A partir d’archives, ce document relate les événements d’octobre 1961, du couvre-feu imposé aux « Français musulmans d’Algérie » par le préfet de police Maurice Papon, à la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 qui aurait fait près de 300 victimes selon les historiens, en passant par les rafles qui l’ont suivie et le retour forcé vers leur « douars d’origine » des interpelés. Puis il s’attarde sur la condition des travailleurs algériens dans les bidonvilles de Nanterre, avec cet entretien mené par Monique Hervo qui y a séjourné, jusqu’à leur transfert sous l’impulsion du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas vers des cités de relogement... avec les conséquences que l’on sait : la progressive ghettoïsation de ces quartiers. Dès les Années 70, on n’hésite plus à parler dans les médias de « seuil de tolérance », de « côte d’alerte », de « français de souche » qui désertent ces banlieues... Une mise à l’index qui trouvera son exutoire dans le vote populiste des Années 80, jusqu’aux émeutes de 2005 qui, trente ans plus tard, démontrera à une France médusée la face cachée d’une politique de la ville réduite à sa plus simple expression. Racisme, discriminations, contrôles au faciès, bavures policières... la liste est longue des renoncements d’une République, qui n’a toujours pas soldé les séquelles de ses guerres coloniales.
>Le 28 mars 1983, des jeunes des Minguettes démarrent une grève de la faim contre les violences policières
Comme en 2010 en centre-ville, comme en 2007, et comme en 2005 dans les faubourgs, les violences subies, le climat de racisme, les quartiers abandonnés de tous et les révoltes étaient d’actualité en 1983 : le 28 mars, après de nouvelles violences policières, 12 jeunes du quartier des Minguettes...
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