ils ont été appelés ils nous
répondu 5 ou 10 minutes, ce qui veut dire que durant 50 à 55 minutes le Samu
n’a pas mobilisé de secours, mettant ainsi ma santé et ma vie en jeu.

J’ai été pris en charge à l’Hopital Saint Joseph à Lyon où j’ai eu droit à 8
jours d’arrêt de travail et 4 jours d’ITT et au constat que j’avais une
entorse cervicale, de nombreuses dermabrasions des membres et du visage,
avec des atteintes de la colonne vertébrale, une épaule démontée, des
douleurs et traces de coups à la tête, un nerf du bras abimé avec la main
droite insensible à motié.

La leçon qu’on peut tirer de cette agression, c’est qu’aujourd’hui en France
un degré dans l’inacceptable vient d’être franchi par les autorités, qui ,
après avoir diabolisé et criminalisé des militants , après les avoir chassés
du monde du travail et jetés dans la précarité, cherchent à les éliminer
physiquement et à les empêcher de parler de certaines causes et en
particulier la cause Palestinienne. Il est impératif de réagir avec la plus
grande fermeté et de ne pas baisser les bras jusqu’à obtenir la garantie que
cette agression ne restera pas impunie et que les droits à dénoncer les
crimes et les politiques sionistes soient garantis dans ce pays et partout.
L’enjeu consiste donc à tenter de préserver le peu d’espace qu’il reste à
notre liberté d’expression , de manifestation et de condamnation de l’
infamie et de l’injustice.

Plusieurs organisations , mouvements et associations s’apprêtent à mener des
actions pour dénoncer ce que j’ai personnellement subi ainsi que cette
atteinte grave aux libertés et à l’intégrité des citoyens . Merci à toutes
et à tous , la résistance continue !!!

A. C.

Notes

[1"Cet organisme fédère la plupart des grandes associations juives de France. Cette représentativité est contestée par l’association Union juive française pour la paix (UJFP)"

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