Huit personnes jugées dans une ambiance à peine déconfinée
Huit personnes sont jugées, dans une grande salle du rez-de-jardin. Pour le public, seulement une rangée de sièges sur deux est ouverte, et on ne peut s’asseoir que sur une place sur trois. Au final, il y a environ une place sur 6 de disponible pour le public, mais la salle est plus grande que la salle G habituelle.
Des proches de personnes jugées cet après-midi sont présent·es.
Plusieurs personnes sont jugées pour des violences, une tentative de cambriolage, des délits routiers (une personne sera ainsi condamnée pour un « rodéo urbain »… dont elle était le seul participant, grâce à la loi du 3 août 2018 – merci à Macron et à la LREM pour donner libre cours à la répression dans les quartiers populaires).
Deux personnes sont aussi jugées suite à la manifestation de samedi dernier appelée sur les groupes « Gilets jaunes » de la région. Les peines prononcées sont relativement modérées en comparaison à ce dont on avait été habitué ces dernières années.
Un jet de caillou, 4 mois de sursis
Un homme, de plus de 40 ans, qui n’avait jamais été condamné auparavant, a ainsi été interpellé pour avoir lancé un caillou ayant atterri sur le genou d’un policier. Le policier, un OPJ, est présent à l’audience.
Le procureur, comme d’habitude, insiste sur le danger représenté par cette pierre, dont on ne saura ni la taille ni le poids – il peut s’agir tout autant d’un pavé que d’un petit caillou. Il requiert 8 mois avec sursis.
Il est condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis et à un stage de citoyenneté. Le policier obtient 1 euro de dommages et intérêts.
6 mois de sursis pour "menace" et "participation à une manifestation interdite"
Un autre homme, plus jeune, a été interpellé. Ici, la police n’avait rien à se mettre sous la dent, aucune violence n’était commise. Mais elle tient fort à réprimer les manifestant·es, et entreprend donc d’en interpeller quelques-un·es pour participation à une manifestation interdite (une contravention également créée par Macron et LREM, qui osent encore parler de liberté). Voyant la police arriver, il s’éloigne en marchant, mais est rapidement rattrapé. L’agent qui l’interpelle lui annonce la couleur dès le début en lui saisissant le bras, « je vais te casser le bras » ; le manifestant lui répond du tac au tac « ben moi j’vais vous casser les dents », sans résister. Et hop, la police a son motif d’enfermement et d’humiliation : rébellion et menace. Pour commencer, le manifestant se prend un coup de casque dans la tête et est placé en garde-à-vue.
Le policier (oui oui, celui qui menace le manifestant de lui casser le bras et qui lui met un coup de casque gratuitement) n’est pas là mais demande 500 euros de dommages et intérêts.
Le procureur fait son laïus sur la violence des manifestant·es et requiert 6 mois ferme et 400 euros d’amende.
En défense, l’avocate rappelle la définition de la rébellion, qui suppose une résistance violente, ce qui n’est pas le cas ici. Le seul fait de s’éloigner n’est pas une rébellion…
Il est finalement relaxé pour la rébellion, mais condamné pour la menace à 6 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire (qui remplace l’ancien sursis avec mise à l’épreuve), avec comme obligation de chercher un travail et d’effectuer un stage de citoyenneté. Il doit aussi payer 400 euros d’amende et 250 euros de dommages-intérêts au policier qui l’a menacé et frappé.
Face à la répression, la solidarité est une arme !
Si vous ou un·e proche a été condamné·e ou interpellé·e, vous pouvez contacter la caisse de solidarité :
06.43.08.50.32
caissedesolidarite |at| riseup.net
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