Le 30 novembre à 19h00, le directeur de la centrale de Paluel (Seine-Maritime) est sommé d’effectuer la simulation d’un incident majeur : la perte totale d’alimentation électrique du réacteur [1]. Cette simulation est initiée par des parlementaires qui nomment cette inspection surprise des centrales nucléaires de Paluel et du Blayais, l’opération "Opéra".
A Paluel, manque de chance, c’est le jour où le groupe électrogène alimenté au diesel est indisponible. Pour y remédier les équipes choisissent une solution pour refroidir le réacteur, que la nomenclature de l’exploitant qualifie à posteriori d’"exotique". Les premières instructions du document de la procédure de refroidissement du réacteur, au contact des faits, se révèlent inexactes. De plus, il est impossible pour les équipes d’intervention de mettre la main sur les clefs d’un panneau électrique essentiel, ou même de trouver le local où se situe le panneau électrique. Dans la tranche 3 du réacteur 1, les documents fournis par EDF sont inexacts et compliquent le travail des équipes. Au Blayais, « nous avons pu voir des fuites non identifiées non traitées, un repérage insuffisant des tuyauteries, dont certaines très corrodées, un plot en béton et des déchets divers traînant au sol… » notent les parlementaires.
Procédures non valables, négligence de l’exploitant, désorganisation, choix "exotique" : malgré ce que retiennent de cette inspection surprise certains torchons tels Sud Ouest ("Au final, le Blayais n’est pas un danger pour la France et pour son environnement proche "), ou les parlementaires (au sentiment "mitigé"), on est en droit de dire que le risque d’accident majeur dans une centrale nucléaire en France est malheureusement augmenté par l’incompétence et la négligence de l’exploitant dans la mise en place de procédures qui visent à refroidir un cœur nucléaire en surchauffe.
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