Du 16 au 24 avril se déroulera la semaine mondiale des animaux de laboratoire. Le samedi 23, en point d’orgue, une grande marche européenne aura lieu à Paris. D’autres manifestations sont prévues en province ce même jour dont une à Lyon, organisée par l’association Respect animal. Le rassemblement est prévu à 14H place des Terreaux.
1 000 000 000/an.
25/seconde.
Ce ne sont pas les chiffres des bénéfices faits par l’industrie pharmaceutique ou cosmétique, ce sont ceux des animaux victimes de vivisection. Un milliard chaque année, vingt-cinq toutes les secondes… Rats, hamsters, gerbilles, grenouilles, lapins, chiens, singes, dauphin etc., tout le règne animal sert de matière première bon marché et renouvelable où peuvent puiser les industries déjà susmentionnées mais aussi la chimie, la génétique, l’enseignement, la recherche fondamentale, l’armée etc.
La vivisection : un mal pour un bien, vraiment ?
Les animaux ont été traditionnellement considérés comme des organismes suffisamment proches de celui des êtres humains tout en étant privés de sensibilité et d’intellect pour que l’on puisse les utiliser en toute innocence morale. En fait, si cela demeure une opinion largement répandue, elle est malheureusement erronée. La simple observation intuitive et sans préjugés des bêtes comme des études analytiques rigoureuses montrent que les animaux ont des sentiments et de l’intelligence (On pourrait également invoquer la logique : si l’homme descend du singe, le singe est en fait supérieur à l’homme, non… ?)
Ce n’est pas tout. Les expériences sur les animaux, selon de nombreux savants, ne sont pas aussi fiables que les industries et la science officielle les pratiquant le prétendent. L’organisme des bêtes, pour ressemblant qu’il soit, n’est pas identique à celui de l’espèce humaine. Comme les processus physiologiques tiennent à des détails les effets observés sur les premiers ne peuvent être appliqués avec du papier calque sur les seconds ni même grossièrement. Cela signifie que les êtres humains sont les ultimes cobayes de la chaine de tests. Cette ironie noire est celle du tout dernier scandale du médicament « Mediator ».
Des alternatives à l’expérimentation existent pourtant ou peuvent être développées : culture de cellules et d’organes sous perfusion, études de tissus post-mortem, modélisation informatique de l’organisme humain… La valeur de certaines d’entre elles sont reconnues officiellement comme la toxicogénomie qui consiste à mesurer la toxicité des substances chimiques sur les gênes d’une cellule ou la phototoxicité pour évaluer le danger des produits cosmétiques sous l’action du soleil.
Nouvelle directive européenne : oui mais…
Tout ceci n’a pas été jugé suffisant par l’assemblée européenne pour se passer de la vivisection comme elle le signifie en préambule de la nouvelle directive qu’elle a votée en 2010. En 10 petites minutes. Selon les associations de défense des animaux, le texte, s’il reconnait la souffrance des animaux de laboratoire et s’il a pour ambition affichée de les limiter, n’apporte que des améliorations modestes voire comporte des dangers de retour en arrière. Des cages un peu plus grandes - cela ne coute pas cher -, un peu moins de souffrance- qui va vérifier au surplus ? - mais l’usage de méthodes alternatives n’est pas rendu obligatoire, il faut aussi ménager les sales habitudes des docteur Mabuse de la recherche. Les expériences en cosmétologie, cette fausse science du rajeunissement mais vrai attrape-nigaud, c’est fini, interdit dès 2013, c’est marqué sur le papier, sauf que la commission européenne envisage de rallonger le délai de 10 ans. Ces points scandaleux liés à la directive ne sont pas les seuls hélas, trois fois, mille fois, hélas. On pourrait encore parler du projet Reach qui verra au cours des prochaines années, d’après les propres estimations des autorités européennes, le sacrifice de 54 millions d’animaux pour tester et retester , allez, tant qu’on y est, la nocivité de dizaines de milliers de substances chimiques utilisés par l’industrie… L’écran de fumée qui a dupé les grands médias démontre, s’il en était encore besoin, deux choses : que les lobbies économiques sont d’une efficacité redoutable et que les pouvoirs publics maitrisent l’art d’endormir la population.
Quelques Liens
Pour les problèmes éthiques et les dangers pratiques de la vivisection voir le site de Pro anima, association réunissant des chercheurs et des universitaires : http://www.proanima.fr/index.php.
Sur la semaine mondiale des animaux de laboratoire : http://semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org/
Sur la manifestation prévue à Lyon : http://www.respect-animal.org/index.html et http://www.dignite-animale.com/
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