Outrage n°7 - automne 2009

C’EST RÉPÉTÉ À longueur de
temps, dans tous les torchons, sur toutes les chaînes :
le réchauffement climatique, la
grippe aviaire, les OGM, et maintenant la grippe A. Nous vivons
désormais dans une société du
risque. Le risque, ce n’est plus
quelque chose qui nous est
extérieur, surgissant du dehors
comme un décret des dieux ou
du destin : c’est ce qui est en
nous, ce dont notre civilisation
entière est porteuse. A travers
les « crises environnementales »
et les « crises économiques », un
certain déjà-là de la catastrophe
s’affirme. La catastrophe, c’est ce
grand motif qui légitime toutes
les modernisations absurdes de notre
temps, ce moyen quasiment imparable
d’imposer les grands mots d’ordre
mobilisateurs auxquels nous avons
déjà commencé à nous soumettre. Il
s’agit de s’immuniser contre tout type
d’altération ou d’altérité, contre tout
ce qui pourrait porter atteinte à notre
mode de vie, il faut prévenir les risques
et maintenir coûte que coûte le
bon ordre de la domination, faute de
pouvoir réellement intervenir dans le
cours des choses.

La magie du mot « écologie » consiste à
transformer tout ce avec quoi il est mis
en rapport, en « bienfait pour l’environnement
 », en « durable » et autre « haute qualité
environnementale ». Du produit pour
laver les chiottes à l’appartement dernier
cri, l’écologie nettoie les excréments de
la société de consommation, elle la rend
« consciente et responsable » et patine
de bons sentiments les nouveaux centres
urbains qui n’ont pourtant jamais
été aussi hostiles pour les pauvres, les
« pas-de-chez-nous » et autres « exclus ».
A Lyon comme ailleurs, la reconversion
écologique est en cours. Les grands projets
d’éco quartiers sont annoncés avec
tambours et trompettes, les tramways
et les bus électriques sont présentés en
remèdes miraculeux, mieux encore, il est
même question de ressortir des cartons
le vieux projet de péage urbain. A l’anglaise,
on nous présente le projet comme
un « moyen de lutte contre la pollution
qui a déjà fait ses preuves de l’autre
côté de la manche » : des checks points
à l’entrée de la ville, un contrôle strict
sur les véhicules qui entrent et sortent,
des caméras qui déchiffrent les plaques
d’immatriculation et le rappel à l’ordre
des pollueurs, conducteurs de bagnoles
un peu trop vieilles... Pas besoin d’être
devin pour imaginer ce à quoi va ressembler
le remède tant vanté, un dispositif de
plus pour sélectionner, faire le tri entre
le bon citoyen payeur et écolo et l’ivraie,
« inconsciente du risque qu’elle fait courir
à la planète ».

A l’échelle de la planète, la bataille pour
l’écologisation du monde a commencé.
Dans la lignée du protocole de Kyoto, le
rassemblement écologique mondial du
COP 15 (qui se tiendra à Copenhague du
7 au 18 décembre) se présente comme un
changement de cap, une nouvelle voie
« innovante » relayée en France par nos
tartuffes locaux Nicolas Hulot et autres
Yann Arthus Bertrand. En s’appuyant sur
des problèmes à dimension planétaire
(le réchauffement climatique, la « disparition
de la biodiversité » ou l’avancée
du désert), le COP 15 est la nouvelle instance
mondiale de gestion de la catastrophe.
Son rôle est déjà clair et défini :
prescrire les bons usages écologiques de
l’espace, imposer toute sorte de plans
d’urgence, de mises en quarantaine et
de dispositifs de sécurisation des « zones
sinistrées »... Leur monde écologique fait
frémir. Il ne tient qu’à nous de le rendre
ingouvernable.

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PDF - 1.4 Mo
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