Les pommes de terre se font bien évidemment au feu de bois,
les gamins vont s’ enliser dans l’énorme marre due aux pluies
torrentielles de ces derniers jours,
il y a deux toilettes chimiques posées par la Ville pour une centaine de
personnes,
les cabanes ont pris l’ eau, les tentes sont réduites à néant.
La plupart des enfants ne vont plus en classe , deux collégiennes
résistent cependant.
Elles continuent d’ aller au collège.
Il leur faut du courage .
Il n’ y a rien pour ranger, rien pour se laver, (deux misérables
points d’eau installés)
cela s’ appelle la désolation.
Je n’avais pas connu un tel bidonville, sur Saint-Etienne.
Un bidonville créé de toutes pièces, par la volonté de décideurs
déterminés à éliminer complètement de St-Etienne
celles et ceux qu’ils pensent indésirables.
Mairie et Préfecture,
Un seul désir : EXPULSION
Même le terrain des Charbonnages de 2004 était plus spacieux.
Les familles sont fatiguées, les enfants malades,
cela s’ appelle un camp.
Un camp où l’on pose des gens, après toutes les expulsions de ces
dernières semaines.
C’ est ce qu’ont voulu la Ville et la Préfecture sur St-Etienne.
Les efforts conjugués, depuis des années, de toutes les familles rroms
et du Réseau Solidarité sont effectivement réduits,
peu à peu, à néant. C’ est ce qu’il veulent, nos élus de la Ville et nos
fonctionnaires de la Préfecture.
Plus un rrom roumain sur St-Etienne !
Et pourtant...
Des familles Rroms roumaines sont désormais dans un
appartement , les enfants tous en classe,
certains, plus grands, en stage.
Des personnes roumaines travaillent. CDD, CDI.
Oui, les nouveaux entrants dans la Communauté Européenne ont des désirs,
et ils ont des droits.
et puis il y a les fameux rapports de la Commission Européenne (dernier
en date : juin 2010)
« Contre les discriminations »
Tu parles ! Nos élus n’entendent ou ne comprennent pas grand chose.
La Croix Rouge, hier, sur ordre de la préfecture ou de la mairie a été
appelée pour un espèce
de recensement sanitaire sur le fameux camp.
Cela veut bien dire ce que ça veut dire.
Dans les camps, on appelle souvent La Croix Rouge.
Le 8 juin, l’immeuble réquisitionné de Méons a été expulsé.
Une trentaine de personnes à nouveau à la rue.
La réunion de 11 heures aujourd’hui avec la Ville n’ a abouti à rien
de concret.
Ils ne savent que très peu de choses et n’ont certainement pas envie de
s’ intéresser au problème.
Mais on n’élimine pas d’un coup d’assignation au tribunal des dizaines
de personnes.
Refuser d’analyser et de trouver des solutions est un manquement grave
à la bonne gérance d’ une ville.
Dommage pour ceux qui le font .
Marie-Pierre Vincent
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